Les enquêtes quantitatives structurées, effectuées à intervalles réguliers, permettent de suivre les progrès par rapport à la situation de référence. Elles sont d’une utilité maximale lorsque le public cible est bien défini et que la stratégie de la campagne est fondée sur une théorie du changement spécifique et comporte des indicateurs précis pouvant être mesurés. On peut évaluer les connaissances et les comportements de façon relativement simple, mais les attitudes et les sentiments ne peuvent être observés qu’indirectement (d’après les déclarations des parties prenantes, le comportement observé, etc.).
Les enquêtes peuvent présenter des difficultés au stade de la conception et de l’exécution, tout particulièrement si elles visent à recueillir des données non seulement sur ce qui s’est produit mais aussi sur les raisons. On peut poser des questions ouvertes pour recueillir des indications sur les causes des changements et sur la contribution vraisemblablement apportée par la campagne. Il convient de dispenser une formation aux personnes chargées d’administrer le questionnaire pour qu’elles le fassent de façon bien défini afin d’obtenir des données comparables. Pour se faire une image plus complète des changements et des contributions attribuables à la campagne, il convient de combiner les questions directes à d’autres outils, tels que l’observation, le jeu de rôle ou le suivi des réponses directes, par exemple.
Conseils pratiques pour la conception des enquêtes
- Brièveté. Veillez à ce qu’il ne faille pas plus de 30 minutes pour répondre au questionnaire.
- Simplicité. Formulez les questions de manière facile à comprendre et laissant aussi peu de latitude que possible aux interprétations individuelles. Évitez les termes qui exigent des connaissances spécifiques.
- Ouverture des questions. Évitez les formules qui laissent transparaître votre opinion ou qui orientent vers « la bonne réponse » (du type : « Ne pensez-vous pas que… »).
- Une question, un concept. N’essayez jamais de mesurer deux choses distinctes au moyen d’une seule question et veillez à ce que les réponses possibles correspondent bien à la question. Exemple : Notez la présentation et le contenu de l’affiche XY sur une échelle de 1 à 6, 1 signifiant « J’aime beaucoup » et 6 « Je n’aime pas du tout ». C’est là une condition de la fiabilité des résultats.
- Commencez par quelque chose d’intéressant. Les premières questions doivent susciter l’intérêt des répondant(e)s et les encourager à participer. Évitez de commercer par des questions délicates ou auxquelles il est difficile de répondre, telles que les questions normatives du type « Pensez-vous que la violence à l’égard des femmes puisse être justifiée ? ».
- Prétestez le questionnaire auprès de membres du public cible et adaptez-le en fonction des réactions.
Exemples : Les enquêtes ont été utilisées pour évaluer l’impact sur les attitudes et les connaissance dans diverses évaluations d’impact de campagnes, par exemple dans celle de la Campagne « One Man Can » du Sonke Gender Justice Network dans les provinces du Limpopo, du Cap-Oriental et du Kwa-Zulu Natal (Afrique du Sud), ou celle de la campagne nationale en Nouvelle-Galles du Sud (Australie) pour réduire la violence à l’égard des femmes.
Certains rapports d’évaluation sont disponibles en ligne :
Colvin, Christopher J., Report on the Impact of Sonke Gender Justice Network’s “One Man Can” Campaign in the Limpopo, Eastern Cape and Kwa-Zulu Natal Provinces [Rapport sur l’impact de la campagne « One Man Can » du Sonke Gender Justice Network dans les provinces du Limpopo, du Cap-Oriental et du Kwa-Zulu Natal (Afrique du Sud), Sonke Gender Justice Network, 2009.
Hubert, Carol, Violence against Women: It’s against all the rules, Evaluation of the NSW Statewide Campaign to Reduce Violence against Women [La violence à l’égard des femmes : c’est contre toutes les règles – Évaluation de la campagne nationale en Nouvelle-Galles du Sud pour réduire la violence à l’égard des femmes] Violence against Women Specialist Unit, NSW Attorney General’s Department, 2002.