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Dernière modification: December 24, 2013

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  • Les hommes dominent la majorité des structures de leadership lors des conflits, laissant peu de place aux femmes dans le leadership communautaire, la participation à la vie politique, la prévention des conflits et les efforts de consolidation de la paix. Même lorsque des structures en place s’occupent des intérêts et des préoccupations des femmes, elles sont habituellement considérées comme moins importantes et n’ont que peu de poids sur la scène politique (HCR, 2001).

 

Le leadership comprend tous les domaines dans lesquels les femmes peuvent agir comme agents de changement et décideurs dans leur société. Elles peuvent notamment exercer leur leadership dans les ONG ou les agences communautaires ; au sein des gouvernements, parlements et autres organes décisionnels du monde politique ; d’un point de vue économique et quant aux moyens de subsistance ; au sein des systèmes juridiques et judiciaires ; dans la police et la défense nationale ; dans les soins de santé ; et dans l’éducation.

La consolidation de la paix implique « un éventail d’efforts visant à réduire le risque de survenue ou de résurgence d’un conflit grâce au renforcement des capacités nationales de gestion des conflits à tous les niveaux, et à poser les fondations d’une paix et d’un développement durables » (Policy Committe, CCP, tel que cité par Moser, 2007, p. 1).

  • En 2011, les femmes représentaient moins de 8 pour cent des négociateurs de paix pour lesquels on dispose de données. De plus, ces négociations se préoccupent rarement des violences sexuelles (USIP [United States Institute of Peace], 2011). La participation active des femmes au leadership et aux efforts de consolidation de la paix est capitale non seulement pour prévenir la violence envers les femmes et les filles, mais également pour le relèvement en général (Moser, 2007). L’absence de participation des femmes au leadership et à la consolidation de la paix ne nuit pas qu’aux femmes mais à leurs communautés entières.

Conséquences de l’exclusion des femmes du leadership et des efforts de consolidation de la paix 

Avantages de la participation des femmes au leadership et aux efforts de consolidation de la paix 

 

  • L’ignorance des expériences des femmes avant le conflit peut faire manquer des signaux d’alerte, entraînant de ce fait une moindre préparation de la communauté à l’urgence qui s’annonce.
  • Lorsque les femmes ne participent pas au leadership de leur communauté, leurs préoccupations – dont les violences sexuelles – sont marginalisées et ignorées. Lorsqu’elles ne peuvent influencer les procédures de gestion des camps, par exemple, leur vulnérabilité particulière à la violence est souvent négligée, et elles peuvent courir des risques inutiles.
  • Les négociations de paix qui ne tiennent pas compte d’une perspective de genre risquent de perpétuer la violence à l’égard des femmes. Par exemple, les commissions de vérité et de réconciliation – des commissions créées au lendemain d’un conflit afin d’étudier les méfaits passés du gouvernement ou d’acteurs non étatiques dans le but de résoudre le conflit et de négocier la paix (voir la section VII sur la réforme du secteur de la sécurité) – combattent rarement la violence envers les femmes et les filles de manière efficace. Une amnistie peut pardonner les atrocités liées au conflit telles que les sévices sexuels, perpétuant ainsi une culture d’impunité dans laquelle la violence perpétrée envers les femmes n’est pas punie (Steinberg, 2007).

 

 

 

 

 

 

  • Il a été démontré que la participation active de femmes touchées par la crise lors de l’identification de leurs besoins – et de la conception et la mise en œuvre de programmes de secours pour répondre à ces besoins – améliorait grandement l’efficacité et la durabilité des programmes, y compris des programmes visant à prévenir la violence envers les femmes et les filles (CPI [Comité permanent interorganisations], 2006).
  • Lorsqu’elles sont bien formées, surtout, les femmes qui occupent des postes de leadership peuvent jouer un rôle essentiel tant au niveau de la conscientisation qu’en permettant d’accorder la priorité aux questions relatives au genre et à la violence (Bouta & Frerks, 2002). La participation des femmes peut :
    • faire apparaître la violence envers les femmes et les filles comme un problème grave et accroître les efforts de prévention à son égard ;
    • améliorer le soutien et les services dont bénéficient les femmes locales, surtout celles qui sont le plus exposées à la violence ;
    • encourager les femmes à exprimer leurs besoins et à contrer la culture du silence qui entoure les violences sexuelles (HCR, 2001) ;
    • créer une masse critique de femmes au pouvoir qui peut appuyer l’adoption d’une législation profitable pour les femmes (USIP, 2011).
    • Les études montrent que la participation des femmes aux pourparlers de paix peut :
      • introduire de nouvelles compétences et un nouveau style de résolution des conflits ;
      • diminuer l’utilisation inopportune des armes ou de la force ;
      • permettre de recueillir un plus grand soutien des processus de paix auprès de la population locale ;
      • combler les grands fossés ethniques ou culturels grâce aux intérêts communs des femmes (Bouta & Frerks, 2002).

