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Évaluation et planification de la sécurité

Dernière modification: February 25, 2011

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Les options
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  • L’un des rôles fondamentaux des prestataires de soins est d’évaluer la sécurité des survivantes et de les aider à éviter les dangers.  Parmi les dangers auxquels les survivantes peuvent être exposées figurent notamment :
    • Le danger imminent d’agression dans les minutes, heures ou jours qui suivent;
    • Le danger de mort à court et à long terme;
    • Le risque d’auto-agression, notamment de pensées et d’impulsions suicidaires;
    • De graves conséquences pour la santé sexuelle et reproductive, telles que les grossesses non désirées, les infections sexuellement transmises, etc.; 
    • Des dangers pour les enfants qui peuvent être impliqués.
  • On trouvera ci-dessous des exemples de questions à poser pour évaluer les dangers.  Il est toutefois très important que les prestataires de services formulent eux-mêmes les questions d’évaluation des dangers en tant compte du contexte culturel et qu’ils les soumettent à des essais pour déterminer si elles sont appropriées et utiles.  Il est ímportant aussi qu’ils écoutent les patientes lorsqu’ils tentent de déterminer le niveau de risque.  En effet, les auto-évaluations des femmes concernant les risques qu’elles courent sont tout aussi valables sinon plus que les résultats obtenus au moyen d’un outil d’évaluation des risques pour déterminer les futurs dangers de violence auxquels les survivantes peuvent être exposées. 

Exemples de questions d’évaluation des dangers de violence entre partenaires intimes

  1. La violence physique est-elle devenue plus fréquente au cours de l’année écoulée ?
  2. La violence physique est-elle devenue plus grave au cours de l’année écoulée ?
  3. A-t-il jamais essayé de vous étrangler ?
  4. Y a-t-il une arme à feu chez vous ?
  5. Vous a-t-il jamais forcée à avoir des rapports sexuels contre votre gré ?
  6. Prend-il de la drogue ? Par drogue, je veux dire des « uppers », des amphétamines, de la speed, de la poussière d’ange, de la cocaïne, du crack, des drogues de la rue ou des mélanges.
  7. Menace-t-il de vous tuer ou pensez-vous qu’il est capable de vous tuer ?
  8. Se saoule-t-il tous les jours ou presque tous les jours ?
  9. Contrôle-t-il la plupart de vos activités quotidiennes ou toutes ? Par exemple, vous dit-il avec qui vous pouvez être amie, combien d’argent vous pouvez emporter pour faire du shopping ou quand vous pouvez prendre la voiture ?
  10. Vous a-t-il jamais battue quand vous étiez enceinte ?
  11. (Si vous n’avez jamais été enceinte de lui, cochez ici ____)
  12. Est-il violemment et constamment jaloux ? (Dit-il, par exemple, « Si je ne peux pas t’avoir, personne ne le pourra » ?)
  13. Avez-vous jamais menacé ou essayé de vous suicider ?
  14. A-t-il jamais menacé ou essayé de se suicider ?
  15. Est-il violent envers vos enfants ?
  16. Est-il violent hors du foyer ?

 

Extrait de Bott, S., Guedes, A., Guezmes, A. and Claramunt, C., 2004. Improving the Health Sector Response to Gender-Based Violence: A Resource Manual for Health Care Professionals [Amélioration de la réponse du secteur de la santé à la violence sexiste : manuel de ressources pour les professionnels de la santé]. NY, NY: International Planned Parenthood Federation: Western Hemisphere Region. p. 92, et adapté d’après Campbell, 1998.  

