Indicateurs

Dernière modification: October 30, 2010

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Indicateurs utilisés dans le suivi

  • Les indicateurs de la violence à l’égard des femmes mesurent la portée, l’incidence et la prévalence de cette violence.
  • Les indicateurs doivent aussi permettre de mesurer l’efficacité des mesures prises pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes).
  • Les indicateurs renseignent sur un sujet donné et permettent les études comparatives dans le temps et dans l’espace. Par exemple, « le nombre de femmes (sur l’ensemble de la population féminine) ayant demandé en 2009, dans le pays X, que leur soit délivrée une ordonnance de protection en application de la loi relative à la violence » est un indicateur. Celui-ci peut être utilisé pour déterminer la prévalence du recours à la loi, savoir ce que l’opinion publique pense de la loi ou connaître l’attitude de la police.
  • Les indicateurs doivent être valides, fiables, spécifiques, mesurables, cernés dans le temps, comparables d’un pays à l’autre et non directifs. Voir : Indicators on violence against women and state response (Les indicateurs de la violence à l’égard des femmes et la réponse de l’État).
    • Par exemple, « le pourcentage de femmes (sur l’ensemble de la population féminine) qui ont été victimes d’un viol/agression sexuelle au cours de l’année écoulée » est un indicateur de prévalence de l’agression sexuelle/du viol. Les indicateurs devraient être si clairement définis qu’une seule interprétation est possible.
  • Les indicateurs devraient être ventilés par âge, gravité de l’épisode de violence, liens de parenté entre victime et auteur, fréquence, et autres critères pertinents comme le handicap ou le groupe ethnique. C’est ainsi que dans l’exemple précédent, l’indicateur devrait être décomposé par gravité (modéré/grave), par auteur (intime/autre parent/autre personne connue/inconnu/agent de l’État) et par fréquence (une fois/quelquefois/souvent). Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes).
  • Les indicateurs doivent aussi mesurer les conséquences de la violence. Celles-ci se mesurent à leur gravité, par exemple la fréquence des attaques ou la gravité des blessures. Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes).
  • Les indicateurs devraient aussi être sélectionnés en tenant compte de l’existence de sources, de la possibilité d’obtenir des données et de la probabilité de pouvoir recueillir ces données sur une longue période de temps. Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes).

 

Facteurs spéciaux concernant les indicateurs de la violence à l’égard des femmes

  • Les indicateurs doivent refléter les principes des droits fondamentaux et être fondés sur les définitions admises au niveau international des types de violences à l’égard des femmes. L’emploi d’indicateurs pouvant prêter à confusion risque de fausser les résultats. Voir : Indicators on violence against women and state response (Indicateurs de la violence à l’égard des femmes et la réponse de l’État).
  • Les indicateurs doivent refléter fidèlement les schémas de la violence à l’égard des femmes en tenant compte du nombre d’épisodes de violence et de leurs conséquences.
  • Les indicateurs du nombre d’épisodes de violence devraient être décomposés en deux périodes : sur toute une vie, et dans la période récente, par exemple l’année écoulée. Les statistiques sur la vie entière sont indispensables pour certains types de violences qui, selon toute probabilité, ne se répèteront pas, comme les MGF ou la maltraitance des veuves. 
  • Les mêmes indicateurs devraient être utilisés dans le pays tout entier pour décrire les différents types de violence à l’égard des femmes afin d’obtenir des résultats que l’on puisse comparer. Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes) rédigé par le Groupe d’experts des Nations Unies. En page 19 du rapport, le Groupe d’experts propose que les indicateurs soient définis dans un cadre international.
  • Lorsqu’il est impossible de mener une enquête de grande ampleur, les États peuvent ajouter des modules aux enquêtes en cours sur la démographie, sur la santé ou sur les victimes de la criminalité, et renforcer les capacités de l’administration à recueillir ces données. Les États peuvent demander au système judiciaire pénal de ventiler les statistiques pénales pour améliorer le suivi de la violence à l’égard des femmes. Les États devraient élaborer des indicateurs qui soient pertinents au niveau de la région à l’usage de leurs bureaux des statistiques. Par exemple, dans les pays où les femmes sont brûlées vives, il faut ajouter des indicateurs pertinents en la matière. Voir : Indicators to measure violence against women (Indicateurs mesurant la violence à l’égard des femmes), p. 28-32.

