La plupart des abris sont créés et conçus pour aider les victimes de la violence familiale, qui peut consister en la fourniture de différents services juridiques, psychosociaux, financiers, d’hébergement et personnels dont peuvent également bénéficier des victimes d’autres formes de violence. Malgré l’utilité globale de ces services, ils sont souvent conçus pour répondre aux situations particulières des femmes qui fuient la violence d’un partenaire intime, comme les enjeux sécuritaires que pose un seul agresseur, le droit de garde, et autres préoccupations liées au changement dans la relation). Ces services ne correspondent pas forcément aux besoins des femmes qui subissent d’autres formes de violence (par ex. violence sexuelle, traite, pratiques nuisibles comme la mutilation ou l’excision génitale féminine, le mariage forcé et la violence liée à l’honneur).
On considère comme une bonne pratique la fourniture de services spécialisés adaptés aux expériences particulières des femmes en matière de violence, qui peuvent offrir une série d’avantages comme:
- faciliter l’accès à une aide adaptée culturellement adaptée.
- répondre aux besoins particuliers de confidentialité et de défense des droits liés aux difficultés juridiques, financières, d’hébergement, et personnelles correspondant à la forme de violence subie.
- faire en sorte que les prestataires de services aient les connaissances et ressources nécessaires pour traiter la complexité et les causes et effets distincts de la violence subie.
- faciliter l’accessibilité à la protection de l’abri pour les femmes confrontées à toutes les formes de violence.
Bien que le nombre d’abris spécialisés pour différentes formes de violence soit généralement insuffisant pour répondre aux demandes des victimes, les fournisseurs d’hébergement peuvent répondre aux besoins de toutes les femmes:
- en dispensant une formation au personnel sur des formes et situations particulières de violence pour faciliter une intervention informée et compétente.
- en intégrant des politiques et des pratiques permettant à toutes les femmes et, dans la mesure du possible, à toutes les filles, de bénéficier, indépendamment de la forme de violence subie, de certaines mesures de protection, et en leur garantissant un logement et des services d’hébergement, que le personnel dispose ou non des connaissances spécialisées sur la forme particulière de violence (Division de l’ONU pour la promotion de la femme, mai 2009; Talens & Landman, 2003; Fonds des Nations Unies pour la population, 2007; et Wikström, 2010).
Voir aussi des indications sur la planification et l’aménagement des abris.