Aperçu général de l’importance du suivi et évaluation des initiatives dans le secteur de la santé
- Les informations factuelles sur l’efficacité des différentes stratégies et interventions dans le secteur de la santé, bien que de plus en plus nombreuses, présentent encore des faiblesses à plusieurs niveaux. Lorsqu’il n’est pas possible de mener des évaluations complètes, les décisions concernant le montant de ressources à dépenser et les programmes à appuyer peuvent être prises sur la base d’informations incomplètes ou de constats d’évaluations qui ne sont pas spécifiquement adaptées au contexte. Dans les cas les plus défavorables, sans évaluation appropriée, les programmes peuvent faire plus de mal que de bien aux survivantes.
- Les évaluations offrent un cadre qui permet d’identifier les interventions prometteuses, de cibler les aspects particuliers de ces interventions qui contribuent à leur succès, et de repérer les inconvénients et les lacunes de chaque stratégie. Sans ces informations, on risque de gaspiller des ressources en les allouant à des programmes qui ne produisent pas les effets escomptés ou qui peuvent même empirer la situation des femmes.
- Pour bien faire, un programme de santé devrait pouvoir mesurer les progrès accomplis en vue de la réalisation de ses objectifs et évaluer si l’intervention a été bénéfique ou a été source de risques supplémentaires. Toutefois, de nombreux programmes de santé sont mis en œuvre sans que les résultats visés soient clairement définis et sans déterminer à leur achèvement si ces résultats ont été effectivement obtenus.
- Les administrateurs de programmes de santé visant les problèmes de la violence ont une responsabilité toute particulière d’investir dans le suivi et évaluation étant donné qu’une intervention mal planifiée peut faire courir des risques supplémentaires aux femmes ou leur nuire involontairement. Il peut se faire, par exemple, qu’une session de formation ne réussisse pas à modifier ou même renforce les idées fausses et les préjugés qui peuvent nuire aux victimes de la violence. Ou encore, une politique de dépistage systématique peut être appliquée selon des modalités qui peuvent accroître l’exposition des femmes aux risques de violence ou de traumatismes émotifs.
- Le suivi et évaluation apporte des informations précieuses sur la façon optimale de protéger la santé, les droits et la sécurité des femmes qui subissent des violences.
- Les services de santé offrent une excellente occasion de répondre aux besoins des femmes maltraitées et sont d’une importance essentielle dans la prévention de la violence à l’égard des femmes et des filles et de la lutte contre cette violence, étant donné que la plupart des femmes entrent en contact avec le système de santé à un moment ou à un autre de leur existence (spell out -PREM, year). Le secteur de la santé est souvent le premier point de contact avec un système formel pour les femmes victimes de maltraitance, qu’elles déclarent ou non les faits. Toute visite à un service de santé offre une occasion d’atténuer les effets de la violence et de prévenir de futurs incidents. Le suivi et évaluation de ces services est essentiel pour appuyer généralement la riposte face à la violence à l’égard des femmes et des filles.
- Le suivi et évaluation doit porter sur tous les éléments de l’approche systémique de la santé, notamment sur les politiques, les protocoles, l’infrastructure, les fournitures, la capacité du personnel à dispenser un appui médical et psychosocial de qualité, la formation et diverses possibilités de perfectionnement du personnel, les systèmes de documentation des cas et de données, le fonctionnement des réseaux d’aiguillage, la sécurité et les évaluations des dangers, entre autres points pertinents par rapport aux contextes et programmes considérés.
Conduite de l’évaluation d’interventions dans le secteur de la santé
On se rappellera que les évaluations doivent reposer sur les cadres opérationnels et théoriques des interventions et qu’elles doivent être intégrées dans celles-ci dès le stade de la planification. La détermination de la situation de référence et l’analyse de situation, qui sont essentielles pour les efforts de suivi et évaluation, restent toutefois rares. On se reportera à la section d’introduction pour des informations supplémentaires sur l’élaboration d’un cadre approprié et pour le recueil des données de référence.
Définir un but clair pour le programme. Le but reflète la visée conceptuelle fondamentale très large du projet et l’effet à long terme recherché. Exemples de buts possibles :
- Améliorer la qualité des soins dispensés aux survivantes de la violence sexiste dans les établissements de santé.
- Renforcer la capacité du secteur de la santé à prévenir la violence sexiste.
Avec ce but général en tête, définir clairement les objectifs et les résultats escompté se rappellera de tenir compte de la différence entre les activités, extrants et effets proposés, entre ce qui sera entrepris, ce qui sera produit et ce à quoi l’on s’attend comme résultat. Par exemple :
- Les activités peuvent comprendre la formation des prestataires de soins de santé ou l’élaboration de protocoles standardisés pour traiter les cas de violences sexuelles.
- Les extrants peuvent comprendre le nombre ou le pourcentage de prestataires de soins d’une zone cible qui ont été formés ou le nombre d’établissements de santé ayant adopté des protocoles standardisés pour traiter les cas de violences sexuelles.
- Les effets peuvent comprendre le renforcement de la capacité des prestataires de soins de santé à faire face à la violence à l’égard des femmes de manière efficace et appropriée ou la mise en œuvre d’une réponse intégrée par l’établissement de soins conformément aux protocoles standardisés
Élaborer des indicateurs pour mesurer chacun de ces objectifs
- Se rappeler de distinguer entre indicateurs de processus et indicateurs de résultats. Les programmes de santé recueillent généralement des données sur les processus plutôt que sur les résultats ou les effets et ne se concentrent pas nécessairement sur la question de savoir si leurs activités ont été bénéfiques ou efficaces. Cela ne signifie toutefois pas que les cadres de suivi et évaluation doivent exclure les indicateurs de processus.
- Les indicateurs de processus sont utilisés pour suivre le nombre et les types d’activités exécutées, tels que le nombre et les types de services fournis, le nombre de personnes formées, le nombre de matériels produits et diffusés, ou le nombre et le pourcentage de clientes testées.
