Les organisations prestataires de services aux victimes peuvent donner des aperçus sur ce que vivent les femmes et les filles victimes de la violence. Les enquêteurs peuvent obtenir auprès d’elles des informations permettant de déterminer l’efficacité de la législation et des protocoles, ainsi que les insuffisances dans la portée et l’efficience et les effets pervers. Il conviendra qu’ils posent aussi des questions portant sur l’existence, la capacité et l’utilisation des services d’appui aux victimes.
Questions générales :
- Quels sont les services fournis par votre organisation ?
- Comment les femmes vous sont-elles envoyées ? Orientez-vous des femmes vers d’autres services ? Lesquels ?
- À quel stade la plupart des clientes requièrent-elles vos services ? Revoyez-vous souvent les mêmes femmes ?
- Quels sont les problèmes que les femmes vous exposent ? Quels sont ceux de ces problèmes qui sont spécifiquement liés à la violence domestique ?
Procédures : - Lorsqu’une femme est victime de violences domestiques, existe-t-il une permanence téléphonique qu’elle puisse appeler ? L’appel est-il gratuit ? La permanence est-elle assurée 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 ? Qui est au bout du fil ? Quelle formation ces personnes ont-elles reçue ?
- Votre centre de crise offre-t-il une permanence téléphonique pour les victimes de violences ? Combien d’appels recevez-vous par mois ? Combien en recevez-vous par an ?
- Les femmes qui viennent vers vous ont-elles parfois appelé le numéro public d’urgence lorsqu’elles ont été victimes d’actes de violence domestique ? Que vous disent-elles de la façon dont elles ont été reçues et des informations qui leur ont été données par le personnel du numéro d’urgence ?
- De combien de places disposez-vous dans votre foyer pour les personnes ou les familles ? Quel est le chiffre de la population que vous desservez ?
- Combien de temps une victime et sa famille peuvent-elles rester dans votre foyer d’accueil ?
- À quelle sorte de problèmes les femmes sont-elles confrontées en matière d’hébergement suite à des violences domestiques ? Que peut-on faire pour résoudre ces problèmes ?
Les droits des victimes : - Proposez-vous des services médicaux aux victimes et à leur famille ? Ces services sont-ils gratuits ?
- Proposez-vous des services juridiques aux victimes et à leur famille ? Ces services sont-ils gratuits ?
- Proposez-vous des services de conseils aux victimes de violences domestiques ? Aidez-vous les victimes à demander une ordonnance de protection ? Les accompagnez-vous au tribunal pour obtenir les formulaires, pour les remplir, ou lors de l’audience ?
- Aidez-vous les victimes à établir des plans de mise en sécurité pour elles-mêmes et leurs enfants ?
- Proposez-vous une aide psychologique aux victimes de violences domestiques ? Proposez-vous une aide psychologique à leurs enfants ?
- Proposez-vous aux victimes des conseils en matière économique ? Leur fournissez-vous les documents nécessaires pour intégrer des programmes de formation dans le cadre d’un retour à l’emploi ?
- Pendant combien de temps les victimes peuvent-elles continuer de bénéficier de vos conseils ?
- Proposez-vous des conseils et des services de plaidoyer spécifiquement ciblés sur les groupes minoritaires de votre région ?
- Proposez-vous des conseils et des services de plaidoyer aux jeunes filles victimes de violences ?
- Comment évaluez-vous le rôle de l’État dans la création et le fonctionnement des centres pour victimes de la violence domestique ? Avez-vous connaissance de l’existence de l’un de ces centres ?
- Avez-vous dû refuser une victime parce que votre foyer était plein ou parce que votre centre de crise avait atteint sa capacité maximum ? Combien refusez-vous de victimes tous les mois ? D’autres motifs peuvent-ils vous faire refuser des victimes ?
- Quel est le premier contact de la plupart de vos clientes avec le système judiciaire dans les cas de violences domestiques ? Travaillez-vous avec des avocats ? Comment ?
- Avez-vous le sentiment que les victimes de violences domestiques peuvent accéder au système judiciaire ? Pourquoi oui ou pourquoi non ? Comment ce système pourrait-il être amélioré pour mieux servir ces victimes ?
- Avez-vous connaissance de la loi sur les violences domestiques ? Avez-vous suivi une formation à ce sujet ?
- Pensez-vous que la loi soit correctement appliquée ?
- Vos clientes connaissent-elles le système judiciaire, notamment le droit de la famille et les lois relatives à la violence domestique ? Ces connaissances sont-elles exactes ?
- Certaines de vos clientes ont-elles utilisé la loi pour demander une ordonnance de protection ? Si oui, pouvez-vous décrire l’affaire (ou les affaires) et le rôle que vous y avez joué ? Pensez-vous que la victime ait été correctement protégée ? Pourquoi oui ou pourquoi non ?
- Comment évaluez-vous la réponse de la police, du parquet et des juges aux besoins des femmes battues dans le cadre de la législation ?
- Pouvez-vous donner des exemples précis ou des cas se rapportant à l’expérience que les femmes battues ont de la police, du parquet ou des juges ? Selon ce qu’elles vous disent, à quels problèmes vos clientes ont-elles dû faire face dans leurs rapports avec ces institutions ?
- Vous êtes-vous jamais trouvé dans une situation où la victime de violences domestiques a également été arrêtée, inculpée ou condamnée pour sévices domestiques ? Combien de fois ? Qu’arrive-t-il en pareils cas ?
- Quels types de traitements médicaux vos clientes réclament généralement après un épisode de violence domestique ?
- Comment le système médical répond-il aux besoins des victimes de violences domestiques ? Comment cette réponse pourrait-elle être améliorée ?
- Quelle est votre expérience des médecins légistes ? Comment ceux-ci répondent-il aux besoins des victimes de la violence domestique ?
- Pouvez-vous donner des exemples ou relater des récits de femmes battues essayant d’obtenir un traitement médical ?
Autres : - Pouvez-vous nous décrire ce que la communauté pense globalement de la violence domestique ?
- Des pressions sociales ou religieuses s’exercent-elles sur les femmes pour qu’elles restent avec leur agresseur ? Comment abordez-vous cette question avec vos clientes ? Pouvez-vous donner des exemples ?
- Les lois de votre pays sont-elles suffisantes pour protéger les femmes battues ? Sont-elles correctement appliquées ? Quels sont les avantages et les inconvénients accompagnant l’application de la loi ? Quelles modifications souhaiteriez-vous y voir apporter pour améliorer la protection des victimes et les services qui leur sont proposés ?
- Pourriez-vous fournir un exemple ou un récit illustrant plus particulièrement les problèmes que rencontrent les femmes battues dans votre pays ?
- Pouvez-vous nous fournir une liste des autres centres de crise répondant dans votre pays aux besoins des victimes de la violence domestique et de leur famille ? Y a-t-il des centres de crise ou des foyers d’accueil dans les zones rurales ou urbaines de votre pays ?
- Comment décririez-vous le niveau de coordination entre votre organisation et d’autres associations, les communautés médicale et judiciaire et l’État ? Savez-vous si cette coordination existe ou pas entre les divers groupes ?
- Quels sont vos alliés au sein de la communauté pour ce qui concerne la question de la violence domestique ? Comment collaborez-vous avec ces alliés ?
- Y a-t-il autre chose que nous devrions savoir sur le sujet de la violence domestique dans votre pays ?
- Pouvez-vous recommander d’autres personnes ou organisations avec lesquelles nous devrions nous entretenir ?