- Il existe des migrantes internes, se déplaçant des milieux ruraux vers les milieux urbains dans le même pays, et des migrantes transnationales. Dans la plupart des cas, la migration est motivée par la pauvreté, le manque d’opportunités au niveau local et l’idée que les perspectives d’emploi sont meilleures dans la ville ou le pays de destination.
- Nombreuses sont parmi les femmes et filles migrantes celles qui ne trouvent que des emplois mal rémunérés et instables dans le secteur des services (en tant que serveuses de café ou de restaurant par exemple) ou dans le secteur informel (en tant qu’employées de maison, travailleuses agricoles et travailleuses du sexe) (UNFPA, 2006a). Les migrantes de tous âges sont à risque de violences et de harcèlement sexuel du fait de leur isolement, de la présence d’exploiteurs, du manque de protection juridique et d’un accès limité aux services de protection. Une étude menée par l’OIM en Afrique du Sud sur les travailleurs agricoles migrants a constaté que les femmes étaient particulièrement vulnérables à l’infection par le VIH, le risque étant considérablement plus élevé chez les jeunes femmes (Organisation internationale pour les migrations, 2009).
- De nombreuses migrantes n’ont pas accès à des soins appropriés de santé sexuelle et reproductive, ni à d’autres services de santé, en raison de leur statut d’immigrante clandestine, d’un manque d’assurance médicale, d’obstacles culturels ou linguistiques, d’un manque d’information sur les services disponibles et de leur pauvreté. Les migrantes qui ont subi des agressions sexuelles ou qui ont été forcées de se prostituer et qui vivent avec le VIH/sida s’abstiennent souvent de se faire soigner par honte ou par crainte (Global Migration Group, 2008).
- Une mesure importante pour assurer l’accès des migrantes aux services de santé consiste en l’application de lois et de politiques de protection qui assurent la non discrimination envers les migrants et en l’offre de programmes d’éducation des prestataires qui reconnaissent le degré de risque de violence auquel sont exposées les migrantes. Les lois et les politiques en faveur des migrantes et des migrants devraient s’appliquer non seulement aux personnes qui travaillent à l’étranger, mais aussi aux migrants internes et aux personnes de retour au pays.
- Par ailleurs, il peut être nécessaire que les établissements de santé mènent des actions d’approche communautaire pour identifier les travailleuses migrantes et leur venir en aide. Comme pour tout groupe de population particulier, les prestataires de soins devraient associer les travailleuses et travailleurs migrants et les organisations se consacrant à leur bien-être à la conception et à l’exécution des activités d’intervention communautaire. Les établissements de santé devraient diffuser des informations sensibles aux spécificités culturelles et appliquer des stratégies de communication tenant compte des obstacles linguistiques et des niveaux d’alphabétisation des groupes ciblés, par exemple en prévoyant des interprètes pour les entrevues d’admission et pour expliquer les processus de traitement.
Ressources :
An Action Oriented Training Manual on Gender, Migration and HIV[Un manuel de formation pratique sur le genre, la migration et le VIH] (Organisation internationale pour les migrations, 2009a). Disponible en anglais.
Le Secrétaire général émet périodiquement un rapport sur les problèmes de la violence à l’égard des femmes comprenant des mises à jour sur les activités des États Membres visant à répondre aux besoins de protection des migrants. Le rapport de 2009 est disponible en anglais.
La base de données du Secrétaire général sur la violence à l’égard des femmes comporte une section interrogeable sur les migrantes qui donne accès à de brefs sommaires des politiques axées sur la migration. Disponible en anglais.