Sinopsis

Dernière modification: December 30, 2011

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L’analyse des parties prenantes ou la cartographie des parties prenantes constituent des outils participatifs utiles pour visualiser la gamme d’acteurs impliqués ou qui devraient l’être pour bien faire dans les initiatives de lutte contre la violence à l’égard des femmes. Une telle analyse peut aider à déterminer lesquels des acteurs pourront bénéficier d’une initiative, les groupes et personnes qui risquent de subir des effets négatifs et les perceptions divergentes éventuelles des différents groupes d’intérêt concernant les appuis extérieurs. Ceci permet de concevoir une initiative qui apporte des contributions maximales aux différentes parties prenantes et de minimiser les résistances imprévues à une initiative qui remet en question les intérêts, les rôles et les relations de puissance en place (OCDE/CAD, 2007).

L’analyse des parties prenantes peut être effectuée avec l’établissement d’un projet en tant que composante d’une analyse situationnelle, ou durant la phase de conception d’un projet pour évaluer les attitudes des parties prenantes potentielles concernant les changements susceptibles de résulter du projet. On peut également procéder à une telle analyse périodiquement pour monitorer les changements progressifs d’attitude des parties prenantes, celle-ci pouvant porter sur les parties prenantes clés, primaires et secondaires. Elle peut aussi permettre de repérer les informateurs clés à inclure dans le processus d’évaluation et faire fonction de document établissant comment les parties prenantes ont participé à la conception, à la mise en œuvre et au suivi de l’initiative (Social Development Direct, 2010).

Étapes de la réalisation d’une analyse des parties prenantes en tant que composante d’une analyse situationnelle (adapté d’après ODI, 2003 et Husain, S., 2011)

  • Clarification des problèmes ou questions spécifiques qu’il s’agit de traiter (quels problèmes et quelles parties prenantes touchées une initiative de sécurité vise-t-elle ?) Les questions doivent être suffisamment spécifiques pour repérer les personnes, organisations et groupes particuliers qui bénéficieraient directement de l’initiative (ex. : incertitude quant aux autorités auxquelles les survivantes de violences peuvent déclarer les faits; lacunes en matière de sécurité et de services d’intervention immédiate pour les femmes et les filles dans une situation ou une communauté données). On pourra se poser les questions suivantes pour cerner les problèmes à résoudre :

    • Quels sont les obstacles qui s’opposent à la sécurité des femmes et des filles dans la zone d’intervention et pourquoi ?

    • Quels changements l’initiative vise-t-elle à apporter ?

    • Comment ces changements peuvent-ils être mesurés – quels seraient les indicateurs de succès ?

    • Déterminer quelles sont les principales parties prenantes par des activités de remue-méninges ou de cartographie en petit groupe (de six à huit personnes, chacune ayant un point de vue distinct sur le problème). On pourra se poser pour cela les questions suivantes :

      • Quels sont les groupes spécifiques (âge, ethnicité, lieu géographique ou autres caractéristiques) qui seraient les bénéficiaires primaires de l’initiative et pourquoi ?

      • Quels autres groupes devrait-on également considérer du fait qu’ils pourraient bénéficier indirectement de l’initiative?

      • Quels sont les groupes de femmes, groupes de jeunes, organisations communautaires, services et organismes publics ou privés qui devraient être associés en tant que partenaires ?

Les résultats peuvent être présentés de diverses manières :

Exemple illustratif : Activités de remue-méninges pour repérer les principales parties prenantes

Survivantes de la violence

femmes mariées

femmes enceintes

adolescentes de 10 à 19 ans (considérations spéciales)

filles de moins de 10 ans (considérations spéciales)

femmes âgées

femmes appartenant à une minorité ethnique

femmes handicapées

migrantes

lesbiennes

Auteurs des actes de violence

conjoint

membre de la famille (autre homme; femme)

ami(e) de la famille

agents de police, vigiles, militaires

collègues de travail

enseignants

Membres de la police/autres entités de sécurité de première ligne

membres de la police communautaire 

agents de la police régionale

unité spéciale (unité chargé de la violence domestique/sexuelle, commissariat de police pour femmes)

Autres acteurs du secteur de la sécurité

haut gradés de la police au niveau national

haut gradés des forces armées au niveau national

autres membres du personnel du ministère de la Défense/de l’Intérieur

ministre de la Sécurité/de l’Intérieur

personnel des forces de police ou des forces armées internationales

Autres acteurs de première ligne

groupes communautaires

organisations non gouvernementales

Source : Social Development Direct, 2011

  • À partir d’une liste des parties prenantes, on peut établir une carte des relations qui existent entre les différents acteurs intéressés par le problème (relations entre les survivantes of violence et différentes organisations). La carte des relations peut mettre en évidence quels sont les acteurs concernés ainsi que la qualité des relations (fortes, faibles, absentes), par exemple, en se servant de différents types de lignes et en faisant varier la distance entre les parties.

 

Exemple illustratif : Parties prenantes/groupes cibles identifiés dans le cadre d’une analyse situationnelle pour l’élaboration d’une politique du genre pour la Force de police du Nigéria

  • Police nationale
  • Organisations de services sociaux et de justice sociale
  • Organisations de la société civile (notamment organisations communautaires/confessionnelles, groups de défense des femmes et des enfants)
  • Syndicats du travail
  • Avocats/juristes défenseurs des droits de l’homme
  • Commission nigériane de défense des droits de l’homme
  • Médecins expérimentés dans les soins des survivantes de violence sexiste
  • Organisations religieuses
  • Dirigeants/dirigeantes communautaires
  • Victimes de la violence sexiste
  • Partenaires au développement, organisations internationales, etc.

Extrait de : ONU-Femmes et UNFPA. 2010. “A Gender Policy for the Nigeria Police Force: Final Draft Report Submitted to Nigeria Police Force.” [Une politique de genre pour la Force de police du Nigéria : Projet de rapport final soumis à la Force de police du Nigéria]