Questions destinées aux membres des professions médicales

Dernière modification: March 01, 2011

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Les professionnels de la médecine peuvent fournir des informations sur la nature et la prévalence de la violence à l’égard des femmes et des filles. Ils peuvent décrire des cas typiques et les réactions des femmes et des filles confrontées à la violence. Ils peuvent aussi fournir des informations sur la réponse de la police et sur la volonté de cette dernière d’enquêter sur les violences domestiques. Les enquêteurs interrogent des médecins urgentistes, généralistes et légistes. Voir plus loin ci-dessous les questions destinées aux médecins légistes.

Questions générales :

  1. Pouvez-vous décrire brièvement votre travail et votre domaine de responsabilités ?
  2. Traitez-vous des victimes de blessures consécutives à des violences commises au domicile ? Pouvez-vous estimer le nombre de victimes des violences domestiques que vous soignez chaque jour, chaque semaine, chaque mois ? Sur toutes les blessures que vous soignez chaque mois, quel serait à votre avis le pourcentage de celles qui sont le résultat de la violence domestique ?
  3. Pouvez-vous dire comment les victimes de la violence domestique arrivent généralement dans les divers services de votre établissement ?
  4. Quels sont vos principaux soucis dans les services que vous dispensez à ces femmes?
  5. Quelles sont vos principales sources de financement ? Les patientes paient-elles les traitements ?
  6. Recevez-vous des contributions de programmes de défense des femmes contre la violence domestique ? Si oui, de quels types de programmes ?

    Procédures :
  7. Votre établissement a-t-il mis en place des directives et procédures pour le traitement des femmes victimes de violences au foyer de la part d’un époux/petit ami ? (Si oui, demander un exemplaire.) Quelles sont-elles ? Pensez-vous qu’elles soient systématiquement appliquées ? Suivez-vous une procédure particulière concernant le sexe du prestataire de soins dans les cas de violence domestique ?
  8. Constatez-vous des blessures dont vous suspectez qu’elles sont la conséquence de violences au foyer, mais que la patiente explique autrement ? Avec quelle fréquence ? Pouvez-vous décrire le type de blessures que vous attribuez à la violence domestique ? Comment les femmes expliquent-elles le plus souvent leurs blessures ? Comment traitez-vous ces cas ? Combien de blessures sont-elles mortelles ?
  9. Demandez-vous normalement aux patientes si elles ont été victimes de violences de la part de leur époux/partenaire intime ? Si oui, quand posez-vous la question ?
  10. Lorsqu’une femme vous dit qu’elle est victime de violences de la part de son époux/partenaire, que faites-vous ? Les blessures sont-elles décrites de façon particulière ? L’orientez-vous vers d’autres services ? Recommandez-vous qu’elle revienne pour des visites de contrôle ?
  11. Voyez-vous généralement les victimes de violences domestiques plus d’une fois pour des blessures infligées par leur époux ou leur partenaire ? Comment ces cas sont-ils enregistrés et classés dans les dossiers médicaux ?
  12. Quelles caractéristiques communes relevez-vous le plus fréquemment chez les victimes de la violence domestique ?
  13. Avez-vous l’obligation de signaler les cas de violences commises par l’époux/le partenaire ? Si oui, dans quelles circonstances ? À qui ?
  14. Êtes-vous astreint à tenir des statistiques officielles sur le nombre de cas de violence domestique dont vous avez à connaître ?
  15. Les femmes victimes de la violence domestique sont-elles confrontées aux mêmes difficultés selon qu’elles habitent en zone rurale ou urbaine ?
  16. Les victimes de violences domestiques sont-elles généralement disposées à parler des circonstances dans lesquelles elles ont été blessées ? Quelles sont, le cas échéant, leurs principales réticences à vous en parler ?
  17. Vos patientes victimes de la violence domestique demandent-elles une assistance autre que médicale ? Quel type d’assistance ?
  18. Connaissez-vous d’autres services auxquels elles pourraient s’adresser ? Leur fournissez-vous des informations à cet effet ? Sont-elles disposées à recevoir des informations de la part des services sanitaires ? Vous demandent-elles à des informations sur l’aide qu’elles pourraient recevoir ? Quelles sont les informations qui les intéressent le plus ? Médicales/sanitaires ? Juridiques ? Services sociaux ? Assistance fournie par les services publics ?  
  19. Les patientes victimes de la violence domestique sont-elles traitées pour des problèmes psychologiques ? Prescrivez-vous des médicaments pour traiter ces problèmes ?
  20. Comment décririez-vous le niveau de coordination entre votre établissement et les associations communautaires, les professions juridiques et l’État ?
  21. Quels sont vos alliés au sein de la communauté pour ce qui concerne les femmes victimes de violences au foyer ? Comment collaborez-vous avec ces alliés ?   
  22. Pouvez-vous décrire vos relations ou interactions avec la police ou le système judiciaire pour ce qui concerne les femmes victimes de violences au foyer ? Existe-t-il des directives déterminant ces interactions ? (Si oui, demander un exemplaire.)
  23. Avez-vous connaissance de lois déterminant vos responsabilités en tant que professionnel de santé pour ce qui concerne les violences au foyer ? Si oui, quelles sont-elles ? Existe-t-il des directives déterminant cette responsabilité ? (Si oui, demander un exemplaire.)