(Voir :  Violence Against Women and Girls:  A Compendium of Monitoring and Evaluation Indicators (La violence à l’égard des femmes et des filles : recueil des indicateurs de suivi et d’évaluation); The Next Step: Developing Transnational Indicators on Violence Against Women (La prochaine étape : L’élaboration d’indicateurs transnationaux sur la violence à l’égard des femmes) ; et Researching Violence Against Women:  A Practical Guide for Researchers and Activists (Les recherches sur la violence à l’égard des femmes : Guide pratique à l’usage des chercheurs et des militants))

  • Par exemple, le programme de l’Enquête démographique et de santé (DHS) (en anglais) intitulé Mesure de la DHS (en anglais) a commencé à recueillir des informations sur la prévalence de la violence domestique au début des années 1990 et a élaboré un module standard de questions sur le sujet. Bien que ce module ait été créé pour obtenir des femmes des informations sur leur expérience de la violence, quelques pays l’ont récemment utilisé pour en recueillir sur la violence à l’égard des hommes.
  • Le Module DHS sur la violence domestique (en anglais) recueille des informations sur les indicateurs suivants :
    • Violences physiques depuis l’âge de 15 ans
    • Première expérience sexuelle forcée
    • Toute violence sexuelle
    • Violence pendant la grossesse 
    • Violence émotionnelle, physique ou sexuelle par le conjoint actuel (ou le plus récent) 
    • Fréquence de la violence conjugale 
    • Date de la première violence conjugale
    • Violence de la femme contre son conjoint 
    • Demande d’aide et organisme concerné
  • Les données sur la prévalence de la violence domestique à l’égard des femmes sont aujourd’hui disponibles dans 25 pays et peuvent être comparées entre elles.

Indicateurs recommandés pour le suivi de la réponse de l’État à la violence à l’égard des femmes et des filles

Les indicateurs suivants, élaborés en 2008 par le Rapporteur spécial, devraient être utilisés pour le suivi de la réponse de l’État à la violence à l’égard des femmes et des filles :

  • Ratification de la Convention sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes et des autres instruments des droits de la personne.
  • Constitution garantissant l’égalité des femmes et l’abrogation des lois discriminatoires.
  • Plan d’action/directives élaborés sur la base d’une volonté forte et bien documentée de lutter contre la violence à l’égard des femmes, mesurée au montant des dotations budgétaires, aux calendriers et à la chaîne des responsabilité clairement établie.
  • Cadre juridique effectif prévu dans des textes de loi et règles de procédure, assurant à la victime un accès à la justice, des recours, une protection et une indemnisation.
  • Pénalisation de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et poursuites à l’encontre des auteurs.
  • Sensibilisation accrue des professionnels et des responsables officiels.
  • Subventions aux ONG pour leur permettre de fournir un appui aux victimes et d’organiser des services protégeant leurs droits, notamment les foyers d’accueil, l’assistance téléphonique, l’assistance juridique, les conseils psychologiques et autres.
  • Programmes de sensibilisation et de prévention.
  • Lutte contre les inégalités structurelles et promotion des femmes.
  • Collecte, collation et publication des données, y compris l’évaluation des politiques et des programmes de recherches de base.

(Source : Indicators on violence against women and state response (Les indicateurs de la violence à l’égard des femmes et la réponse de l’État), p. 19)

Ces indicateurs devraient apparaître dans la méthodologie élaborée à l’intention de l’équipe enquêtrice. Chacun de ces sujets doit apparaître dans les questions. Voir : section sur l’exemple de méthodologie.