Le même personnel peut participer aux systèmes judiciaires formels et informels à différents titres, voire même à titre identique (Clarck & Stephens, 2011). Les assistants juridiques sont souvent appelés à jouer ce rôle, et, dans certains pays, ils sont spécialement formés à cette fin. Les assistants juridiques ont souvent une très bonne connaissance du fonctionnement à la fois du système judiciaire formel et du système judiciaire informel dans un endroit donné, et assurent le relais entre les deux systèmes. Les représentants de l’État ont également un rôle important à jouer dans les systèmes juridiques informels, qu’il s’agisse de policiers ou de magistrats qui participent aux conseils de détermination de la peine, ou de fonctionnaires locaux qui jouent le rôle d’arbitre dans les mécanismes de justice autochtone. Ou bien les représentants de l’État peuvent être appelés à remplir les mêmes fonctions dans un système judiciaire informel validé par l’État et dans un système parallèle analogue qui n’est pas administré par l’État. En Tanzanie, où les mécanismes de justice traditionnelle remontent loin dans le temps, les magistrats locaux du système de justice institutionnelle sont tenus par la loi de consulter les chefs des villages sur les affaires à traiter pour renforcer la légitimité des procédures aux yeux de la communauté (Chirayath, 2005).