    Formation
  24. Avez-vous personnellement reçu une formation sur la façon de présenter, à des fins judiciaires, les blessures résultant de violences domestiques, ou votre personnel y a-t-il été formé ? Quel type de formation ?
  25. Avez-vous personnellement participé à des séances de formation spécialisées sur le dépistage, le traitement et le signalement des blessures résultant de violences domestiques, ou votre personnel y a-t-il été formé ?

    Autres :
  26. Pouvez-vous donner un exemple particulier illustrant la situation d’une patiente ?
  27. Pouvez-vous recommander d’autres personnes ou organisations que nous pourrions rencontrer ?
  28. Y a-t-il au service des urgences des médecins, infirmiers ou autres employés auxquels nous devrions parler ? D’autres employés de l’hôpital ? 
  29. S’il fallait changer quelque chose pour améliorer les services médicaux aux femmes battues, qu’est-ce que ce serait ?
  30. Y a-t-il autre chose qu’à votre avis nous devrions savoir ?

 

Questions destinées aux médecins légistes

Dans de nombreux pays, les femmes victimes de violences sont tenues de se faire examiner par un médecin légiste dont le rapport servira de preuve devant le tribunal. La plupart du temps, les médecins doivent classer les blessures dans des catégories juridiques qui décideront des recours potentiels de la victime, et c’est ce qui pose problème. Dans les affaires de violences domestiques, les médecins peuvent poser des questions sur l’agression et utiliser leur propre système de valeur pour juger de la situation. Par exemple, si un médecin a le sentiment que la femme a provoqué l’agression, il peut classer les blessures dans une catégorie inférieure à celle à laquelle elles appartiendraient objectivement. Les médecins légistes peuvent fournir des informations utiles sur le système judiciaire et sur les interactions entre médecins et tribunaux. Les questions suivantes peuvent être posées aux médecins légistes :

  1. Combien de patients voyez-vous par jour ?
  2. Dans combien de cas y a-t-il des allégations de violence domestique ?
  3. Quelle est la raison pour laquelle une victime d’agression s’adresse à un médecin légiste ?
  4. Décrivez-nous la façon dont vous signalez les blessures.
  5. Discutez-vous des circonstances ayant abouti aux blessures ?
  6. Les femmes victimes de violences domestiques sont-elles généralement disposées à parler des sévices qu’elles ont subis ?
  7. Traitez-vous les cas de violence domestique différemment des cas d’agression par personne étrangère ?
  8. Tenez-vous compte du comportement de la femme au cours de l’incident lorsque vous remplissez le certificat médical ?