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Considérations générales

Dernière modification: December 24, 2013

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Les options
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  • Atténuer les risques associés à la promotion de la participation et du leadership des femmes. Les actions en faveur de la participation des femmes doivent être conçues de manière stratégique afin de réduire les risques.
    • Connaître le contexte politique, social et communautaire, et évaluer où et comment une réaction violente ciblant les femmes pourrait se faire sentir.
    • Lancer des campagnes de sensibilisation, de mobilisation communautaire et de changement des normes sociales parallèlement aux actions visant à accroître la participation des femmes, et permettre aux femmes d’accéder à des postes de leadership dans le cadre de ces campagnes (voir la section consacrée au changement social et le module Campagnes).
    • Faire des hommes ses alliés. Trouver et forger des alliances avec des hommes d’influence qui peuvent contribuer à soutenir la participation et le leadership des femmes (USIP, 2011). (voir le module Hommes et garçons)
    • Concevoir avec soin toute campagne dirigée par des femmes. Les initiatives qui visent des questions sensibles doivent être planifiées de manière réfléchie, surtout lorsqu’elles sont dirigées par des femmes. Par exemple, les campagnes dirigées par des femmes qui ont pour but de mettre un terme à la consommation excessive d’alcool par les hommes peuvent se concentrer sur les effets de l’abus d’alcool sur la pauvreté plutôt que sur la violence envers les femmes et les filles (Moser, 2007). En se concentrant sur les avantages tirés par la communauté dans son ensemble, on peut favoriser un climat de collaboration entre hommes et femmes.
    • Protéger les femmes qui se lancent sur la scène publique et politique. Mettre en place des structures qui offrent une protection supplémentaire aux femmes leaders et aux politiciennes (USIP, 2011).
  • Soutenir les organisations de femmes existantes. Repérer et encourager les initiatives communautaires dirigées par des femmes (Moser, 2007).
    • Encourager les coalitions entre les organisations de femmes, les coalitions de la société civile, les politiciennes et les leaders locaux de la communauté (Bouta & Frerks, 2002).
    • Se montrer prudent lors de l’octroi de subventions à des organisations de femmes, car elles peuvent engendrer une concurrence et du ressentiment de la part d’autres organisations ou personnes. Recourir à des campagnes de sensibilisation de l’opinion publique et à d’autres initiatives en faveur du changement social pour illustrer la nécessité de soutenir les organisations de femmes – et les avantages que cela comporte.
    • Exploiter les médias – et les surveiller – car ils offrent un excellent moyen de soutenir les modèles féminins à suivre, de changer les normes sociales et d’obtenir le soutien de la population à la participation et au leadership des femmes (USIP, 2011). Contrôler la couverture médiatique des leaders féminins et défendre leur représentation médiatique juste et impartiale (Division de la promotion de la femme [UNDAW] et Département des affaires économiques et sociales [DESA], 2005). 

 

Exemple : Le projet colombien « Initiatives des femmes en faveur de la paix », qui a pour but d’élaborer un programme féminin en faveur de la paix visant à orienter le programme national pour la paix, constitue un bel exemple de coalition réussie. Ce projet a mis au point une méthode permettant d’atteindre un consensus et de créer un « mouvement des femmes en faveur de la paix » qui a rassemblé de 2002 à 2004 22 syndicats et groupes de la société civile, grâce au soutien financier de l’Agence suédoise de coopération au développement international. Les diverses expériences et les points de vue politiques et idéologiques différents des femmes ont fait de ce projet un véritable défi, mais la méthode de recherche d’un consensus s’appuyait sur des outils participatifs utilisés lors de deux phases distinctes bien que liées : tout d’abord, un consensus était atteint au sein de petits groupes, soit grâce à un accord verbal général soit après avoir noté et classé par ordre de priorité les questions importantes dégagées au cours d’une réflexion de groupe. Les décisions adoptées par les petits groupes étaient ensuite proposées à l’assemblée plénière. L’ensemble du groupe procédait alors à un vote. Deux concepts analytiques ont joué un rôle capital : premièrement, l’ensemble du groupe était d’avis que le problème fondamental qui se posait à toutes les femmes de Colombie et qui les unissait était leur « exclusion ». Deuxièmement, une distinction a été établie entre un « Programme de base » ralliant toutes les femmes de Colombie et un « Programme maximal » qui tenait compte de questions aussi diverses que l’appartenance ethnique, la race, la classe sociale ou l’âge.

La réussite de cette méthode est illustrée par le fait que lors d’un rassemblement national de 300 femmes, les participantes ont réussi à choisir douze points fondamentaux à inscrire à l’ordre du jour, parmi 600 propositions. Les points retenus étaient entre autres la nécessité d’élaborer une politique publique en faveur des droits fondamentaux des femmes en vue de promouvoir une culture de la non-violence et le respect de la diversité ; une réforme agraire démocratique marquée par une perspective de genre et ethnique ; ainsi que la participation directe et autonome des organisations de femmes au dialogue politique national et local portant sur le conflit. Les douze propositions ont été présentées au Sénat par des représentants des 22 organisations.