- Les indicateurs de résultats sont utilisés pour évaluer si l’activité a ou non atteint les objectifs voulus. On peut citer à titre d’exemples les indicateurs du niveau de connaissances, de l’attitude et des pratiques des prestataires telles qu’elles ont été mesurées par une enquête, les perceptions des femmes concernant la qualité et les avantages des services fournis par une organisation ou institution telles qu’elles ont été mesurée par des entretiens individuels, les expériences des femmes auxquelles sont dispensés les soins, et la capacité, le caractère approprié et l’état de préparation du service de santé et de son infrastructure.
Exemples de stratégies, d’objectifs et d’indicateurs pour le suivi et évaluation des initiatives du secteur de la santé
Stratégie/Intervention |
Exemples d’objectifs possibles |
Exemples d’indicateurs |
1) Diffusion de matériels/ d’information |
Sensibilisation des prestataires de soins à la violence sexiste et amélioration de leur compréhension du phénomène, en particulier : a) De la violence sexiste en tant que grave problème des droits de la personne et de santé publique b) Des obstacles auxquels font face les femmes vivant dans des situations de violence ou les survivantes de la violence lors de l’accès aux services c) Des liens entre violence sexiste et VIH/sida d) Des lois relatives à la violence sexiste et des responsabilités des prestataires de services |
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2) Formation de prestataires de services |
Renforcement des capacités des prestataires de soins à traiter les cas de violence sexiste, et en particulier : a) À se conformer aux protocoles de dépistage systématique b) À traiter les cas de viol et de violences sexuelles c) À traiter globalement la violence sexiste et le VIH/sida d) À établir et à utiliser des réseaux d’aiguillage à base communautaire formés de prestataires de soins et de services sociaux e) À améliorer la documentation médico-légale des cas f) À modifier les normes et les attitudes de stigmatisation g) À fournir des soins d’urgence et en situation de crise Renforcement des capacités des prestataires de soins à prévenir la violence sexiste possible : a) Par la modification des normes et des attitudes de stigmatisation b) Par le renforcement des capacités de dépistage de violence possible, de prestations de soins appropriés et d’aiguillage vers d’autres services selon qu’il y a lieu |
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3) Élaboration de protocoles et de normes pour la prise en charge des cas de violence sexiste |
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4) Dépistage systématique |
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5) Campagnes d’autonomisation des femmes |
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Source: PATH, 2010
Exemples d’approches du suivi et évaluation pour le secteur de la santé
Approche |
Exemples de méthodes utilisées |
Évaluations formelles par des consultants extérieurs au démarrage, à mi-parcours et à l’achèvement
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Enquêtes avec questionnaires structurés Groupes de discussion avec les prestataires de soins et les client(e)s Examen des registres au hasard Observations cliniques Entrevues en profondeur avec les informateurs clés |
Études de cas de petite envergure pour évaluer les nouvelles politiques et les nouveaux outils |
Statistiques ordinaires de services Focus groups avec le personnel Focus groups avec les client(e)s |
Systèmes d’information pour recueillir les données de service systématiques |
Statistiques ordinaires de services pour les indicateurs clés |
Réunions périodiques avec le personnel pour débattre des nouvelles politiques et des nouveaux outils |
Discussions et dialogues informels entre le personnel de première ligne et les cadres |
Efforts individuels des cadres pour suivre les progrès des réformes nécessaires dans l’organisation |
Check-listes Plans stratégiques Observation personnelle |
Efforts individuels des cadres pour surveiller le moral et les performances du personnel |
Statistiques ordinaires de services Examen informel des dossiers médicaux Discussions informelles avec des membres du personnel |
Vérification pré-formation et post-formation des connaissances théoriques et pratiques des prestataires |
Questionnaires Jeux de rôle Discussions informelles de groupe |
Source : Bott, Guedes and Claramunt, 2004.
Étude de cas : Évaluation de la Fédération internationale pour la planification familiale / Région de l’hémisphère occidental pour l’amélioration de la réponse à la violence sexiste
Cette évaluation s’articulait en quatre composantes :
1. Une évaluation de la situation de référence comprenant :
Une enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de services menant des entrevues personnelles. La FIPF/RHO a conçu un questionnaire d’enquête pour recueillir des informations sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins en rapport avec la violence sexiste. Ce questionnaire compte environ 80 questions, seules quelques-unes étant des questions ouvertes, ce qui facilite la tabulation et l’analyse des résultats. Il couvre toute une gamme de sujets, notamment : modalités et fréquence des conversations sur la violence entre prestataires de soins et clientes; quels sont, selon les prestataires, les obstacles s’opposant au dépistage; ce que font les prestataires quand ils découvrent qu’une cliente a été victime de violences; attitudes envers les femmes victimes de violences; connaissances relatives aux conséquences de la violence sexiste; types de formations dispensées aux prestataires dans le passé. Ce questionnaire peut également être adapté pour évaluer une session de formation, en l’employant dans son intégralité ou en partie avant l’atelier et en en employant une partie après l’atelier. S’il est utilisé immédiatement avant et après une seule session de formation, il ne permet de mesurer que les changements en matière de connaissances, car les changements d’attitudes et de pratiques mettent bien plus longtemps à se manifester.
Un Guide d’observation/d’entrevue clinique. Ce guide a pour objet de recueillir des informations sur les ressources humaines, matérielles et écrites dont dispose l’établissement de soins. La première partie du guide consiste en une entrevue avec un petit groupe de prestataires (le directeur de l’établissement, un médecin et un conseiller, par exemple). Cette section contient des questions sur les ressources humaines de l’établissement, les protocoles écrits relatifs au dépistage de la violence sexiste, aux soins et aux systèmes d’orientation, et sur les autres ressources, par exemple la disponibilité de moyens contraceptifs d’urgence. Le guide recommande à l’intervieweur de demander, dans toute la mesure du possible, à voir une copie ou un exemple de l’article en question pour s’assurer de son existence et de sa disponibilité dans l’établissement. La seconde partie du guide porte sur l’observation de l’infrastructure physique et des activités de l’établissement, notamment sur la confidentialité des consultations (question de savoir, par exemple, si l’on peut voir ou entendre les clientes en consultation de l’extérieur), ainsi que sur la disponibilité de matériels d’information sur la violence sexiste.
