- Les municipalités sont un partenaire indispensable de ces programmes car elles ont la capacité d’influencer les services publics et les décisions politiques et parce qu’elles gèrent d’ordinaire des ressources considérables. De surcroît, dans les pays démocratiques, les municipalités représentent généralement une source de pouvoir facilement accessible aux citoyens.
- La police, les services de santé et les assistants sociaux sont d’excellents partenaires en puissance car leur travail quotidien les place dans une position unique pour évaluer la violence subie par les femmes dans les villes. Ils ont aussi un rôle important à jouer dans la prestation de services de protection et d’appui et dans la formulation d’actions de prévention de la violence.
- Les urbanistes devraient également devenir des partenaires de manière à pouvoir donner leur avis et peser sur la façon dont la structure et l’aménagement urbain influencent les relations entre les sexes et la sécurité des citoyens.
- Les journalistes et autres membres des médias sont eux aussi d’excellents partenaires car ils ont des moyens d’influencer l’opinion que les pouvoirs publics n’ont pas. Il en est ainsi parce que les médias atteignent des catégories différentes de la population, sont faciles d’accès pratiquement partout et décrivent des situations d’une manière susceptible d’influencer l’opinion.
- Les organisations locales et les organisations de femmes sont également des sources d’informations et de contacts importantes sur l’action menée localement sur les sujets de préoccupation des femmes.
- Les partenariats devront obligatoirement inclure les femmes car c’est la sécurité de celle-ci qui est en jeu. C’est à partir de leurs opinions et expériences que les programmes d’aménagement urbain sécuritaire pour les femmes devront s’échafauder. Les partenaires féminines locales devront représenter les différentes catégories de la population féminine de la collectivité. Par exemple, les programmes devront associer les femmes âgées, les femmes handicapées, les femmes appartenant aux différentes communautés ethniques, les femmes immigrantes, les femmes de conditions socio-économiques différentes et/ou les lesbiennes ou les transsexuelles.
Parmi les autres partenaires possibles figurent les groupes de femmes autochtones, les groupes de jeunes, les groupes d’hommes, les associations confessionnelles, les académies scolaires, les banques alimentaires et les organismes d’affaires (Cowichan Violence against Women Society, 2002, 4-42).
Exemples australiens de partenariats possibles
(en plus des femmes et des organisations féminines)
Politique : conseillers locaux et représentants locaux de l’État/Commonwealth
Éducation : établissements d’enseignement, enseignement supérieur, représentants locaux des ministères de l’éducation, éducation des adultes et enseignement technique;
Services et organismes sociaux : garderies d’enfants et autres services pour enfants comme crèches et permanences scolaires après la fin des cours, services aux familles, services aux femmes, services aux hommes, services aux jeunes, protection sociale et soutien d’urgence du revenu, services aux handicapés, services aux communautés à faible revenu, services aux aborigènes, services aux nouveaux immigrants, services aux communautés LGBTI, services d’allocation de logements d’urgence et sans but lucratif, groupes de défense des droits, services aux toxicomanes, aux travailleurs du sexe et aux alcooliques, représentants locaux des ministères des ressources humaines ou de développement communautaire;
Organismes sportifs et de loisirs : centres de loisirs, clubs de sport professionnels et amateurs;
Groupes de proximité : centres de proximité, associations de résidents locaux, organisations de services comme le Rotary, la Zonta, les Scouts et les Guides;
Organisations confessionnelles : chefs spirituels, lieux de culte, organismes religieux de bienfaisance comme l’Armée du Salut;
Santé : hôpitaux, centres de soins et cliniques, organisations de défense de la santé, partenaires de soins de santé primaire, infirmières de soins maternels et infantile, représentants locaux des ministères de la santé publique des États;
Forces de l’ordre : agents chargés des relations avec les communautés et agents de liaison pour la violence domestique.
Justice : centres judiciaires de proximité ou centres de règlement de conflit (s’il en existe), agents de tribunaux locaux chargés de la violence familiale, représentants du ministère de la justice de l’État;
Information et communication : bibliothèques, centres d’information communautaires, journaux et stations de radio locaux, y compris les médias ethniques;
Aménagement et gestion de l’espace public : responsables des services sociaux et de santé, responsables de l’utilisation des sols et des transports, responsables de la planification économique, y compris le développement des entreprises, urbanistes, responsables de l’aménagement et de la gestion des parcs, employés des travaux publics, et inspecteurs de la santé et des bâtiments.
