Évaluation

Dernière modification: December 21, 2011

Ce contenu est disponible dans

Les options
Les options

Une évaluation efficace de programme permet de:

  • apporter des améliorations au programme pour obtenir les meilleurs résultats pour les femmes;
  • documenter les connaissances de programme aux fins de diffusion et de l’applicabilité à d’autres contextes - comment peut-on apprendre de nos expériences et appliquer nos modèles à leurs     problèmes locaux ?
  • favoriser la responsabilisation - les ressources ont-elles été affectées comme prévu et ont-elles contribué à la réalisation des objectifs du programme? Pourquoi ou pourquoi pas?
  • fournir des informations sur les résultats obtenus aux bailleurs de fonds et à d’autres publics.

Le Guide de la planification, du suivi et de l’évaluation axés sur les résultats du développement du Programme des Nations Unies pour le développement comprend une description détaillée des considérations générales qui s’appliquent à l’élaboration d’une méthodologie d’évaluation. Le site Web d’ONU-Femmes sur l’évaluation sensible à l’égalité des sexes fournit des orientations sur l’intégration d’une attention aux droits des femmes dans l’évaluation.

 

Directement liées à la violence envers les femmes dans le secteur informel, les évaluations doivent globalement se pencher sur les questions de savoir si:

  • les femmes et les filles sont plus en sécurité dans leurs foyers et communautés du fait de la mise en oeuvre du programme;
  • les droits humains des femmes et des filles sont réaffirmés et défendus en cas de violence à leur encontre;
  • les femmes et les filles ont plus de facilité pour accéder à la justice et obtenir du soutien en cas de violence à leur encontre;

                 º cela pourrait comprendre des améliorations en matière d’accès physique, d’accès financier, de délais, de confidentialité et de services de soutien, en fonction des objectifs du programme;    

            º les auteurs de violences font l’objet de sanctions effectives qui les dissuadent d’afficher un comportement violent à l’avenir; et

           º les attitudes envers la violence à l’encontre des femmes et des filles ont changé pour le mieux.          

 Exemples de questions d’entrevue d’évaluation (PNUD, 2010)

Guide d’entrevue pour les bénéficiaires

Avez-vous entendu parler de [programme de tribunaux communautaires]? Y avez-vous participé? De quelle façon?

Avez-vous des observations à faire sur [le programme de tribunaux  communautaires]? Savez-vous ce qu’ils font? Est-ce important? Pourquoi ou pourquoi pas?

Vous ont-ils aidés? Comment vous-ont ils traités? Le processus de justice a-t-il été équitable? Êtes-vous satisfait(e) du résultat? Si vous aviez un autre problème comme celui-ci, vous adresseriez-vous de nouveau à ces tribunaux?

Quelle démarche appliquent-ils pour parvenir à des accords?

Comment jugez-vous l’efficacité du projet? Pouvez-vous citer des succès, des difficultés et des contraintes relatifs à la mise en oeuvre du projet? Quels éléments contribuent au succès que vous observez?

Y a-t-il des organisations qui effectuent un travail similaire? Est-ce que les activités du [programme de tribunaux communautaires] sont-elles similaires ou différentes?

Les avez-vous vus s’impliquer dans d’autres situations? Dans quel type de situation se sont-ils impliqués? Appropriée ou pas?

Estimez-vous que le [programme de tribunaux communautaires] devrait se poursuivre? Feriez-vous quelque chose de différent ou de similaire à l’avenir? Pourquoi et comment? Quelles sont les meilleures pratiques que vous avez retenues de ce processus?

 

 

Difficultés de l’évaluation du secteur informel

Les difficultés liées à l’évaluation de programmes reflètent bon nombre des difficultés liées à la mise en oeuvre de programmes, notamment pour ce qui est de la logistique, de la participation, et de la collaboration avec des populations peu alphabétisées.

  • Beaucoup des programmes du secteur informel sont des formations au niveau communautaire. Dans certaines situations, il peut être difficile, voire impossible, de localiser, après les faits, des        participants des milieux ruraux, pauvres, surtout des femmes et des enfants, à moins d’enregistrer leurs coordonnées pendant la formation.
  • De nombreux membres des communautés ne connaissent pas les objectifs des évaluations ou n’ont peut-être jamais participé à des enquêtes ou entrevues structurées. Il peut être difficile                  d’expliquer l’objectif de l’évaluation, et de s’assurer que les répondants ne disent pas simplement à l’évaluateur ce qu’ils pensent que les organisateurs des programmes veulent entendre. 
  • Surtout dans les communautés rurales, l’accès aux participants aux fins de l’évaluation peut poser problème, nécessitant de longs déplacements.
  • Si les participants ont reçu des incitations pour participer à une certaine formation ou activité, ils peuvent s’attendre à recevoir des incitations similaires pour leur praticipation à une évaluation de ce    processus. Cette attente doit être prévue et satisfaite dès le début.
  •  Les participants peuvent avoir de faibles niveaux d’alphabétisation que les évaluateurs doivent prendre en compte en adaptant leurs méthodes d’évaluation en conséquence.

Ces difficultés soulignent l’importance d’intégrer un plan d’évaluation dès le début du programme et de s’assurer que les considérations logistiques d’une évaluation, comme celles qui suivent, sont prises en compte dans la mise en oeuvre du programme:           

  • Effectuer des évaluations avant et après le programme qui précèdent et suivent immédiatement sa mise en oeuvre;
  • Parler avec les participants au programme du fait que celui-ci fera un jour l’objet d’une évaluation et leur faire savoir que cet exercice s’inscrit dans les activités de programme;
  • Parler avec les participants de la façon dont ils pensent que le programme pourrait être évalué le plus efficacement possible pendant le processus de mise en oeuvre;
  • Identifier des communautés de groupes témoins avant la mise en oeuvre du programme et réfléchir dès le début à la manière de  susciter leur participation, même s’ils ne connaissent que peu ou pas du tout le programme;
  • Veiller à ce que les évaluateurs connaissent les communautés et les cultures auprès desquelles ils collecteront des données, de sorte qu’ils puissent porter un jugement instinctif sur le fait de savoir        si les participants comprennent les questions et offrent des réponses qui reflètent des résultats réels, plutôt que ce que les évaluateurs veulent entendre;
  • Développer des instruments de collecte de données concis, simples, et axés sur l’information la plus pertinente;
  • Étant donné le type de taille de l’échantillon qui sera nécessaire à la réalisation des objectifs de l’évaluation - par exemple, les réactions de 30% des participants suffiront-ils? 5%? 90%? Prévoir comment obtenir l’échantillon souhaité.

(Entrevue avec Margaret Snoeren, American Bar Association Rule of Law Initiative, 25 janvier 2011).