Les interventions dans le secteur de l’éducation sont d’une importance cruciale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles. Elles visent deux grands objectifs :
- Veiller à ce que les filles aient accès à l’éducation sans avoir à craindre la violence.
- Tirer parti du secteur de l’éducation pour modifier les normes sociales, attitudes et notions négatives relatives au genre et à la violence chez les garçons et les filles.
Stratégies
- Adopter des mesures législatives imposant une tolérance zéro du harcèlement et de la violence sexuelle dans le secteur de l’éducation.
- Établir des politiques et des codes de conduite pour les enseignants et le personnel des établissements scolaires et assurer leur stricte application pour prévenir la violence à l’égard des filles.
- Former les enseignants concernant leurs responsabilités en tant que débiteurs d’obligations et sur les sujets spécifiques relatifs au genre et à la violence et sur la façon d’aborder ces sujets avec les élèves de différents groupes d’âge.
- Adopter des programmes et des matériels pédagogiques, ou modifier ceux qui existent, appropriés par rapport à l’âge pour traiter des stéréotypes liés au genre, de la problématique de la violence (par exemple, aptitudes à la résolution des conflits à partir d’un certain âge, respect d’autrui dans les fréquentations ou types de contacts physique acceptables ou inacceptables pour les jeunes enfants, etc.) et spécifiquement de la violence à l’égard des femmes et des filles.
- Explorer les possibilités d’interventions novatrices pour les filles, telles que la formation de groupes de soutien ou l’affectation de conseillers dans les établissements scolaires qui peuvent fournir un « espace sûr » pour la libre expression des idées, des sentiments et des expériences, ainsi que des conseils émanant de professionnels.
- Établir des unités de protection dans les établissements scolaires, des lignes téléphoniques d’aide et d’autres moyens permettant aux enfants de signaler les abus. (USAID, 2009)
- Veiller à ce que les filles puissent se déplacer sans danger entre leur domicile et l’établissement d’enseignement, en évitant d’implanter ceux-ci dans des zones isolées, et à ce qu’elles ne soient pas exposées à des dangers dans l’établissement, par l’agencement et l’aménagement des locaux (salles, couloirs et toilettes bien éclairé), par l’horaire des classes et par d’autres mesures de protection assurant leur sécurité au cours de leurs déplacements.
- Mobiliser les parents, les prestataires de soins, les dirigeants communautaires, les dirigeants de groupes de jeunesse et les pairs conseillers ainsi que les organisations existantes dans la communauté et l’établissement scolaire.
- Promouvoir l’affectation de conseillers scolaires et la création de réseaux de services et élaborer des politiques et des protocoles pour répondre à la violence dans les établissements scolaires.
Leçons à retenir
- La plupart des évaluations d’interventions axées sur les établissements scolaires visant à réduire la violence à l’égard des femmes ont eu lieu dans le Nord. Leurs constats indiquent que les interventions de prévention :
- Auprès de jeunes enfants n’ont pas donné de résultats clairement démontrés en matière de réduction des abus sexuels à leur égard;
- Auprès de préadolescents se sont avérées prometteuses pour réduire la violence psychologique et sexuelle, mais pas dans les cas graves de violences lors de fréquentations; et
- Auprès des jeunes d’âge universitaire ont apporté des améliorations des attitudes et des connaissances, mais sans signes clairs de changements durables de comportement.
- Les facteurs de risque de commission d’actes de violence (et de victimisation) sont complexes et plusieurs d’entre eux se manifestent durant l’enfance (par exemple, médiocrité des soins parentaux, abus et négligence). Les interventions de prévention mises en œuvre auprès d’enfants jeunes peuvent s’opposer à cette évolution et inculquer des normes et des valeurs plus égalitaires et plus respectueuses d’autrui . (Victoria Institute of Health, 2007)
- Comme dans les autres secteurs, la formation ne suffit pas, à elle seule, à modifier l’environnement scolaire. Une approche globale doit être appliquée à tous les aspects de l’environnement scolaire pour s’assurer que les établissements constituent un espace sûr. Cette approche comprend la prise en considération de l’infrastructure dans la sécurité, l’institutionnalisation de principes pédagogiques clairement énoncés et d’une politique de zéro tolérance pour tout le personnel, de même que l’intégration de la problématique de la violence à l’égard des femmes et d’autres questions importantes (telles que la résolution des conflits, le respect dans les relations, etc.) dans le contexte d’un cursus global renforcé par des activités extrascolaires par le biais de partenariats avec les organisations, les clubs, les parents et les autres membres de la communauté, ainsi qu’une planification stratégique tenant compte des besoins et des problèmes locaux. (Gouvernement de Victoria, 2009)
Ressources :
Doorways Training Manuals on School-related Gender-Based Violence Prevention and Response (DevTech Systems/USAID, 2009). Disponible en anglais.
Sustainable Stratégies for Safe Schools (Centre for Research and Education on violence against Women and Children), Disponible en anglais.
Materiales para Prevenir la Violencia contra las Mujeres desde el Marco Educativo: Unidad Didáctica para Educación Secundaria (Centro de Profesores y Recursos, 2005). Disponible en espagnol.
What is a good school? Imagining Beyond the Limits of Today to Create a Better Tomorrow (Raising Voices, 2007). Disponible en anglais.
Examples of Grade-Specific Objectives for Skills-based Violence Prevention Education (UNESCO, 2005). Disponible en anglais.
Human Rights Education in the School Systems of Europe, Central Asia and North America: A Compendium of Good Practice (Conseil de l’Europe, OSCE/BIDDH, UNESCO, HCDH, 2009). Disponible en anglais.
Child-Friendly Schools Manual (UNICEF, 2009). Disponible en anglais.