 

  • Bien que des cadres politiques internationaux et nationaux tels que la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies reconnaissent l’importance de la participation des femmes, la capacité des femmes à accéder à des domaines du leadership et à des processus de consolidation de la paix est souvent limitée dans les zones touchées par les conflits. Les femmes qui assurent un rôle de leadership sont confrontées à de nombreux obstacles, dont la résistance et l’hostilité de leur famille, de leur communauté, ainsi que des autorités locales et nationales. La menace et l’expérience de répercussions violentes peuvent dissuader de nombreuses femmes d’occuper des postes de leadership (Moser, 2007).

Pour une étude d’impact décennale de l’application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, en anglais (Ten-year Impact Study on the Implementation of UN Security Council Resolution 1325 [2000] on Women, Peace and Security in Peacekeeping), voir le Département des opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Département de l’appui aux missions. 2010.

Voir un Recueil des plans d’action nationaux (en anglais) (PAN) visant à appliquer la résolution 1325 du Conseil de sécurité.    

  • Il est essentiel que les efforts consentis en vue de faire participer les femmes à la consolidation de la paix et au leadership le fassent de manière sûre et participative, en minimisant leur contrecoup potentiel. Les principes et stratégies suivants sont des pratiques utilisées dans différentes zones touchées par des conflits afin de faire participer les femmes au leadership et à la consolidation de la paix.

Tableau 1. Obstacles à la participation des femmes à la consolidation de la paix par la communauté et à la prévention de la violence sexuelle et basée sur le genre, et solutions

Obstacles auxquels les femmes sont confrontées

Solutions innovantes

Divergence d’opinions entre les différents groupes de femmes

  • Établissement de réseaux unis et de coalitions

Exclusion des processus officiels de consolidation de la paix

  • Innovation quant à la consolidation officielle de la paix

Exclusion des forums décisionnels à prépondérance masculine

  • Efforts innovateurs visant à faciliter la participation des femmes à la prise de décisions locale

Absence de financement permanent

  • Mécanismes de financement pour de petites subventions
  • Utilisation de nouvelles technologies numériques peu coûteuses

Réticence à s’opposer à l’exclusion des femmes d’un conflit traditionnel

  • Combinaison de techniques de médiation traditionnelles et modernes

Risques pour la sécurité physique

  • Réduction de la prolifération d’armes de petit calibre
  • Modification de l’environnement physique

Confiance et capital social diminués

  • Nouveaux « contrats sociaux »

Crainte et/ou haine de « l’autre »

  • Échanges communautaires

La communauté ne peut s’exprimer dans la sphère publique

  • Plaidoyer public en faveur de la paix

Méconnaissance générale des droits juridiques

  • Programmes d’aide juridique

Réticence à signaler les cas de violence sexuelle et basée sur le genre à la police

  • Unités de police spécialisées dédiées à la violence sexuelle et basée sur le genre

Mécanismes de justice traditionnelle patriarcaux et non sensibles au genre

  • Transformation des mécanismes de la justice traditionnelle

Accès insuffisant ou inexistant aux services de soutien pour les victimes du conflit et les victimes de violence sexuelle et basée sur le genre

  • Services de soutien transsectoriels

Les rôles des hommes et des femmes encouragent la violence masculine et se traduisent par des comportements patriarcaux

  • Remet en question les rôles habituels des hommes et des femmes et les structures de pouvoir patriarcales

Absence d’accès à l’information

  • Communication par la radio et le théâtre

Les problèmes concernant les femmes et les questions de genre sont exclus du suivi du conflit

  • Systèmes de suivi du conflit sensibles au genre

Source : Extrait de Moser, A. 2007. « Women Building Peace and Preventing Sexual Violence in Conflict-Affected Contexts ». New York, UNIFEM, p. 2.