Chercheurs: centres universitaires ou de recherche, chargés de recherche des administrations locales;
Secteur privé : responsables d’entreprises ou entreprises, associations d’affaires locales;
Syndicats et associations professionnelles :
Organismes de bienfaisance privés et donateurs individuels.
Source : The GLOVE Project. 2009. Fact Sheet #1: Creating Effective Partnerships to Prevent Violence. Université de Melbourne et VicHealth. Disponible en anglais.
Travaillez avec les réseaux.
Les réseaux sont des groupes d’acteurs (gouvernements, organisations à but non lucratif, associations communautaires, etc.) qui concentrent leurs efforts sur des questions connexes. Ces acteurs gardent le contact pour se tenir informés de l’état de leurs travaux et pour échanger des idées. Les réseaux sont utiles pour établir des contacts importants, s’informer des publications et des événements, et obtenir des ressources. Les réseaux peuvent s’établir aux niveaux local, national et international. Ils disposent souvent de sites Web ou de groupes de discussion sur Internet. Les réseaux d’acteurs déjà existants qui travaillent sur les questions sexospécifiques sont en mesure de faciliter l’accès rapide aux audiences d’une région, d’un pays ou même du monde. Afin d’établir le contact avec les réseaux, les partenaires des programmes de villes sûres pour les femmes devraient faire part de leurs projets aux coordinateurs de réseau et leur demander de transmettre les informations aux autres membres du réseau.
Un programme de villes sûres pour les femmes peut se mettre en relation avec des réseaux comme :
- Femmes et Villes International (site Web disponible en français, anglais et espagnol);
- Red Mujer y Hábitat de América Latina (site Web disponible en espagnol) ;
- Réseau des femmes au Rwanda (site Web en français et anglais;
- Commission Huairou (site Web disponible en français, anglais et espagnol).
- Habitat International Coalition Women and Shelter Network (site Web disponible en anglais); et
- GROOTS International (site Web disponible en anglais et en espagnol).
Fournissez des exemples de votre travail et vos coordonnées.
Il sera plus facile aux réseaux de s’informer de votre travail si vous leur fournissez des textes, des photos ou des liens Web qu’ils pourront partager avec les autres. De nombreux réseaux disposent de sites Web sur lesquels vous pouvez télécharger le descriptif de votre programme avec vos coordonnées. Cette information sera affichée à l’intention des autres usagers. Si votre programme n’est pas doté d’un site Web, donnez un nom et une adresse où vous contacter.
Joignez et/ou formez un groupe de discussion en ligne pour rencontrer d’autres personnes qui s’intéressent aux questions sécuritaires pour les femmes.
Chaque fois qu’il y a un forum de discussion en ligne consacré aux questions de sécurité, aux questions ayant trait aux femmes ou aux questions locales, adressez un message aux participants pour les informer de l’existence d’un programme local de villes sûres pour les femmes ou d’actions récentes liées à cette question. À l’inverse, les programmes de villes sûres pour les femmes doivent créer leur propre groupe de discussion afin d’offrir au public et aux partenaires de programme un moyen facile de dialoguer et de s’informer sur ces questions clés.
Etude de cas : Yahoo! Discussion Group, Urban_women : Women and Urban Issues.
L’organisation Femmes et Villes international (FVI) affiche des informations sur ses activités sur le site Web de ce groupe de discussion animé par la Women’s City Alliance de Toronto. Les 72 membres appartenant à ce groupe reçoivent chacun un e-mail au sujet de chaque message, ce qui signifie que 72 personnes représentant des organisations de quatre coins du monde reçoivent des informations sur les activités de FVI. Par ailleurs, FVI reçoit des messages des autres membres du groupe de discussion concernant leurs activités sur les questions liées aux femmes et à l’urbanisme. Ce moyen de communication permet aux différents acteurs de trouver des partenaires potentiels travaillant sur des projets similaires dans le même esprit. Le site Web est disponible en anglais.
Organisez ou participez aux événements de réseautage.