2. Des statistiques de service sur les taux de détection et les services fournis, recueillies en se servant de questions de dépistage et d’indicateurs standardisés :
Tableaux modèles pour le recueil de données de dépistage. Pour s’assurer que les trois associations participantes recueillent des données de dépistage comparables, la FIPF/RHO a établi une série de tableaux modèles, que chaque association a remplis tous les six mois. Ces tableaux peuvent avoir leur utilité pour d’autres programmes de santé, mais pas nécessairement, car cela dépend de la décision du programme de procéder ou non à un dépistage systématique, du type de politique adoptée, du type de questions posées et du type de système d’information dont le programme dispose. En tout état de cause, ces tableaux illustrent les types de données qui peuvent être recueillies et analysées systématiquement.
3. Une évaluation à mi-parcours, essentiellement qualitative, comprenant :
a. Des discussions de focus groups et interviews détaillées avec des prestataires, des survivantes et des parties prenantes/informateurs clés : Un protocole sommaire pour le recueil de données qualitatives décrit ces méthodes, notamment celles des interviews détaillées et des discussions de groupe, et donne également une idée des types de prestataires, clientes et autres parties prenantes auxquels il a été demandé de participer.
b. Des enquêtes sur la satisfaction des clientes : Le questionnaire d’enquête à la sortie est un instrument standard de recueil d’information sur les opinions qu’ont les clients des services qu’ils ont reçus. Ces enquêtes visent principalement les services de santé qui ont adopté une politique de dépistage systématique. Il est important de noter que les enquêtes à la sortie présentent une limitation significative, en ce que de nombreux clients hésitent à exprimer une opinion négative des services reçus. Il en est ainsi en particulier lorsque l’entrevue a lieu sur les lieux de prestation des services. La FIPF/RHO n’a pas pu interroger les clientes hors des centres de soins, mais elle a veillé à ce que les intervieweurs n’appartiennent pas au personnel du centre, ce qui leur a permis de rassurer les femmes participantes sur le respect de la confidentialité de leurs réponses. Ce questionnaire contient surtout des questions fermées sur les services. Il demande aux femmes si on leur a posé des questions sur la violence sexiste et sur leurs réactions au fait qu’on leur ait posé ces questions, mais il ne demande pas aux femmes de révéler si elles ont ou non été elles-mêmes victimes de violences.
c. Des études de cas de stratégies pilotes visant à faire face à divers aspects de la violence sexiste.
4. Une évaluation finale pour faire pendant à l’évaluation de la situation de référence, comprenant notamment :
a. Une enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires menant des interviews personnelles.
b. Un guide de l’observation clinique / des interviews.
c. Des examens de dossiers choisis au hasard et l’élaboration d’un protocole :
Tout au long de la mise en œuvre de l’initiative régionale de la FIPF/RHO, les associations participantes ont recueilli des statistiques de service ordinaires, y inclus les nombres et les pourcentages de clientes ayant répondu affirmativement aux questions de dépistage. Toutefois, la qualité de ces statistiques dépend de la fiabilité des systèmes d’information et de la volonté des prestataires de soins de santé de se conformer aux politiques de l’établissement de soins, ces deux facteurs pouvant varier d’un établissement à l’autre. La FIPF/RHO a donc élaboré un protocole pour mesurer le niveau de dépistage et de documentation faisant appel à un examen des registres sur des bases aléatoires. Le manuel contient une brève description du protocole ainsi qu’une fiche de tabulation.
Principales publications téléchargeables concernant cette initiative :
Basta! The Health Sector Addresses Gender-Based Violence / ¡Basta! El Sector Salud Combate la Violencia Contra la Mujer [Assez ! Le secteur de la santé fait face à la violence sexiste]. Disponible en anglais et en espagnol.
Improving the Health Sector Response to Gender-Based Violence [Amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste]. Disponible en anglais et en espagnol.
Indicateurs
L’initiative MEASURE Evaluation, à la demande de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et en collaboration avec l’Interagency Gender Working Group, a compilé un ensemble d’indicateurs pour le secteur de la santé. Les indicateurs ont été conçus pour mesurer les performances et les réalisations des programmes au niveau communautaire, régional et national au moyen de méthodes quantitatives. Bien que beaucoup des indicateurs aient été utilisés sur le terrain, on notera qu’ils n’ont pas nécessairement été testés dans de multiples contextes. Pour procéder à un examen complet des indicateurs, y inclus de leur définition, on trouvera un outil et des instructions pour ce faire dans la publication Violence Against Women and Girls: A Compendium of Monitoring and Evaluation Indicators.
Les indicateurs compilés pour le secteur de la santé sont les suivants :
- Proportion d’établissements de santé ayant documenté et adopté un protocole pour la prise en charge clinique des femmes/filles survivantes de la violence
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur détermine si l’établissement de santé possède ou non un protocole standard pour guider l’identification des femmes et des filles survivantes de la violence et les prestations de services et un mécanisme d’aiguillage. Le protocole doit décrire les soins à fournir et les modalités des prestations de soins. Il doit être affiché dans l’établissement ou accessible d’autre manière pour le personnel.
- Proportion d’établissements de santé ayant effectué une évaluation des prestations de services en rapport avec la violence à l’égard des femmes et des filles
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure les efforts déployés par l’établissement de santé pour dispenser des services de base aux femmes et aux filles survivantes d’actes de violence à un niveau répondant aux attentes. Si la proportion d’établissements ayant effectué une telle évaluation est faible, cela indique que les services fournis sont peut-être de qualité variable. Une fois l’évaluation de l’état de préparation effectuée, les établissements de santé seront en mesure d’examiner leurs points forts et de remédier aux lacunes des prestations de services aux femmes et aux filles survivantes d’actes de violence.
