Objectifs et principes d’une réponse communautaire coordonnée (RCC)

Dernière modification: October 30, 2010

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Les options
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  • Les programmes de RCC peuvent être axés sur une seule forme de violence, ou sur les violences sexistes en général. Quel que soit le niveau de la coordination ou de la cible, le premier objectif devrait toujours être celui de l’amélioration de la sécurité des victimes et de l’appui qui leur est fourni. La coordination des réponses qui ne seraient pas axée sur la sécurité des victimes peut produire des effets pervers et nuire à celles-ci. D’autres objectifs des programmes de RCC peuvent inclure : 
    • À court terme
      • Améliorer les connaissances en matière de législation protégeant les femmes et les filles
      • Soutenir et autonomiser les femmes et les filles
      • Veiller à ce que les auteurs répondent de leurs actes
    • À long terme
    •  
      • Changer les comportements nocifs et croyances nuisibles se rapportant à la violence à l’égard des femmes
      • Réduire la prévalence de cette violence pour finir par l’éliminer
  • La réalisation des objectifs devrait être prévue dans un calendrier. Par exemple, le Southern African Development Community Protocol on Gender and Development (en anglais) (Protocole Genre et développement de la Communauté de développement de l’Afrique australe) fait obligation aux États d’« adopter des approches intégrées, y compris des structures institutionnelles intersectorielles visant à réduire de moitié la violence sexiste d’ici 2015 » (article 25). Le protocole s’applique à l'Angola, à la République démocratique du Congo, au Lesotho, à Madagascar, à Maurice, au Mozambique, à la Namibie, à l’Afrique du Sud, au Swaziland, à la Tanzanie, à la Zambie et au Zimbabwe. De même, le Conseil de RCC (en anglais) de Santa Fe, aux États-Unis, a pour objectif de faire de Santa Fe la ville la plus sûre des États-Unis d’ici 2012. Ce conseil concentre son action sur la violence domestique, l’agression sexuelle et le harcèlement.
  • Les principes d’intervention et d’action devraient refléter les objectifs du programme de RCC. Les principes fondamentaux de toute RCC devraient être de :
    • Répondre aux besoins exprimés par les victimes : les pratiques d’intervention doivent répondre aux besoins exprimés par les victimes, celles dont la vie est la plus affectée par l’action des intervenants.
    • Viser à faire évoluer l’auteur des violences et le système : c’est l’institution, non la victime, qui doit faire que l’auteur réponde de ses actes depuis la première intervention jusqu’à l’imposition de restrictions au comportement de celui-ci ; l’accent doit être mis sur la modification du comportement de l’auteur des actes ou de la réponse du système.
    • Admettre que l’impact n’est pas identique pour tous : toute politique/pratique d’intervention doit reconnaître que l’impact de l’intervention dépend de la situation économique, culturelle et ethnique de la personne, de son statut d’immigré ou non, de son orientation sexuelle, et d’autres circonstances propres à la victime et à l’auteur des violences. Des personnes de la communauté n’appartenant pas à la culture majoritaire doivent revoir les pratiques et en assurer le suivi.
    • Remettre la violence dans son contexte : la plupart des incidents s’inscrivent dans un contexte plus vaste de violence. Deux exigences doivent commander le degré de l’intervention : protéger la victime de violences futures et dissuader l’agresseur.
    • Éviter les réponses qui aggravent les risques pour les victimes : les pratiques d’intervention devraient chercher à établir un équilibre entre la nécessité de fournir une réponse institutionnelle standardisée et celle d’une réponse individualisée qui prenne en compte les conséquences potentielles pour la victime d’une confrontation avec l’agresseur, qui valide les dires de la victime et qui l’assiste dans son autonomie.
    • Dialoguer avec tous : l’intervention en réponse doit être construite sur une relation de coopération avec les autres membres de la communauté et sur des procédures de communication interdépendantes, afin d’assurer la cohérence entre les divers secteurs.
    • Associer les victimes/survivantes au suivi des évolutions : les défenseurs des droits des femmes et les victimes, qui sont en dehors du système, devraient surveiller en continu les politiques/procédures d’intervention, et en évaluer l’efficacité sur la protection des victimes en même temps qu’elles repèrent les besoins en formation.

(Voir: Battered Women’s Justice Project Principles of Intervention (en anglais) (Projet de Justice pour les femmes battues. Principes d’intervention), in Coordinated Community Response, StopVAW, The Advocates for Human Rights)

ÉTUDE DE CAS – Royaume-Uni

Le Royaume-Uni a élaboré une stratégie appelée Together We Can End Violence against Women and Girls: A Strategy (en anglais) (Ensemble nous pouvons mettre fin à la violence à l’égard des femmes et des filles : une stratégie) sous la forme d’une série de propositions destinées à constituer une approche détaillée de la lutte contre la violence faite aux femmes, par le biais d’une coopération entre le système judiciaire pénal, les institutions publiques et les associations à but non lucratif. La stratégie est axée sur la protection par le moyen d’un système pénal efficace, de la prestation de services aux victimes et de la prévention de la violence par le biais de campagnes de sensibilisation, de programmes d’éducation et de la formation des intervenants. Ces propositions ont été élaborées sur la base de réponses écrites recueillies auprès de victimes de violences, de réunions avec les experts qui sont en première ligne en Angleterre et au Pays de Galles et d’un certain nombre d’études réalisées par les institutions publiques. Sont concernées la réponse du Service national de santé à la violence à l’égard des femmes et des filles et la réponse du système pénal aux plaintes pour viol. Les progrès seront supervisés par un conseil interdépartemental dirigé par le ministère de l’Intérieur, et mis en forme pour être appliqués par les directeurs au niveau local. Un examen indépendant permettra de dresser un bilan annuel de la stratégie.