La sécurité des femmes doit constituer la priorité absolue des initiatives de réforme judiciaire.
La protection de la sécurité des femmes signifie également la sécurité des femmes défenseurs des droits humains.
Le travail de réforme du secteur judiciaire informel peut présenter de graves dangers pour les femmes défenseurs des droits humains. Des problèmes liés au secteur informels, tels que la logistique, les perceptions d’un pouvoir surnaturel, et la nature politique de la réforme du secteur judiciaire peuvent accroître les risques. Pour les femmes défenseurs des droits humains dans des communautés isolées en particulier, la remise en cause de l’ordre établi peut conduire à l’ostracisme et à des risques accrus de violence. Les femmes défenseurs des droits humains doivent faire face à des types particuliers de violences, de risques, et de contraintes en raison de leurs activités en faveur de l’égalité des sexes. Voici certains types d’infractions auxquelles sont confrontées les défenseurs des droits humains des femmes:
- Atteintes à la vie, à l’intégrité physique et mentale
º Meurtre et tentative de meurtre
º Disparition
º Torture, traitement cruel, inhumain et dégradant
º Viol, agressions et sévices sexuels
º Violence conjugale
º Utilisation excessive de la force
- Privation de la liberté physique et psychologique
º Arrestation et détention arbitraires
º Détention administrative
º Enlèvement/Séquestration
º Incarcération psychiatrique
- Atteintes à l’identité et aux réputations individuelles
º Menaces, mises en garde et ultimatums
º Harcèlement psychologique
º Chantage et extorsion
º Harcèlement sexuel
º Chantage à la sexualité
º Diffamation, calomnies, catalogage et campagnes de dénigrement
º Discours haineux
º Stigmatisation, ségrégation et ostracisme
- Intrusion dans la vie privée et violations impliquant des relations personnelles
- Raids visant des bureaux et des domiciles
- Agressions et intimidations à l’encontre de membres de la famille et de la communauté
- Dispositions et pratiques juridiques limitant la mobilisation des femmes
º Utilisation restrictive du droit coutumier et cadres juridiques fondés sur la religion
º Criminalisation et poursuites en justice
º Enquêtes, interrogatoires, surveillance et inscription illégales sur des listes noires
º Lois promulguées contre des organisations non gouvernementales
º Sanctions sur le lieu de travail
- Atteintes à la liberté d’expression, d’association et de réunion des femmes
º Restrictions à la liberté d’association
º Restrictions au droit de recevoir des fonds
º Restrictions à la liberté d’expression
º Restrictions à l’accès à l’information
º Restrictions à la communication avec des organismes internationaux
º Restrictions à la liberté de réunion
- Restrictions à la liberté de circulation fondées sur le sexe
º Autorisation exigée ou refus du droit de voyager à l’étranger
º Restrictions ou entraves aux déplacements à l’intérieur du pays
º Refus de visas de voyage
º Expulsion
- Non-reconnaissance des violations et inpunité
La documentation des violations perpétrées à l’encontre des femmes défenseurs des droits humains est un élément important du travail de réforme. L’information à recueillir à cette occasion est globalement la même que pour la documentation de toutes les affaires concernant les droits de l’homme, les données collectées devant toutefois établir clairement le lien entre leur travail sur la réforme du secteur judiciaire ou autres atteintes aux droits humains et les violences perpétrées à leur encontre.
Source: Oxfam 2007.
List of Materials and Resources for Women Human Reights Defenders (Association pour les droits de la femme et le développement - AWID, 2010). Disponible en anglais.
Exiger nos droits, exiger la justice: Guide sur les femmes défenseurs des droits humains (Oxfam, 2007). Disponible en anglais, espagnol, français, thailandais et arabe.
Les femmes défenseurs des droits humains disposent de nombreux moyens pour renforcer leur sécurité et tenir les auteurs de violations responsables de leurs actes. Certaines des méthodes les plus fréquemment utilisées comprennent (Oxfam, 2007; Agence australienne pour le développement international, 2008):
- L’utilisation d’alertes et d’appels d’urgence. Voir FrontLine pour des exemples d’appels d’urgence au nom des défenseurs des droits humains.
- L’utilisation de campagnes de sensibilisation pour faire connaître la situation des femmes défenseurs des droits humains qui font l’objet de menaces.
- Un soutien d’urgence sous la forme d’appels téléphoniques et de faxes adressés aux autorités, d’allocation de fonds pour régler les frais médicaux et juridiques, de réinstallation provisoire, etc. FrontLine dispose d’un service téléphonique d’urgence permanent destiné aux femmes défenseurs des droits humains.
- La participation aux réseaux des défenseurs des droits humains.
- L’intégration d’activités d’appui danses planificateurs de programme voudront examiner la programmation peut contribuer à réduire l’épuisement professionnel et à assurer la sécurité.
A quoi sert une revolution si on ne peut pas danser? est un manuel d'auto-prise en charge destiné aux femmes défenseurs des droits humains disponible en anglais, françias, espagnol, serbe et albanian.
- Des nominations à des prix ou la recherche de rôles de leadership pour des groupes de défense des droits humains sont de nature à accroîte la visibilité des femmes défenseurs des droits humains qui font l'objet de mnaces et à modifier l'analyse cout-benefice de ceux qui cherchent à leur nuire ou à les réduire au silence.
- La recherche de soutiens auprès des institutions nationales de défense des droits humains. Pour plus de renseignements sur la collaboration avec les institutions nationales des défense des droits huamins, voir NHRI Forum.