- Proportion d’établissements de santé ayant les fournitures/équipements nécessaires pour la prise en charge clinique des femmes et des filles victimes d’actes de violence
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure l’état de préparation des établissements de santé en vue de la prestation de services aux femmes et aux filles survivantes d’actes de violence. Si les fournitures/équipements nécessaires ne sont pas présents dans l’établissement de santé, il est probable que les services aux femmes et aux filles survivantes d’actes de violence ne peuvent pas être dispensés à un niveau acceptable. L’indicateur ne mesure pas la qualité des prestations de services effectuées au moyen de ces fournitures/équipements.
- Proportion d’établissements de santé ayant au moins un prestataire formé aux soins et à l’aiguillage des femmes et des filles victimes de violences
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure l’état de préparation des établissements de santé en vue de la prestation de services aux femmes et aux filles survivantes d’actes de violence. Si le personnel n’a pas eu de formation spécifique, les prestations de services peuvent être effectuées de manière inappropriée, voire nuisible. Cet indicateur reflète la formation, mais pas la qualité de la formation ni le degré d’intégration des connaissances acquises par le personnel dans les pratiques.
- Nombre de prestataires de soins de santé formés identifier les femmes et les filles victimes d’actes de violence, à leur dispenser des soins et à les aiguiller vers les établissements appropriés
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure un extrant d’un programme conçu pour former les prestataires de soins de santé à la fourniture de services aux femmes et aux filles victimes d’actes de violence. Il donne une mesure de la couverture de la zone géographique considérée par du personnel formé et aide à déterminer par le suivi si un programme a ou non atteint le nombre cible de prestataires formés.
- Nombre de prestataires de soins de santé formés à la prise en charge des cas de C/MGF et au counselling
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure un extrant d’un programme conçu pour former les prestataires de soins de santé à la prise en charge des complications, physiques et psychosociales, résultant des procédures de C/MGF. Il donne une mesure de la couverture de la zone géographique considérée par du personnel formé et aide à déterminer par le suivi si un programme a ou non atteint le nombre cible de prestataires formés.
- Proportion de femmes se présentant dans un établissement de santé auxquelles ont été posé des questions sur la violence physique et sexuelle
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur mesure le nombre de femmes se présentant pour n’importe quels soins dans des établissements de santé auxquelles il a été demandé si elles avaient jamais été victimes de violences physiques ou sexuelles. Le chiffre peut être déterminé par établissement de santé ou par zone géographique considérée.
- Proportion de femmes ayant déclaré avoir subi des violences physiques et/ou sexuelles
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur d’extrant fournit une mesure du recours aux services par les femmes et les filles ayant subi des violences qui déclarent les faits aux prestataires de soins de santé.
- Proportion de survivantes d’actes de violence à l’égard des femmes et des filles ayant reçu des soins complets
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur d’extrant fournit une mesure des prestations de services aux femmes et aux filles ayant subi des violences qui déclarent les faits aux prestataires de soins de santé. Il ne mesure pas la qualité des prestations.
- Proportion de survivantes de viol ayant reçu des soins complets
Ce que cet indicateur mesure : Cet indicateur d’extrant fournit une mesure des prestations de services aux victimes de viol qui se présentent dans les établissements de santé. Il ne mesure pas la qualité des prestations.
Méthodes d’évaluation de la situation de référence (et de la situation finale)
Les données de la situation de référence appartiennent à quatre domaines généraux :
- Évaluation des connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins
- Évaluation de la nature appropriée, de l’état de préparation, de l’infrastructure et des capacités des établissements de santé
- Évaluation de l’expérience des femmes dans le secteur de la santé
- Évaluation du respect des politiques et des protocoles
Évaluation du niveau de connaissances, des attitudes et des pratiques des prestataires concernant la violence à l’égard des femmes et des filles
Les données sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins peuvent informer les responsables sur ce que leur personnel sait et sur ses opinions concernant la violence, sur les questions qui doivent être abordées lors des formations et sur les ressources manquantes dans l’établissement considéré. En outre, cette information peut servir à définir une situation de référence par rapport à laquelle on pourra mesurer l’évolution des connaissances, attitudes et pratiques des prestataires au fil du temps.
Parmi les méthodes de recueil d’informations sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires figurent les sondages/enquêtes et le recueil de données qualitatives au moyen de discussions avec les prestataires ou d’autres modalités participatives. Les données qualitatives peuvent apporter une compréhension détaillée des points de vue des prestataires. Les données quantitatives facilitent la mesure du changement dans le temps.
Les enquêtes sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins de santé sont utiles pour les raisons suivantes :
- Elles apportent des informations sur la fréquence à laquelle les prestataires ont parlé de la violence avec les clientes, s’ils l’ont fait, et sur les circonstances dans lesquelles ils en ont parlé, sur l’opinion des prestataires concernant les obstacles au dépistage, sur les actions des prestataires qui apprennent qu’une cliente a subi des violences, sur les attitudes discriminatoires ou réprobatrices des prestataires, sur les attitudes de ceux-ci envers les femmes qui subissent des violences, sur leurs connaissances concernant la violence sexiste et sur les types de formations dispensées dans le passé.;
- Elles peuvent fournir des mesures pratiques en pré-intervention et en post-intervention.
Il est préférable, pour réaliser ces enquêtes, de se servir d’instruments déjà validés, ou d’adapter de tels instruments et leurs questions, tels que les suivants :
World Health Organization Multi-country Study on Women’s Health and Domestic Violence against Women [Étude multipays de l’Organisation mondiale de la santé sur la santé des femmes et la violence domestique] (OMS). Cette enquête comprend des questions visant à apprécier les attitudes concernant la violence à l’égard des femmes. Disponible en anglais.
Gender-Equitable Men (GEM) Scale [Échelle des hommes égalitaires] (Horizons et Promundo). Cette échelle mesure les attitudes relatives aux normes de l’égalité entre les sexes, fournit des informations sur les normes couramment appliquées dans la communauté et sur l’efficacité des programmes visant à influer sur ces normes. Disponible en anglais, en espagnol et en portugais.