 

Source : Extrait de Moser, A. 2007. Women Building Peace and Preventing Sexual Violence in Conflict-Affected Contexts New York, UNIFEM, p. 4)

  • Veiller à ce que la diversité des femmes et des filles soit représentée : par exemple, les femmes handicapées, les femmes lesbiennes/bisexuelles et transgenres, les femmes autochtones, les minorités ethniques et religieuses, les femmes âgées, les adolescentes, et les mères d’enfants du viol sont souvent davantage condamnées au silence en raison de leur identité marginale. Les façons dont ces femmes sont exclues de la participation au leadership et à la consolidation de la paix doivent être tout particulièrement étudiées, et les organisations qui représentent les femmes et les filles marginalisées doivent être consultées afin d’encourager leur pleine participation au cours de toutes les phases du conflit. (Pour de plus amples informations, voir Éléments particuliers à prendre en compte pour les populations marginalisées.)
  • Utiliser des systèmes de quotas qui imposent un nombre minimum de participantes sur la scène économique, publique et politique. Suivre régulièrement la répartition des sexes dans les organes décisionnels et les structures de leadership, aussi bien dans la communauté qu’au sein des organismes humanitaires (USIP, 2011). Recueillir et diffuser des données désagrégées par sexe concernant tous les aspects de la participation à la vie publique et politique (UNDAW, 2005). Des systèmes de quotas doivent être utilisés parallèlement à des campagnes de sensibilisation en faveur de la participation et du leadership des femmes.

MOYENS PRATIQUES DE RASSEMBLER UNE ÉQUIPE ÉQUILIBRÉE DE FEMMES ET D’HOMMES

  • Diffusez largement les annonces de postes vacants afin d’attirer des candidats variés.
  • Assurez-vous de ne pas avoir défini des critères en matière d’expérience et de formation qui soient trop restrictifs.
  • Lorsque les femmes ou les hommes sont insuffisamment représentés, l’annonce de vacance peut indiquer « Les femmes/hommes qualifié(e)s sont encouragé(e)s à poser leur candidature. »
  • Incluez des femmes et des hommes dans le jury de sélection.
  • Évaluez tous les candidats en fonction des mêmes critères.
  • Ne considérez pas que certains postes sont trop difficiles ou trop dangereux pour des femmes.
  • Envisagez des modalités alternatives pour faire tomber les obstacles culturels à l’emploi des femmes, comme l’embauche d’équipes « frère et sœur ».
  • Assurez la formation de l’ensemble du personnel en matière de genre et de diversité culturelle.
  • Prévoyez des installations (sanitaires et dortoirs) distinctes pour les femmes et les hommes, et proposez au personnel un service de garde d’enfants lorsque cela s’avère possible.
  • Désagrégez toutes les données relatives au personnel en fonction du sexe, pour en faciliter le suivi.

Source : extrait du Comité permanent interorganisations, 2006. « Femmes, filles, garçons et hommes – Des besoins différents, des chances égales : Guide pour l’intégration de l’égalité des sexes dans l’action humanitaire », p. 5.

 

Exemple : À Ngara, en Tanzanie, le HCR a mis en place des mesures de discrimination positive dans le but de permettre aux réfugiées de participer aux structures décisionnelles au même titre que les hommes. Grâce à ces efforts, à Ngara, les femmes ont pu occuper 50 pour cent des postes qui étaient à pourvoir au sein de ces structures. Des agents de protection ont contribué à faire en sorte que les femmes aient bien accès aux structures décisionnelles au même titre que les hommes. Le dialogue a été encouragé parmi toutes les classes de la population de réfugiés afin qu’elles comprennent pourquoi il était important qu’une partie représentative de la population participe à la prise de décisions (HCR, 2001).

 

  • Identifier les lacunes des structures communautaires et politiques et des organisations dans lesquelles l’inclusion est faible ou inexistante (Conaway, 2006). Donner la possibilité aux femmes de dialoguer avec les décideurs de leur communauté qui peuvent avoir une influence sur le respect de leurs droits et leur bien-être, tels que les leaders locaux, les systèmes de justice traditionnels, les systèmes juridiques, et la police.

1)    Faire participer les femmes à l’échelle locale. Mettre en place des forums où les femmes peuvent discuter en toute sécurité avec d’autres femmes de leurs préoccupations communes, puis faciliter la communication de sorte que les préoccupations et les points de vue des femmes puissent être transmis aux organes décisionnels. Par exemple, inviter des dirigeants locaux ou des représentants des municipalités à rendre visite à des centres de femmes pour dialoguer, répondre aux questions des femmes, et entendre leurs préoccupations (Moser, 2007).

2)    Faire participer les femmes à l’échelle nationale, notamment au sein du gouvernement. Les femmes doivent être représentées au parlement et avoir leur mot à dire dans les domaines de la politique économique et des budgets nationaux, de la défense nationale, et d’autres domaines habituellement dominés par les hommes (UNDAW, 2005).

