Réaliser des études sur les VEFF dans les situations de conflit et d’après-conflit peut s’avérer extrêmement difficile. Il incombe donc aux chercheur-euses d’adhérer à des orientations éthiques strictes et de respecter le principe « ne pas nuire ». Ils et elles ne doivent recueillir des données que si les bénéfices sont supérieurs aux risques. Les données doivent être recueillies d’une manière sensée du point de vue méthodologique, en tenant compte des bonnes pratiques en matière de S&E et d’évaluation[1] et en veillant à ce que les risques encourus par les participantes soient limités. Les questionnaires doivent être testés lors d'une phase pilote, puis distribués par des personnes de terrain correctement formées et sensibilisées aux problématiques de genre et aux VEFF. Les risques pour la sécurité sont accrus dans les situations de conflit et d’après-conflit, aussi des précautions supplémentaires doivent être prises pour protéger la sécurité de tou-tes les participant-es à l’étude. Il est également primordial de veiller à chaque instant à la confidentialité (dont celle des informations données) et au respect de la vie privée (p. ex. en s’assurant que personne ne peut surprendre la conversation pendant la collecte des données).
Avant de démarrer une étude, il convient d’instaurer des services d'orientation à destination des survivantes de VEFF qui risquent d’être à nouveau traumatisées, ou de quiconque susceptible d’être ébranlé(e) par sa participation à l’étude, indépendamment de la présence ou de l’absence de données sur la prévalence ou l’incidence des VEFF (Murphy et al., 2016). Dans l’idéal, les chercheur-euses doivent privilégier des services de qualité, mais il faut aussi que des services de soins et d’assistance rudimentaires soient disponibles. Les chercheur-euses sont également confronté-es à des risques spécifiques dans les situations de conflit et d’après-conflit, dont les ingérences politiques et militaires, les problèmes de sécurité et la détresse/le traumatisme vicariant. Assurez-vous que des mesures idoines sont également prises pour limiter les risques auxquels les chercheur-euses sont confronté-es (Murphy et al., 2016).
[1] Voir par exemple les orientations méthodologiques et les outils d’échantillonnage suivants : Recherche, suivi et évaluation des violences sexistes auprès des réfugié·es et des populations victimes de conflits : un manuel et une boîte à outils à destination des chercheur-euses et des travailleur-euses humanitaires, par The Global Women’s Institute ; le site web Better Evaluation (Mieux évaluer) ; le Guide du S&E de Raising Voice ; le Guide d’évaluation de l’Unicef pour les violences sexistes dans les situations d’urgence.