National Community Attitudes towards Violence against Women Survey 2009 [Enquête nationale 2009 sur les attitudes communautaires relatives à la violence à l’égard des femmes] (The Victorian Health Promotion Foundation). Ce questionnaire d’enquête comprend des sous-sections portant sur les attitudes relatives à la violence domestique et à la violence sexuelle, et fait appel à une échelle indiquant l’accord ou le désaccord avec les déclarations énoncées. Disponible en anglais.
The Attitudes Towards Rape Victims Scale [Échelle des attitudes envers les victimes de viol] (The Arizona Rape Prevention and Education Project). Cette échelle est un instrument auto-administré conçu pour évaluer les attitudes des gens envers les victimes de viol plutôt qu’envers le viol en général. Disponible en anglais
The Sexual Violence Research Initiative [Initiative de recherche sur la violence sexuelle]. Les auteurs de cette initiative ont compilé un ensemble très complet d’outils et de méthodes d’évaluation portant sur les prestations de services, les connaissances, les attitudes, les pratiques et les comportements dans les projets et les services axés sur la violence sexuelle. Ils espèrent, en mettant ces matériels à la disposition des prestataires de services, des dirigeants, des décisionnaires et des activistes, entre autres, faciliter l’intégration de l’évaluation dans les plans des programmes et des projets. Disponible en anglais.
Les instruments d’évaluation proviennent d’articles de périodiques évalués par des pairs faisant rapport des constats d’évaluation de services et d’interventions du secteur de la santé en faveur de femmes victimes/survivantes de violences sexuelles, publiés en anglais ou en espagnol de janvier 1990 à juin 2005. Ces instruments sont disponibles dans la section Evaluation du site web de la Sexual Violence Research Initiative.
Les entrevues semi-structurées avec les prestataires de soins de santé ont leur utilité car :
- Elles donnent des aperçus sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins; et
- Elles permettent d’examiner plus en détail les problèmes, obstacles et difficultés susceptibles de se répercuter sur la capacité de prestations de soins.
International Planned Parenthood Federation, Western Hemisphere Region’s (IPPF/WHR’s) Survey of Provider Knowledge, Attitudes and Practices (KAP) [Enquête sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de la Fédération internationale pour la planification familiale/Région de l’hémisphère occidental (FIPF/RHO)] : Ce questionnaire d’entrevue personnelle est destiné à être utilisé avec les prestataires de soins de santé pour les femmes. Il porte sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins concernant la violence dans la vie de leurs patientes. Il compte environ 80 questions (fermées pour la plupart), sur toute une gamme de sujets, notamment : modalités et fréquence des conversations sur la violence entre prestataires de soins et clientes; quels sont, selon les prestataires, les obstacles s’opposant au dépistage; ce que font les prestataires quand ils découvrent qu’une cliente a été victime de violences; attitudes envers les femmes victimes de violences; connaissances relatives aux conséquences de la violence sexiste; types de formations dispensées aux prestataires dans le passé. Disponible en anglais et en espagnol
Forensic and Medical Care Following Sexual Assault Service Education Programme Evaluation Questionnaire [Questionnaire d’évaluation des programmes d’éducation relatifs aux soins médicaux et aux procédures médico-légales en cas d’agression sexuelle] : Ce questionnaire est conçu pour évaluer les connaissances du personnel médical et sa satisfaction concernant son aptitude à traiter les patientes ayant subi des agressions sexuelles; il comprend des questions telles que : « Quelle est, selon vous, la qualité de vos aptitudes à recueillir des preuves médico-légales ? ». Il peut être auto-administré ou servir de guide d’entrevue.
Les méthodes participatives qualitatives employées avec le personnel des établissements de santé, notamment les discussions de focus groups, les histoires ouvertes, la cartographie, les jeux de rôle, les diagrammes de Venn et autres peuvent avoir leur utilité, car :
- Elles donnent des aperçus sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires de soins; et
- Elles informent sur les pratiques et les normes institutionnelles, ainsi que sur la dynamique de groupe et les flux de travail.
Voir la section sur les méthodes qualitatives pour des idées et des exemples des instruments pouvant être utilisés.
Évaluation de l’adéquation de l’infrastructure et des capacités des établissements de santé
L’amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste a des répercussions sur un grand nombre d’aspects du fonctionnement des établissements de soins. C’est ainsi, par exemple, qu’une bonne prise en charge des femmes qui ont subi des violences peut exiger des salles de consultation privées, des politiques et des protocoles écrits sur le traitement des cas de violence, un flux de clientes qui facilite l’apport de soins valables, l’accès à des moyens contraceptifs d’urgence et un répertoire des ressources disponibles dans la communauté. Une façon d’évaluer les ressources dont dispose un établissement de santé consiste à confier la tâche à un observateur indépendant qui se rend dans l’établissement et qui évalue la situation sur place, de visu. Une autre possibilité consiste à demander à un groupe de membres du personnel de remplir une check-liste ou de répondre à un questionnaire auto-administré portant sur les ressources qui sont importantes pour fournir des soins de qualité aux survivantes de la violence.
Parmi les méthodes utilisables figurent notamment :
- Les observations cliniques
- Les interviews confidentielles avec le personnel, qui sont une excellente source d’information sur l’infrastructure, les protocoles et les capacités de l’établissement. Toutefois, elles exigent un investissement de temps et des mesures d’assurance de la confidentialité, et les employés de l’établissement risquent de ne pas vouloir s’associer à des évaluations critiques de leur employeur.
- Les questionnaires/ check-listes de gestion, qui sont des mécanismes de suivi faciles à utiliser et relativement économes en ressources. On peut se servir d’une check-liste de gestion pour effectuer un suivi des mesures prises par l’établissement pour assurer une réponse appropriée aux besoins des femmes victimes de la violence sexiste.
- L’examen des protocoles et des politiques.