  • Renforcer les capacités des femmes grâce à la formation et à l’éducation.
    • Offrir des formations aux organisations de femmes locales et aux coalitions de la société civile dans des domaines tels que la gestion, le plaidoyer, le leadership, les droits de la personne, les questions juridiques, la mobilisation communautaire et la gestion des conflits.
    • Leur offrir des séminaires de renforcement des capacités qui instruisent les femmes en matière de médiation, de gestion des conflits, de théorie et pratiques de la négociation.
    • Proposer aux femmes politiques locales des formations visant à renforcer leurs connaissances d’un grand éventail de questions politiques et à améliorer leur accès aux principaux décideurs (Bouta & Frerks, 2002).
    • Faire participer des représentantes des groupes de femmes locales aux réseaux d’échange d’informations et aux formations des acteurs humanitaires, pour de plus renforcer leur participation et le dialogue, ainsi que pour enrichir la formation suivie par les acteurs humanitaires (CPI, 2006).
  • Répondre aux besoins particuliers des femmes, tels que les transports, la garde d’enfants, et des revenus complémentaires, afin de leur donner un maximum de chances de participer de manière significative à la scène politique (Conaway, 2006).
  • Utiliser les technologies numériques – telles que téléphones mobiles, courrier électronique, sites Internet, forums de discussion interactifs, et diffusion de contenus radiophoniques et vidéo, le cas échéant – pour échanger des informations, s’organiser, créer des réseaux, mobiliser, et faciliter le dialogue des femmes au sein de la communauté. Ces scènes numériques peuvent :
    • atteindre des personnes à mobilité réduite
    • fournir des espaces sûrs là où les réunions physiques comportent des risques
    • offrir des alternatives économiques aux réunions physiques qui nécessitent souvent de longs trajets et un hébergement
    • permettre un meilleur accès à d’importants volumes d’informations
    • donner la possibilité de partager à grande échelle diverses compétences (Moser, 2007).
  • Solliciter la participation des filles aux activités relatives à la prévention des conflits, à l’alerte précoce, à la paix et la sécurité ainsi qu’au relèvement au lendemain du conflit.
    • Élargir les programmes scolaires pour qu’ils abordent le leadership, la violence envers les femmes et les filles, la réflexion critique, et l’éducation à la paix.
    • Créer un Parlement de la jeunesse, en mettant l’accent sur l’inclusion et la formation des filles à la prévention des conflits, à la consolidation de la paix, aux droits et responsabilités, ainsi qu’aux questions relatives au relèvement au lendemain du conflit (The Liberia National Action Plan, 2009).
  • Veiller à la participation et au leadership des femmes au cours de toutes les phases du conflit. Il est aussi important de faire participation les femmes à des systèmes d’alerte précoce sensibles au genre pour prévenir la violence que de faire participer les femmes comme leaders pendant la phase de consolidation de la paix et de reconstruction. Aussi bien des femmes locales que des expertes de la violence sexuelle liée aux conflits doivent participer à toutes les phases afin de contrer plus efficacement les risques de violence au cours du conflit et après celui-ci (Bouta & Frerks, 2002 ; Vann, 2009).
    • Pour le rapport de la réunion d’un groupe d’experts qui a examiné le statut des femmes participant comme représentantes à la prise de décisions, et ses recommandations portant sur la mise en œuvre de la participation et du leadership des femmes, voir : Division de la promotion de la femme de l’ONU (UNDAW) et Département des affaires économiques et sociales (DESA), 2005. « Equal Participation of Women and Men in Decision-Making Processes, with Particular Emphasis on Political Participation and Leadership. » Report of the Expert Group Meeting. New York, UNDAW et DESA.

Outils supplémentaires: 

Recueil d’informations d’ONU Femmes consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité (2013). Cette publication couvre les cadres pour l’application des résolutions consacrées aux femmes, à la paix et à la sécurité ; l’engagement des femmes dans le règlement des conflits ; la prévention des conflits et la protection tenant compte de la problématique de genre ; la participation des femmes à la consolidation de la paix et au relèvement après un conflit ; ainsi que le genre et la justice transitionnelle. Le Recueil d’informations est disponible en arabe, en anglais et en français.

Pour un programme de formation complet sur l’engagement des femmes dans la participation et le leadership sur les plans social, économique et civique, consulter Women for Women International. 2011. « A Woman’s World Training Curriculum: Guiding Women’s Social, Economic, & Civic Participation Toward Active Citizenship ». Women for Women International.          

Le réseau virtuel iKNOW Politics (the International Knowledge Network of Women in Politics), soit « je CONNAIS la politique » (Réseau international de connaissances sur les femmes en politique), est une ressource destinée au renforcement des capacités des femmes en politique soutenue notamment par ONU Femmes. Son site Internet héberge un réseau interactif et une base de ressources à l’attention des femmes actives en politique qui leur permettent de collaborer et de partager leur expérience, leurs ressources et leurs conseils. Pour en savoir plus, consulter le site www.iknowpolitics.org.

Voir un exemple d’outil pour la promotion des quotas en rapport avec le Protocole régional de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe) sur le genre.

Pour un exemple régional de rapport d’audit de genre des listes électorales et des processus politiques, voir la Campagne 50/50 du Lobby européen des femmes.