- L’étude de la fréquence des cas de violence envers les femmes et les filles demande un questionnaire pour mener des entretiens structurés auprès d’un échantillon représentatif de la population. Les résultats des entretiens sont ensuite utilisés pour représenter la situation d’une population entière. L’étude de la fréquence des cas de violence envers les femmes et les filles peut constituer une méthode précieuse pour mieux comprendre la nature et la portée de la violence envers les femmes et les filles une fois que les programmes ont été mis en œuvre dans une mesure suffisante pour offrir aux participants un appui et des services de référence. La méthode utilisée doit reposer sur des techniques existantes (et respectant les normes et recommandations éthiques telles qu’établies par l’Organisation mondiale de la Santé concernant la réalisation de recherches sur la violence envers les femmes et les filles) afin d’obtenir des résultats exacts et de limiter les risques éventuels pour les personnes interrogées et les enquêteurs (Ward, 2004b).
- Toutefois, l’étude de la fréquence des cas soulève un certain nombre de considérations éthiques, comme la garantie de la sécurité des personnes interrogées et des enquêteurs ainsi que le respect de la vie privée des rescapées et de la confidentialité (voir Principes directeurs pour la réalisation d’évaluations). En outre, les enquêtes dédiées basées sur les populations sont souvent longues à réaliser et requièrent des ressources financières et techniques plus conséquentes, notamment une haute expertise technique nécessaire pour leur conception et leur mise en œuvre. Elles sont particulièrement délicates en temps de conflit ou d’urgence en raison de l’absence de l’infrastructure nécessaire ou d’un recensement un tant soit peu fiable, qui empêche la définition d’un cadre d’échantillonnage, une tâche rendue encore plus difficile par les mouvements et déplacements de population. Par conséquent, il n’est pas recommandé d’étudier la fréquence des cas de violence envers les femmes et les filles aux premiers stades d’une intervention d’urgence, surtout dans les contextes où n’existent que peu de services (et donc peu de références pour les enquêtés).
Ressources supplémentaires
Pour plus d’informations sur l’étude de la fréquence des cas de violence envers les femmes et les filles dans des contextes de crise humanitaire, voir Ward, J. (éd.). 2004b. Violences sexo-spécifiques : Manuel d’outils pour l’évaluation préliminaire, la conception, le suivi et l’évaluation des programmes. Consortium sur la santé reproductive dans les situations de crise (RHRC). New York, p. 129.
Alliance DARC. 2006. Documenting Sexual Violence In Conflict: Data And Methods – An Annotated Bibliography.
Françoise Roth, Tamy Guberek et Amelia Hoover Green. « Using Quantitative Data to Assess Conflict-Related Sexual Violence in Colombia: Challenges and Opportunities ». Rapport du Programme relatif aux droits de l’homme Benetech et de la Corporación Punto de Vista. 22 mars 2011.
Tia Palermo et Amber Peterman, « Undercounting, overcounting, and the longevity of flawed estimates: statistics on sexual violence in conflict ». Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé (2011).
Voir également la section Research sous Éléments essentiels de la programmation.