Exemple de check-liste de suivi des éléments clés minimum des soins de santé de qualité pour les femmes victimes/survivantes de la violence sexiste
Toutes les organisations du secteur de la santé ont l’obligation morale de veiller à la qualité des soins qu’elles dispensent à toutes les femmes et de procéder pour ce faire à des évaluations complètes et/ou à des activités ordinaires de suivi en continu. L’évaluation pourra également porter sur les éléments minimum requis pour assurer la sécurité des femmes et pour fournir des soins de qualité, compte tenu de l’incidence élevée de la violence sexiste, ainsi qu’il est indiqué ci-dessous:
1. Valeurs et engagement institutionnels : L’institution s’est-elle engagée à lutter contre la violence à l’égard des femmes, en adoptant une « approche systémique » ? La haute direction est-elle consciente de la violence sexiste à l’égard des femmes en tant que problème de santé publique et violation des droits de la personne, et a-t-elle exprimé son soutien en faveur d’efforts visant à améliorer la réponse du service de santé face à la violence ?
2. Alliances et réseaux d’orientation/aiguillage : L’institution a-t-elle mis en place dans la communauté un réseau de services, y inclus de groupes de femmes et d’autres appuis, vers lesquels les femmes peuvent être aiguillées ? Cette information est-elle accessible à tous prestataires de soins de santé ?
3. Respect de la vie privée et confidentialité : L’institution possède-t-elle une salle distincte et sûre où les femmes peuvent consulter les prestataires de soins ? Y a-t-il des protocoles pour assurer le respect de la vie privée et la sécurité des femmes ainsi que la confidentialité des consultations et des dossiers ? Les prestataires de soins et toutes les personnes qui entrent en contact avec les femmes ou ont accès aux dossiers comprennent-elles les protocoles ?
4. Compréhension et respect des lois et règlements locaux et nationaux : Tous les prestataires connaissent-ils les lois et règlements locaux et nationaux sur la violence sexiste, notamment ce qui constitue un crime, le traitement des preuves médico-légales, les droits des femmes en matière de plainte contre l’auteur des faits et de leur protection contre de futurs actes de violence, les formalités que doivent remplir les femmes pour se séparer d’un conjoint violent ? Les prestataires de soins comprennent-ils leurs obligations en vertu de la loi, y inclus celles relatives à la fourniture de rapports (dans les cas d’abus sexuels, par exemple) ainsi que les règlements régissant l’accès aux dossiers médicaux (tels que les droits d’accès des parents aux dossiers des adolescents) ? L’institution facilite-t-elle et soutient-elle le plein respect des obligations ?
5. Sensibilisation et formation en continu des prestataires : L’institution dispense-t-elle des formations en continu, ou collabore-t-elle avec des organisations qui dispensent de telles formations au personnel sur la violence sexiste, les normes et pratiques néfastes, les obligations juridiques et la prise en charge médicale des cas ?
6. Protocoles de prise en charge des cas de violence sexiste: L’institution possède-t-elle des protocoles clairs, facilement disponibles, pour le dépistage, les soins et l’aiguillage des patientes victimes de violence sexiste ? Ces protocoles ont-ils été élaborés de manière participative et compte tenu de retours d’information du personnel de tous les niveaux ainsi que des clientes ? Les membres du personnel connaissent-ils les protocoles et sont-ils capables de les appliquer ?
7. Fournitures de prophylaxie post-exposition, de contraception d’urgence et autres : L’institution a-t-elle de fournitures, facilement disponibles et son personnel a-t-il été formé de manière appropriée pour les diffuser et les utiliser ?
8. Matériels de formation et d’éducation : Des informations sur la violence à l’égard des femmes sont-elles visibles et disponibles, notamment sur les droits des femmes et sur les services locaux auprès desquels les femmes peuvent trouver de l’aide ?
9. Dossiers médicaux et systèmes d’information : Y a-t-il des systèmes en place pour documenter les informations sur la violence à l’égard des femmes ainsi que pour réunir des données et des statistiques de service standardisées sur le nombre de victimes de violence ? Les dossiers sont-ils tenus dans de bonnes conditions de sécurité ?
10. Suivi et évaluation: L’institution a-t-elle des mécanismes intégrés de suivi et évaluation en continu de ses travaux, y inclus pour recueillir les retours d’information de tout le personnel ainsi que des femmes ayant recours aux services ? Y a-t-il des occasions périodiques d’échanges d’information pour les prestataires de soins et les cadres ? Y a-t-il un mécanisme permettant aux clientes de fournir des retours d’information sur les soins ?
Source : Adapté d’après Bott, Guedes/Fédération internationale pour la planification familiale. 2004.
Exemples d’outils :
How to Conduct a Situation Analysis of Health Services for Survivors of Sexual Assault [Comment mener une analyse de situation des services de santé pour les survivantes d’agression sexuelle] (South African Gender-based Violence and Health Initiative et Medical Research Council of South Africa). Ce guide fournit des outils et décrit les étapes de la réalisation d’une analyse de situation portant sur la qualité des services de santé pour les victimes/survivantes d’agression sexuelle. Il contient notamment une check-liste d’établissement pour recueillir des informations sur l’infrastructure de l’établissement où les survivantes sont traitées et où ont lieu les examens médico-légaux, y inclus sur les médicaments, les équipements et les tests disponibles dans l’établissement. Il comprend également un questionnaire standardisé pour prestataires de soin destiné à être utilisés dans les entrevues personnelles avec les prestataires traitant les survivantes. On notera que cet outil ne prend pas en considération la stigmatisation et la discrimination, le temps d’attente des patientes avant de voir un prestataire de soins, ni ce qui se passe après l’examen par le prestataire. Disponible en anglais.
Clinic Interview and Observation Guide [Guide d’observation/d’entrevue clinique] (Fédération internationale pour la planification familiale/Région de l’hémisphère occidental). Cet outil d’évaluation permet de recueillir des informations sur les humaines, matérielles et écrites dont dispose l’établissement de soins. La première partie du guide consiste en une entrevue avec un petit groupe de prestataires (le directeur de l’établissement, un médecin et un conseiller, par exemple). Cette section contient des questions, fermées pour la plupart, sur les services, notamment sur les ressources humaines de l’établissement, les protocoles écrits relatifs au dépistage de la violence sexiste, aux soins et aux systèmes d’orientation, et sur les autres ressources, par exemple la disponibilité de moyens contraceptifs d’urgence. La seconde partie du guide porte sur l’observation de l’infrastructure physique et des activités de l’établissement, notamment sur la disponibilité d’espaces de consultation discrets, ainsi que sur la disponibilité de matériels d’information sur la violence sexuelle. Disponible en anglais et en espagnol.
