1. Préparation du budget de la campagne : Combien d’argent la stratégie de mobilisation de fonds doit-elle réunir pour que la campagne puisse être exécutée avec une bonne probabilité de succès ? Il convient d’établir deux budgets raisonnablement détaillés : un budget de base, qui indique les ressources minimales absolument nécessaires pour que la campagne produise des effets appréciables, et un budget « scénario optimal », prévoyant des postes budgétaires pour des activités additionnelles.
2. Cartographie des ressources internes et communautaires : Quelles sont les contributions que l’équipe de la campagne, les membres de l’alliance, les communautés locales et les associations professionnelles peuvent effectuer au cours des différentes phases ou à différents points de la campagne ? Bien que les intervenants fassent déjà l’apport de leur temps, il est conseillé que les organisateurs de la campagne effectuent des contributions monétaires avant de demander à d’autres de le faire : cela indique qu’ils apprécient les choix des bailleurs de fonds qui appuient la campagne et confère à celle-ci une crédibilité accrue. Les contributions en nature comprennent le temps du personnel bénévole, l’appui bénévole des spécialistes de la communication, personnalités connues, avocats et autres spécialistes, le temps d’antenne gratuit à la radio, la mise à disposition de locaux ou la fourniture de collations pour les événements, et les dons de fournitures de bureau. Outre l’apport de ressources supplémentaires qu’elles représentent, ces contributions renforcent le soutien moral en faveur de la campagne.
3. Cartographie des sources de recettes potentielles : Les recettes des campagnes proviennent le plus souvent des sources suivantes : i) contributions volontaires du personnel de la campagne et de supporters individuels; ii) subventions de bailleurs de fonds institutionnels; iii) soutien communautaire; iv) dons du secteur privé (entreprises); v) revenus des activités ou produits de la campagne. La législation nationale peut imposer à certains types d’organisations des restrictions, qui doivent être respectées, en matière de mobilisation de fonds auprès de certaines sources. Par exemple, les subventions provenant d’organisations internationales peuvent exiger une autorisation gouvernementale. Inversement, certaines lois offrent des incitatifs spéciaux aux bailleurs de fonds potentiels, tels que des déductions d’impôts pour les personnes et les entreprises qui effectuent de contributions aux organisations à but non lucratif. Il faut également établir des critères éthiques pour déterminer si la campagne peut accepter moralement les apports de bailleurs de fonds potentiels ou si certaines sources doivent être exclues (par exemple, les dons provenant d’entreprises dont il est démontré qu’elles ont un bilan peu satisfaisant dans le domaine des droits fondamentaux de la personne).
4. Analyse des options : Quelles sont les sources potentielles de fonds qui peuvent se matérialiser pour la campagne ? Quels bailleurs de fonds s’intéressent au problème visé par la campagne ? À quels types de sources s’est-on adressé précédemment ? Il faut tenir compte des procédures et des dates limites imposées par les bailleurs de fonds pour la présentation des demandes, ainsi que des délais à prévoir avant la réception du premier versement. Quels sont les coûts et les avantages que comporte l’acceptation d’une contribution d’une source donnée ? Les coûts administratifs, par exemple le temps du personnel nécessaire pour satisfaire aux exigences complexes en matière de rapports à fournir ou de visites des bailleurs de fonds, sont-ils gérables ?
5. Élaboration d’un plan de mobilisation de fonds, qui indiquera :
- L’objet du plan de mobilisation de fonds (emplois auxquels les fonds sont destinés) et le montant cible, à savoir la somme totale de fonds à mobiliser;
- Les sources potentielles de fonds et le montant cible pour chacune d’elles;
- Les activités spécifiques demobilisation de fonds (par exemple, recueil de dons lors d’événements publics, demandes de subventions institutionnelles, inclusion d’une composante de mobilisation de fonds sur le site Web);
- Les activités « d’entretien », telles que les prises de contact et la fourniture de rapports aux bailleurs de fonds individuels, les lettres de remerciement et toutes les activités de nature fiscale;
- Une répartition claire des responsabilités (précisant qui mobilisera des fonds auprès de quelles sources);
- Un calendrier pour chaque composante de mobilisation de fonds.
6. Réexamen de la stratégie de la campagne : Pour bien faire, les activités de mobilisation de fonds doivent être bien intégrées dans la stratégie globale de la campagne. Ceci permet à l’équipe de la campagne de repérer différentes activités qui, à différents moments, pourront offrir des occasions d’attirer des contributions. Les efforts de communication et les activités de réseau de la campagne présentent de nombreuses occasions qui se prêtent à la mobilisation de fonds; par exemple, le site Web de la campagne peut inviter les supporters à effectuer une contribution, un séminaire peut lancer un appel aux participant(e)s pour les encourager à faire don de fonds, des produits tels que des tee-shirts et des casquettes peuvent apporter des revenus pour la campagne, etc.
7. Suivi : Un suivi régulier de la campagne et de l’exécution de son plan de mobilisation de fonds permettra d’ajuster celui-ci s’il le faut pour s’adapter à des changements importants (internes ou externes). Parmi les arrangements de suivi, il y a lieu de prévoir des dates butoirs (par exemple pour la présentation de demandes de subvention), des jalons (par exemple le montant à mobiliser au cours du premier semestre) et des stratégies d’atténuation des risques (« Que faire si les apports sont insuffisants ? »).
S’il s’avère à un moment donné que l’on n’atteindra pas la cible de mobilisation de fonds, il peut être nécessaire d’agir promptement, par exemple de reporter la date de lancement de la campagne ou de modifier ou de réduire les activités prévues.