Les événements de réseautage peuvent se dérouler en présentiel ou en ligne. L’idée est de rassembler en un seul endroit le plus grand nombre possible de représentants d’organisations et de programmes qui s’intéressent aux questions de la sécurité des femmes. Une telle manifestation permet aux participants de se rencontrer, d’échanger des informations sur leurs activités et objectifs, de rencontrer des partenaires potentiels, d’apprendre les dernières tendances en matière de stratégies et de conception et de s’informer des événements et des possibilités de financement.
Étude de cas : Partager nos connaissances pour mieux agir : un forum d’échanges en ligne sur l’égalité des sexes dans les villes.
Femmes et Villes international. Ce document est la synthèse d’un forum de réseautage en ligne organisé par Femmes et Villes international en mai et juin 2006. Le forum s’est tenu en collaboration avec le Troisième Forum urbain mondial, qui s’est déroulé au mois de juin de la même année. Les échanges en ligne ont eu pour objectif de faire connaître les contributions des groupes de femmes d’autres régions du monde qui souhaitaient participer aux travaux du Forum urbain mondial mais n’ont pas pu faire le déplacement. Le document explique comment le projet d’échanges en ligne a été mis au point, quelles ont été les difficultés d’établir des échanges en ligne et les conclusions des échanges.
La mise au point de cette manifestation a nécessité l’intervention de techniciens professionnels, qui ont conçu l’interface au moyen de la technologie TikiWiki gratuite. VFI a également fait appel aux organisations partenaires qui ont fourni les services de traduction des discussions. Les quatre semaines du forum en ligne ont permis d’aborder quatre grands sujets, à savoir : Développer un modèle : partenariats pour l’égalité dans les grandes villes; Des partenariats durables pour la sécurité des femmes; Intégration de l’approche genre de la gouvernance locale et Réseaux de connaissances pour la santé et la sécurité des femmes. Des membres du conseil de direction de Femmes et Villes international se sont relayés toutes les semaines pour animer les débats. Au total, le forum d’échanges en ligne a enregistré 2 765 visites de 195 personnes de 22 pays. Chaque thème de discussion a reçu entre 91 et 1 280 visites. La principale difficulté a été d’assurer des services capables de régler des questions techniques complexes dans des délais très serrés. (Michaud, 2007). Disponible en français, en anglais et en espagnol.
Ressources :
Building partnerships to end Violence against Women: A Practical Guide for Rural and Isolated Communities (Community Coordination for Women’s Safety Project, 2005). British Columbia Association of Specialized Victim Assistance and Counselling Programs (Canada). Ce guide a été développé à l’intention des organisations qui souhaitent bâtir des partenariats avec d’autres acteurs locaux dans le but de prévenir la violence faite aux femmes. Les avantages des partenariats par rapport aux approches séparées y sont analysés, comme les sujets concernant l’établissement de relations avec les partenaires locaux, la définition des engagements, le partage d’informations, la diversité et d’autres. Ce guide propose aussi des outils, explique les difficultés et fournit des études de cas. Disponible en anglais.
Finding Resources” in Leading Community Change: A Workshop Guide to Build Women’s Volunteer Leadership Skills (Women’s Voices in Leadership Project, 2006). Status of Women Council of the Northwest Territories: pages 73-74. Cette brochure établit une liste de questions que les responsables locaux devront se poser au moment de la mise au point d’une nouvelle initiative locale. Elle fournit aussi une liste de partenaires potentiels de programme qui travaillent dans le contexte canadien. Disponible en anglais.
Peer Exchanges: A How-To Handbook for Grassroots Women’s Groups (Jeanetta, S., 2007), Commission Huairou. Ce guide fournit des conseils sur la manière d’organiser et de mettre en place une manifestation de réseautage destinée aux groupes locaux de femmes. Il offre des précisions sur le concept des échanges entre les pairs et des indications sur la manière de préparer et d’accueillir un tel événement, comment s’y rendre et comment évaluer les échanges entre les pairs. Les organisations féminines qui participent à un programme de villes sûres pour les femmes ont intérêt à consulter le guide pour les aider à organiser des réunions avec d’autres organisations de femmes travaillant sur des questions analogues, à apprendre de leurs expériences, et à associer leurs efforts. Disponible en anglais.