STI/HIV Self-Assessment Module [Module d’auto-évaluation des capacités relatives aux IST/VIH] (Fédération internationale pour la planification familiale/Région de l’hémisphère occidental). Ce module contient un questionnaire conçu pour déterminer sur l’organisation possède les capacités, notamment les systèmes de gestion, nécessaires pour assurer des prestations de services de santé sexuelle et génésique de haute qualité. Le questionnaire permet aux membres du personnel de différents niveaux d’évaluer la mesure dans laquelle l’établissement a pris en considération une multitude de questions en rapport avec la violence sexiste, notamment la violence sexuelle. Disponible en anglais et en espagnol.
Management of Rape Victims Questionnaire [Questionnaire de prise en charge des victimes de viol] (Azikiwe, Wright, Cheng & D’Angelo). Ce questionnaire auto-administré a été conçu à l’intention des directeurs de programme de services d’urgence d’hôpitaux pédiatriques et pour adultes pour leur permettre de fournir des rapports sur la prise en charge des survivantes de viols dans leur service. Ses 22 questions permettent de recueillir des informations sur le volume des cas de viol pris en charge par le service, le dépistage des IST, les politiques de contraception d’urgence et les médicaments offerts ou prescrits à cette fin, les politiques de prophylaxie post-exposition non professionnelle au VIH et les médicaments offerts ou prescrits à cette fin, et le suivi des patientes. Disponible à l’achat en anglais chez Elsevier.
Standardized Interview Questionnaires and Facilities Checklist [Questionnaires d’entrevue et check-liste d’établissement standardisés] (Christofides, Jewkes, Webster, Penn-Kekana, Abrahams and Martin). Ce questionnaire d’entrevue personnelle a été conçu pour recueillir des informations auprès des prestataires de soins de santé qui traitent les survivantes de viol. Il s’articule en 5 sections portant sur les caractéristiques démographiques des prestataires, les types de services disponibles pour les survivantes de viol, la disponibilité dans l’établissement de protocoles de soins pour les survivantes de viol, la formation des praticiens pour la prise en charge des survivantes de viol et les attitudes des praticiens concernant le viol et les femmes qui ont été violées. Les réponses sont utilisées pour établir une échelle mesurant la qualité des soins cliniques. En outre, l’outil comprend une check-liste à remplir par les agents de terrain à chaque centre de soins, notant la présence ou l’absence d’équipements et de médicaments et la qualité structurale des installations. Disponible en anglais.
Quality of Care Composite Score [Score composite de la qualité des soins] (Christofides, Jewkes, Webster, Penn-Kekana, Abrahams and Martin). Le score composite de la qualité des soins est une mesure auto-déclarée utilisée au niveau de chaque praticien pour évaluer les soins cliniques dispensés par les médecins et les infirmières traitant les victimes de viol, en termes d’indicateurs de stratégies de prévention des IST et de prévention des grossesses, de counselling et de qualité des examens médico-légaux. Il comprend 11 éléments tels que le traitement des IST et les vêtements ou sous-vêtements faisant l’objet d’analyses médico-légales. Disponible en anglais.
Évaluation des expériences des femmes concernant les soins de santé
Le renforcement de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste exige que l’on comprenne les expériences des femmes qui accèdent ou essaient d’accéder aux services. Il s’agit notamment d’évaluer les mesures prises pour déterminer et éliminer les obstacles et les défis auxquels se heurtent les femmes victimes de violences lorsqu’elles recherchent des soins. La meilleure façon de procéder est d’interroger les femmes lors de leur sortie de l’établissement de soins. On notera toutefois que ces femmes peuvent hésiter à critiquer les services qu’elles ont reçus alors qu’elles se trouvent encore dans l’établissement. Si possible, on utilisera les interviews et les discussions de focus groups supplémentaires de femmes identifiées par d’autres services sociaux, hors du système de santé, pour évaluer les services de santé et la qualité des soins.
Parmi les méthodes utilisables figurent :
- Les méthodes qualitatives participatives avec les femmes accédant ou cherchant à accéder aux services de santé, notamment les discussions de focus groups, les jeux de rôle, les histoires ouvertes, la cartographie et les diagrammes de Venn [link to descriptions of these methods]
- Les interviews de sortie des clientes;
- Les interviews avec les femmes qui ne peuvent pas accéder aux services de santé pour déterminer les obstacles auxquels elles se heurtent et pour fournir un cadre hors des services de santé où elles peuvent s’exprimer plus librement sur leur expérience.
Exemples d’outils :
In Her Shoes methodology [Méthodologie « à sa place »] (Washington Coalition on Domestic Violence). Cette méthodologie a été élaborée par l’Amérique latine et spécifiquement adaptée à ce contexte pour former et sensibiliser les prestataires de services aux obstacles auxquels se heurtent les femmes vivant dans des situations de violence. Elle a également été traduite en espagnol et adaptée pour l’Amérique latine par l’InterCambios Alliance. Disponible en anglais et espagnol.
Client Exit Survey Questionnaire [Questionnaire d’enquête de sortie pour les clientes] (Fédération internationale pour la planification familiale / Région de l’hémisphère occidental). Il s’agit ici d’un instrument d’enquête standard pour recueillir des informations sur les opinions des clients sur les services qui leur ont été fournis; il est destiné principalement aux services de santé qui ont mis en place une politique de dépistage systématique. Ce questionnaire, qui contient des questions fermées pour la plupart portant sur les services, demande aux femmes si elles ont été interrogées sur la violence sexiste et quels étaient leurs sentiments devant ces interrogations; il ne demande pas aux femmes de révéler si elles ont ou non subi des violences. Disponible en anglais et en espagnol.
