Les réseaux sociaux virtuels tels que Facebook ou l’outil de micro-blogging Twitter offrent des plates-formes gratuites où l’on peut promouvoir les messages des campagnes. Des organisations de plus en plus nombreuses créent leur profil ou leur page sur ces réseaux. Elles peuvent alors faire de connaître leur existence et leurs activités en inscrivant des « ami(e)s » virtuel(le)s ou des « fans », qui peuvent retransmettre les informations à leurs propres réseaux d’« ami(e)s ». De nombreuses pages de Facebook, par exemple, décrivent aussi les principaux messages de campagnes, donnent des informations sur les activités et offrent aux supporters la possibilité de communiquer par leurs « commentaires » avec d’autres supporters sur diverses questions en rapport avec la campagne considérée. Twitter devient de plus en plus un outil pour partager rapidement des informations de dernière minute avec un grand nombre de gens, sur des activités prochaines ou pour obtenir un soutien ou encourager à une action immédiate (par exemple en participant à des manifestations, en contactant des politiciens locaux, etc.). Pour choisir les plates-formes les plus efficaces, déterminer lesquelles sont le plus fréquemment utilisées par le(s) public(s) cible(s) de la campagne.
Bien que l’on dispose de peu de données factuelles sur la contribution qu’ont apportée jusqu’ici les médias sociaux à l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles, leur impact pourrait être appréciable et ils constituent un véhicule pratique pour atteindre un public relativement jeune et sachant utiliser l’internet. On peut avancer l’argument que, tout comme l’activisme communautaire dans la « vie réelle », les contacts virtuels des « ami(e)s » de Facebook et des « profils qui vous suivent » sur Twitter peuvent créer un environnement sûr pour débattre de nouvelles idées et attitudes et mener des expériences, par exemple pour explorer des formes de masculinité plus égalitaires envers les femmes que celles que l’on pratique dans la réalité. En conjonction avec d’autres voies de communication, un site Web de qualité, des annonces médias et une mobilisation communautaire, cela peut étendre considérablement la portée d’une campagne.
Conseils pratiques pour l’emploi des réseaux sociaux
- Pour maximiser les avantages découlant des brefs moments d’attention des visiteurs, choisissez un profil qui soit bref et accrocheur.
- Donnez des informations qui retiennent l’attention et qui renvoient les visiteurs au site Web de votre campagne.
- Chaque fois que vous affichez un nouvel article ou un élément important sur votre site Web, faites-le savoir par un lien dans votre barre de « statut » sur Facebook ou par un tweet sur Twitter.
- Contrairement aux sites Web et aux blogues, les plates-formes des réseaux sociaux se prêtent mal aux contenus complexes et détaillés. Plus le message est court et original, plus il a de chances d’attire un grand nombre d’amis et de fans. Surveillez le succès en comptant le nombre d’amis et de fans qui apparaissent sur votre profil au cours d’une période donnée. Examinez leurs profils pour vous faire une idée du segment du public qui est attiré par votre profil et votre message.
Exemples :
- La présence sur Facebook du Center for Women’s Global Leadership [Centre pour le leadership mondial des femmes] est attrayante et informative. On peut trouver le profil du Centre en tapant « Center for Women’s Global Leadership » dans la barre de recherche de Facebook ou en cliquant sur l’icône Facebook du site Web du Centre, qui contient également des liens vers ses collections de vidéos numériques sur You Tube. Twitter et les fils RSS invitent les gens à s’abonner pour recevoir des informations périodiques sur leur téléphone mobile pour par l’internet.
- Conversations for a Better World, [Conversations pour un monde meilleur] site social organisé par l’UNFPA et consacré à toute une gamme de questions relatives aux droits de la personne et au développement, contient plusieurs messages affichés en rapport avec la violence à l’égard des femmes.
- Affichant du matériel depuis les Pays-Bas, le Kenya et d’autres pays par le biais de We can end all violence against women [Nous pouvons mettre fin à toutes les violences envers les femmes], la campagne We Can (partie initialement de l’Asie du Sud) emploie Facebook pour communiquer des bulletins sur la campagne et des nouvelles sur les questions d’égalité des sexes.
Étude de cas : Campagne « Respect Yourself »
Respect Yourself: Egypt still has real men [Respecte-toi : l’Égypte a encore de vrais hommes] est une campagne lancée en mai 2008 par un journaliste égyptien et le magazine électronique Kelmetna, pour encourager les hommes de ce pays à renoncer au harcèlement sexuel. Une étude menée en 2009 a confirmé le fort pourcentage (83 %) de femmes égyptiennes qui avaient été exposées à des incidents de harcèlement sexuel et verbal. (Egyptian Center for Women’s Rights, 2009).
La campagne promeut l’idée que les hommes devraient traiter les femmes de la façon dont ils souhaiteraient que leurs sœurs soient traitées, à savoir en s’abstenant de toute forme de harcèlement sexuel et en intervenant lorsqu’ils sont témoins de ce genre de comportement. Le magazine Kelmetna organise des séminaires et des débats hebdomadaires pour sensibiliser le public au problème. En outre du personnel de la campagne et des bénévoles, âgés de 14 à 25 ans, mènent des activités publiques dans les rues et parlent aux gens du harcèlement sexuel. L’un de leurs principaux objectifs et de convaincre le public de s’abstenir de toute forme de harcèlement sexuel et d’intervenant lorsqu’ils en sont témoins.
Le journaliste qui a lancé l’initiative a créé un groupe Facebook Respecte-toi pour appuyer la campagne en juillet 2008; en mars 2010, ce groupe comptait plus de 53 000 membres qui participent à des débats en ligne sur le harcèlement sexuel ou à des activités réelles. Un certain nombre d’organisations et de personnalités ont accordé leur soutien à la campagne, notamment des animateurs de télévision et de radio, la chaîne d’informations Al Jazeera et le show Al Ashera Masa’an sur Dream TV.
OUTILS :
Le Social Media Toolkit [Boîte à outils des médias sociaux], produit par les US Centers for Disease Control and Prevention (CDC), contient des conseils sur la planification, l’élaboration et la mise en œuvre d’activités ayant recours aux médias sociaux. Bien que conçu pour être utilisé par les CDC, il est applicable à d’autres problèmes et utilisable par d’autres organisations pour le développement d’outils de médias sociaux.
Social Media Tools for Advocacy – Facebook [Outils de médias sociaux pour le plaidoyer – Facebook], élaboré par WOUGNET, est un guide simple décrivant Facebook et indiquant comment on peut s’en servir à des fins de plaidoyer.