Les nombreux liens qui unissent le système de justice formel et le système de justice informel permettent aux plaignants de choisir dans les différents secteurs le type de justice qui propose les solutions les plus adaptées à leurs besoins, du point de vue des coûts, de l’accessibilité, du sentiment d’équité et des recours qu’elle offre (Ministère britannique du développement international, 2004). Les plaignants peuvent passer d’un système à l’autre ou évoluer des mécanismes de justice informelle vers les juridictions très structurées régis par l’État. Malgré les divers forums qui leur sont en principe proposés, beaucoup de femmes dans le monde ne disposent encore que d’un nombre limité d’options véritables pour obtenir justice en raison de la discrimination qu’elles subissent et des pressions sociales ou logistiques qui les contraignent à n’utiliser qu’un seul des nombreux forums à leur disposition. Cela est particulièrement le cas pour les femmes dans certaines communautés religieuses ou ethniques. En Afghanistan, par exemple, les femmes n’ont souvent d’autres choix véritables en matière de justice que le recours aux mécanismes traditionnels, comme les jirgas, assemblées à dominante masculine. Des programmes mis en place par l’UNIFEM (désormais ONU-Femmes)
en coopération avec des organisations locales en Afghanistan, s’efforcent d’augmenter le nombre d’options offertes aux femmes en formant des assistants juridiques, en proposant un service d’accompagnement au tribunal et en fournissant des services d’assistance juridique (UNIFEM - Afghanistan, 2008).