Using Mystery Clients: A Guide to Using Mystery Clients for Evaluation Input [Utilisation de clients mystérieux : Guide de l’utilisation de clients mystérieux pour informer les évaluations] (Pathfinder, 2006). Disponible en anglais.
Évaluation du respect des politiques et des protocoles
Les statistiques de service ordinaires sur les clientes, notamment les nombres et les pourcentages de clientes ayant répondu affirmativement aux questions de dépistage, sont un moyen important d’apprécier la réponse des établissements de santé à la violence sexiste.
Toutefois, la qualité de ces statistiques dépend de la fiabilité des systèmes d’information et de la volonté des prestataires de soins de santé de se conformer aux politiques de l’établissement de soins, ces deux facteurs pouvant varier d’un établissement à l’autre. La disponibilité et la qualité des statistiques dépendent également de la décision de procéder ou non à un dépistage systématique, du type de politique adoptée par l’établissement, du type de questions posées, du type de système d’information en place et de la capacité du personnel en matière de recueil des données.
L’examen des registres sur des bases aléatoires constitue un moyen d’évaluer l’exhaustivité de la tenue des données concernant le dépistage de la violence sexiste et la qualité de la compréhension et de l’application des politiques et des protocoles de dépistage par les prestataires.
Parmi les méthodes utilisables figurent :
- L’examen des données de dépistage;
- L’examen des statistiques de service ordinaires;
- L’examen des protocoles et procédures :
- En demandant à voir la documentation de tous les protocoles et procédures disponibles, y inclus des protocoles de dépistage,
- En déterminant s’il y a des protocoles et procédures pour la prise en charge des cas de violence sexiste, y inclus de violence sexuelle,
- En déterminant si les protocoles sont clairs, sans ambigüité et facilement accessibles pour tout le personnel.
Exemples d’outils :
Sample tables for gathering screening data [Modèles de tableaux pour le recueil des données de dépistage] (Fédération internationale pour la planification familiale / Région de l’hémisphère occidental). Cette série de tableaux a été élaborée pour recueillir des données de dépistage comparables entre les différents établissements. Ces tableaux illustrent les types de données que l’on peut recueillir et à analyser sur des bases systématiques. L’emploi de ces tableaux dépend de la décision du programme de santé de procéder à un dépistage systématique, du type de politique adoptée par le programme, du type de questions posées et du type de système d’information dont dispose le programme.
Random record review protocol [Protocole d’examen des registres sur des bases aléatoires] (Fédération internationale pour la planification familiale / Région de l’hémisphère occidental). La qualité des statistiques de service ordinaires, tels que les nombres et les pourcentages de clientes ayant répondu par l’affirmative aux questions de dépistage, dépend de la fiabilité des systèmes d’information et de la volonté des prestataires de soins de santé de se conformer aux politiques de l’établissement de soins, ces deux facteurs pouvant varier d’un établissement à l’autre.
Prochaines étapes
Ces recommandations sont extraites de la publication de la Fédération internationale pour la planification familiale, Improving the Health Sector Response to Gender-based Violence [Amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste]
- Se servir des constats issus de l’étude de la situation de référence lors des activités de sensibilisation et de formation du personnel. Les constats issus de l’enquête sur les prestataires peuvent servir à identifier les sujets à traiter lors des activités de sensibilisation et de formation de ceux-ci. L’enquête sur les prestataires peut indiquer, par exemple, les types de connaissances et d’attitudes à examiner lors d’un atelier de sensibilisation.
- Tenir un atelier participatif pour partager les résultats, identifier les domaines où des améliorations s’imposent et élaborer un plan d’action. Après avoir recueilli les données de la situation de référence, les programmes de santé peuvent trouver utile d’organiser un atelier avec un large groupe de membres du personnel pour discuter des résultats.
- Prévoir de recueillir des données de suivi en se servant des mêmes instruments afin de déterminer l’ampleur des progrès réalisés par l’organisation. Une fois que l’organisation dispose de données de référence sur les connaissances, attitudes et pratiques des prestataires, ainsi que sur ses ressources cliniques, elle peut procéder à une nouvelle enquête identique ou à des observations cliniques à une date ultérieure et mesurer ainsi les changements intervenus dans le temps.
Exemples de rapports de suivi et évaluation dans le secteur de la santé :
Pan American Health Organization - Violence against Women: The Health Sector Responds [La violencia contra las mujeres: responde el sector salud] [Organisation panaméricaine de la santé - La violence à l’égard des femmes : le secteur de la santé réagit] (Velzeboer, Ellsberg, Arcas, García-Moreno/ Organisation panaméricaine de la santé, 2003). Disponible en anglais and espagnol.
Outils et ressources supplémentaires :
Ver y Atender, Guía práctica para conocer cómo funcionan los servicios de salud para mujeres víctimas y sobrevivientes de violencia sexual [Getting It Right! A Practical Guide to Evaluating and Improving Health Services for Women Victims and Survivors of Sexual Violence] [Observer et agir. Guide pratique pour déterminer comment fonctionnent les services de santé pour les femmes victimes et survivantes d’actes de violence sexuelle] (Troncoso, Billings, Ortiz, Suárez/Ipas 2006). Disponible en anglais and espagnol.
Improving the Health Sector Response to Gender-Based Violence [Amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste] (Bott, Guedes, Claramunt, Guezmes, Fédération internationale pour la planification familiale/Région de l’hémisphère occidental, 2004). Disponible en anglais and espagnol.
Preventing Intimate Partner and Sexual Violence against Women: Taking Action and Generating Evidence (World Health Organization/London School of Hygiene and Tropical Medicine, 2010). Available in English.
Sexual Violence Research Initiative Website [Site web de l’Initiative de recherche sur la violence sexuelle], Section « Evaluation ». Disponible en anglais.
Positive Women Monitoring Change: A Monitoring Tool on Access to Care, Treatment and Support, Sexual and Reproductive Health and Rights and Violence against Women Created by and for HIV Positive Women (International Community of Women Living with HIV/AIDS, 2008). Disponible en anglais.