Le préambule d’une loi a pour fonction d’en fixer les ambitions. Un préambule solide, couvrant l'intégralité du sujet, doit notamment comporter les éléments suivants :
- Une définition de la discrimination à l’égard des femmes et des fillettes, comprise comme une restriction sexiste portant atteinte à leurs droits. Voir : Manuel de législation sur la violence à l’égard des femmes (ONU), 3.1.1 (« le Manuel de l’ONU »).
- L’affirmation que la cause fondamentale de la violence faite aux femmes réside dans la place subalterne qui leur est octroyée dans la société. Voir : Recommandation générale n°19, article 11 ; Étude approfondie de toutes les formes de violence à l’égard des femmes (rapport du secrétaire général de l’ONU), para. 30 ; Autres causes et facteurs de complications (en anglais), page du site StopVAW, The Advocates for Human Rights ; et Le cadre juridique international (en anglais), page du site StopVAW, The Advocates for Human Rights.
- L’affirmation de la nécessité d’une législation détaillée et exhaustive, érigeant en infraction pénale toutes les formes de violence envers les femmes. Voir : le Manuel de l’ONU, 3.1.2.
- L’affirmation que la loi protégera toutes les femmes et toutes les fillettes. Voir le Manuel de l’ONU, 3.1.3. On peut ainsi lire dans l’un des premiers articles de la Loi Maria da Penha (2006) du Brésil (en anglais) (ci-après appelée « la loi brésilienne ») :
« Toutes les femmes, sans distinction de classe sociale, de race, d’appartenance ethnique, d’orientation sexuelle, de revenu, de culture, de niveau d’instruction, d’âge ni de religion, jouissent des droits fondamentaux inhérents à la personne humaine, et ont la possibilité et les moyens de vivre sans violence ainsi que de préserver leur santé physique et mentale et leur développement moral, intellectuel et social. » (Article 2).
- L’affirmation que les MGF sous toutes leurs formes constituent un acte de violence contre les femmes et les fillettes.
- L’affirmation que les MGF perpétrées sur des mineures constituent une forme de maltraitance infantile.
- L’affirmation qu’aucun argument coutumier ou religieux ne peut justifier les MGF, quelle qu'en soit la forme. Voir : Manuel de l’ONU 3.1.5 ; Convention relative aux droits de l’enfant.
- L’affirmation du devoir de l’État de prévenir les MGF, d’enquêter sur les affaires de MGF et d’engager des poursuites, d’enquêter sur les cas de MGF imminentes, de protéger les victimes potentielles, de punir les auteurs de MGF et d’apporter un soutien aux personnes ayant subi des MGF.