Promotion d’approches multisectorielles et multiniveaux : Pratiquement tous les secteurs de la société peuvent contribuer à l’action contre la violence à l’égard des femmes : services de santé, systèmes d’éducation, tribunaux, forces de l’ordre, forces armées, autorités religieuses et autres autorités traditionnelles. Pour être efficaces, les campagnes doivent atteindre tous les secteurs concernés par leurs thèmes et leurs objectifs et intervenir à de multiples niveaux pour mobiliser une large gamme de personnes, de groupements locaux, d’institutions gouvernementales et de décisionnaires pour induire des changements.
Exemple : La campagne 16 journées de mobilisation contre la violence sexiste, lancée initialement par le Women’s Global Leadership Institute en 1991, est devenue un événement international annuel auquel participent des militant(e)s, des responsables gouvernementaux, des étudiant(e)s, des enseignant(e)s ainsi que le secteur privé dans de nombreux pays du monde entier, qui s’unissent pour exiger l’élimination de la violence. Elle a établi des liens et des relations synergiques entre des initiatives d’une grande diversité de par le monde.
Voir le site 16 jours consacrée à la jeunesse de la Bosnie-Herzégovine.
Combinaison d’approches au sein de stratégies à volets multiples : Une modification des politiques et des institutions ainsi qu’une transformation des attitudes et des comportements individuels sont nécessaires pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes. Il faut apporter des changements aux politiques et aux institutions, par exemple pour veiller à une application plus efficace des lois qui criminalisent la violence à l’égard des femmes, pour protéger les droits des femmes. Il faut s’attaquer simultanément aux racines sociales et psychologiques de cette violence. Ces approches doivent être conjuguées au sein de stratégies à plusieurs volets afin d’intervenir à de multiples niveaux et de coordonner la participation et la coopération des différentes parties prenantes; c’est là l’une des conditions de l’efficacité des campagnes. On entreprendra, par exemple, des travaux directs avec les responsables des forces de l’ordre pour modifier leur attitude concernant la violence à l’égard des femmes, tout en renforçant simultanément les réseaux et les relations entre ces responsables et les fournisseurs de services aux victimes de la violence à l’égard des femmes (foyers d’accueil, aide juridique, etc.).
Exemple : Soul City, en Afrique du Sud, combine la diffusion dans tout le pays de feuilletons de radio et de télévision d’éducation par le jeu, et des initiatives de mobilisation communautaire et de plaidoyer pour assurer la bonne application de la Loi sur la violence domestique.
Visionner l’étude de cas d’une série multimédias de Soul City de 1999 [en anglais].
Prise en compte des questions intersectionnelles : Les femmes et les filles exposées à la discrimination en raison de leur nationalité, de leurs aptitudes physiques, de leur origine, de leur âge ou d’autres facteurs sont souvent affectées de manière disproportionnée par la violence sexiste (OMS & ONUSIDA, 2010. Addressing Violence Against Women and HIV/AIDS: What Works?). Les responsables de campagnes doivent impliquer les femmes faisant face à ces problèmes intersectionnels aux stades de la conception, de l’exécution et du suivi de la campagne, afin de réduire leur marginalisation et de veiller à ce que la campagne atteigne les groupes vulnérables.