Les cultures et les actions des institutions et des organisations peuvent jouer un rôle dans le renforcement et même le façonnement des normes sociales. Le pouvoir dont jouissent les institutions, aussi bien publiques que privées, qui influencent les comportements des individus et des groupes leur fait jouer un rôle important dans la promotion de valeurs et de pratiques favorables à l’égalité des sexes, la lutte contre la discrimination et la violence envers les femmes et les filles, et la prévention plus directe de la maltraitance.
Toutes les organisations et les institutions sont importantes puisqu’elles font partie intégrante de nos vies. Néanmoins, certaines institutions présentent un intérêt particulier. Par exemple, les médias sous toutes leurs formes jouent un rôle important vu leurs répercussions sociales sur l’ensemble des populations. Autres exemples : l’armée et la police, du fait du rôle capital qu’elles jouent dans la société, notamment par la prévention de la violence et de la discrimination et par leurs interventions en la matière ; ainsi que les clubs sportifs et autres institutions dominées par les hommes, qui peuvent perpétuer une image négative de la virilité, la discrimination à l’égard des femmes et des filles, et la tolérance de la maltraitance.
Le gouvernement peut saisir une occasion particulière pour lutter contre ces problèmes lors de la création, du renouvellement ou de la réforme des institutions, surtout au lendemain d’un conflit.
Les changements institutionnels peuvent comprendre :
- Le leadership du Bureau exécutif et des hauts responsables en matière d’égalité des sexes.
- Le renforcement des connaissances, des attitudes, des compétences et des pratiques du personnel afin de favoriser des relations plus respectueuses, empreintes de tolérance, de non-violence et du respect de l’égalité des sexes.
- L’élaboration et l’application de politiques, de règlements, de protocoles et/ou de codes de conduite portant sur la violence sexuelle (y compris le harcèlement) pour tous les employés.
- L’établissement de mécanismes qui visent à soutenir les employées risquant de subir de mauvais traitements (par ex. des mesures de sécurité pour empêcher les auteurs potentiels de mauvais traitements d’avoir des contacts avec l’employée, la fourniture de références aux ressources de soutien, la planification de la sûreté, et la flexibilité des conditions de travail en vue de lutter contre les problèmes liés aux mauvais traitements ou aux risques de mauvais traitements).
- La mobilisation de ressources pour des ateliers de prévention de la maltraitance, des dialogues et des initiatives de conscientisation.
- L’intégration d’une perspective de genre dans les pratiques de recrutement, les procédures professionnelles, les services et produits.