1. La violence à l’égard des femmes et des filles est une cause majeure de morbidité et de mortalité.
- De manière générale, les femmes et les filles ne recherchent pas des soins médicaux directement liés à leur condition de victimes de la violence, ou n’admettent pas aux prestataires de services qu’elles sollicitent une aide en tant que telles. La violence à l’égard des femmes est néanmoins associée à un grand nombre de graves problèmes de santé, qui ne se manifestent pas seulement au moment où cette violence se produit, mais tout au long d’une vie.
- La violence à l’égard des femmes et des filles est perçue de manière croissante comme un facteur de risque de multiples maladies et problèmes de santé, pas simplement comme un problème de santé en soi. L’exposition à la violence physique et sexuelle risque de provoquer toute une série de problèmes de santé immédiats et chroniques directement liés à l’agression sexuelle, et de contribuer aux comportements nuisibles à la santé et au bien-être à long terme, comme la consommation de tabac, d’alcool et de drogue. (Brener, McMahon, Warren & Douglas, 1999).
EXEMPLES D’ISSUES FATALES LIÉES À LA VIOLENCE SEXUELLE ET À LA VIOLENCE ENTRE PARTENAIRES INTIMES |
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EXEMPLES D’ISSUES NON-FATALES LIÉES À LA VIOLENCE SEXUELLE ET À LA VIOLENCE ENTRE PARTENAIRES INTIMES |
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Affections physiques aigües |
Affections physiques chroniques |
Santé reproductive
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Santé mentale |
Vie sociale/ Bien-être
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Source : Pour les conséquences sur la santé de la violence sexuelle et de la violence entre partenaires intimes indiquées ci-dessus, voir Campbell, 2007; Heise et Garcia-Moreno, 2002; Ellsberg, 2006; Garcia-Moreno et Stockl, 2009 et la page web (en anglais) de la Banque mondiale sur la violence sexiste, la santé et le rôle du secteur de la santé.
- La violence à l’égard des femmes peut également influencer l’état de santé de la mère et la morbidité et la mortalité du nourrisson et de l’enfant. Bien que souvent ignorée des examens médicaux, la violence entre partenaires intimes, lorsqu’elle est abordée lors des examens prénatals, figure parmi les antécédents les plus fréquemment cités des problèmes de santé (Ellsberg, 2006). La violence est en effet susceptible de provoquer des problèmes à l’accouchement, comme un poids insuffisant à la naissance, des accouchements prématurés, des naissances avant terme, des fausses couches et la perte du fœtus (Campbell, Garcia-Moreno et Sharps, 2004; Ellsberg et al., 2008; Garcia-Moreno, 2009).
- Les filles ayant subi des abus sexuels dans l’enfance peuvent être plus portées à avoir des comportements sexuels à risque plus tard dans la vie, ce qui les expose davantage aux maladies sexuellement transmissibles et aux grossesses précoces (OMS, 1997, cité dans Ward et al., 2005).
- Les filles qui sont forcées ou contraintes à des mariages précoces (avant 18 ans) risquent de souffrir de multiples problèmes de santé. Les complications provoquées par la grossesse et la maternité sont la cause principale de mortalité des filles de 15 à 19 ans dans le monde (Black, 2001, cité dans Ward et al., 2005). Les filles qui se marient jeunes peuvent également courir de plus grands risques de violence conjugale, en particulier chez les couples où le mari est bien plus âgé (Ward et al., 2005).
- La mutilation/coupure génitale féminine (M/CGF), considérée comme une forme de violence à l’égard des femmes, a également toute une gamme de conséquences sur la santé maternelle et infantile.
Séquelles obstétriques de la M/CGF chez les femmes jeunes |
Séquelles de la M/CGF en période de grossesse et à l’accouchement |
Effets prénatals :
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Effets prénatals :
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Effets pendant le travail et l’accouchement:
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Effets pendant le travail et à l’accouchement :
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Source : Organisation mondiale de la santé. 2000. A Systematic Review of the Health Complications of Female Genital Mutilation Including Sequelae in Childbirth [Examen systématique des complications de la mutilation génitale féminine, notamment des séquelles à l’accouchement]. Genève : OMS. Voir aussi la page web de l’Organisation mondiale de la santé sur la mutilation génitale féminine.
- La violence à l’égard des femmes et des filles a également des incidences dans le domaine dela santé sociale, car elle risque d’enrayer le fonctionnement relationnel, familial et professionnel, empêchant les victimes de la violence de donner la pleine mesure de leurs capacités, de participer à la vie sociale et d’apporter leur contribution à la société (Golding, 1996).
Ressources supplémentaires :
Voir la page de référence de l’Organisation mondiale de la santé sur les incidences sanitaires des différentes formes de violence à l’égard des femmes.
2. Les victimes de la violence qui se rendent dans un dispensaire dont le personnel n’est pas formé à reconnaître et à traiter la violence à l’égard des femmes risquent d’être victimes d’erreurs de diagnostic et de recevoir des soins inadaptés.
- Les prestataires de soins de santé qui n’ont pas reçu la formation nécessaire pour traiter les conséquences de la violence à l’égard des femmes ne sont pas en mesure de détecter les symptômes de violence, ce qui ne leur permet pas de dispenser des soins appropriés à la victime et/ou de l’aiguiller vers les services adaptés à leurs besoins affectifs, juridiques, de logement et ainsi que vers des services d’autre nature susceptibles de les aider et de mettre fin à la maltraitance.
- Les prestataires de soins de santé qui ont-elles-mêmes/eux-mêmes été victimes de la violence et qui n’ont pas la formation et l’encadrement professionnel nécessaires risquent de ne pas aborder cette question lors de leur contact avec les survivantes qui sollicitent leur assistance.
- Ignorer les implications de la violence sur la santé n’est pas simplement une occasion manquée, mais une violation de la déontologie médicale. Les prestataires de service risquent de ne pas fournir un traitement holistique, de ne pas reconnaître les femmes en danger, ou de ne pas offrir des services de santé adaptés, voire nécessaires pour la survie, comme le traitement des maladies infectieuses et/ou de la prophylaxie post-exposition au VIH.
- En outre, les prestataires de services n’ayant pas reçu de formation en matière de violence à l’égard des femmes risquent d’adopter des attitudes culpabilisantes pour les patientes qui font état d’incidents violents, contribuant ainsi à aggraver leur état affectif (Kim et Motsei, 2002) et à les dissuader de solliciter des soins. Les prestataires de services devraient pour le moins « ne pas nuire » aux victimes de la violence lors des prises de contact, de manière à ne pas les « revictimiser ».
- Lorsque les prestataires de services de santé n’ont pas été formés aux principes directeurs du traitement des victimes de la violence, comme par exemple en ne pas tenant compte du caractère confidentiel des rapports avec les patientes, celles-ci risquent de subir de nouvelles violences de la part de leurs partenaires et/ou des membres de leur famille (Banque mondiale, 2002).