  • Après avoir évalué le niveau de danger couru par la survivante, les prestataires de soins peuvent coopérer avec elle pour établir des plans de sécurité. Il y a différentes façons d’aborder la sécurité, certaines qui privilégient la capacité de la survivante à mettre en œuvre des plans de sécurité et d’autres qui favorisent un suivi plus actif pour assurer la continuité des soins, de la sécurité et de l’accès aux appuis durant les périodes où la survivante est exposée à des dangers (Conseil de l’Europe; 2008a). Quoi qu’il en soit, le prestataire de soins de santé doit respecter l’aptitude de la survivante à déterminer elle-même les risques qu’elle court ainsi que les stratégies possibles pour y parer.  Lorsque les enfants de la survivante sont en danger, le prestataire de soins devra se conformer aux protocoles de l’établissement et aux règlements nationaux pour assurer leur protection.

 

  • Parmi les points et les stratégies auxquels les prestataires de soins et les survivantes pourront penser lors de l’établissement des plans de sécurité figurent :

 

  • Les voies de sortie possibles et un refuge en cas d’urgence (par exemple chez un membre de sa famille ou une amie, de préférence à une adresse inconnue du partenaire) dans l’éventualité où elle se trouverait forcée de quitter son domicile.
    • Connaître/apprendre par cœur les numéros de téléphone d’organisations pouvant fournir de l’aide, s’il y en a dans la région.
    • Savoir où aller pour se faire soigner en cas de violence sexuelle (contraception d’urgence et prophylaxie post-exposition pour prévenir les IST et notamment la contamination par le VIH).
    • Demander à un(e) ou plusieurs voisin(e)s de guetter les signes de violence et d’appeler la police ou d’autres membres de la communauté s’ils remarquent des choses inhabituelles.
    • Dire aux enfants ce qu’ils doivent faire et où ils peuvent aller pour demander de l’aide en cas d’actes de violence et faire avec eux des exercices d’évacuation.
    • Décider ce dont la femme a besoin si elle doit quitter son domicile précipitemment (vêtements, argent, documents, clés).
    • Préparer un sac contenant ces objets et le placer quelquepart chez elle ou chez des parents/ami(e)s.
    • Prévoir des stratégies pour réduire les risques en cas de confrontation. Par exemple, si une dispute est inévitable, s’efforcer qu’elle ait lieu dans une pièce dont on peut sortir facilement.
    • Rester hors des pièces où il y a des armes. 

(Adapté d’après Bott et al., 2004, et Velzeboer et al., 2003)

  • Il peut être utile de dresser une liste pour passer en revue certaines de ces questions avec les survivantes à risque :

 

Liste de contrôle de sécurité

Voici certains articles utiles à réunir lorsque vous prévoyez de vous soustraire à une situation de violence. Conservez les en lieu sûr jusqu’à ce que vous soyez prête à partir ou au cas où vous devriez partir soudainement. Si vous avez des enfants, emmenez-les avec vous. Et vos animaux familiers aussi (si vous le pouvez).

Pièces d’identité pour vous et vos enfants

□     Certificats de naissance

□     Cartes de sécurité sociale (ou à défaut les numéros inscrits sur une feuille de papier)

□     Permis de conduire

□     Cartes d’identité ou passeports

□     Carte d’assistance sociale

□     Carte de résidente étrangère

Documents personnels Importants

□     Certificat de mariage

□     Documents de divorce

□     Ordonnances de garde

□     Ordonnances de protection ou de non communication

□     Documents d’assurance-maladie et cartes médicales

□     Dossiers médicaux de tous les membres de la famille

□     Dossiers scolaires des enfants

□     Documents d’investissement et numéros de compte

□     Visas de travail

□     Documents d’immigration

□     Accord de location/bail ou titre de propriété de la maison

□     Titre de propriété de la voiture, cartes d’enregistrement et papiers d’assurance

Fonds

□     Argent liquide

□     Cartes de crédit

□     Carte de GAB

□     Chéquiers (avec bordereaux de dépôt)

Clés

□     Maison

□     Voiture

□     Coffre bancaire ou boîte postale

Moyens de communication

□     Carte d’appel téléphonique

□     Téléphone portable

□     Carnet d’adresses

Médicaments

□     Provisions pour au moins 1 mois de tous les médicaments que vous et vos enfants prenez, et copie des ordonnances

Moyens de survie

□     Bijoux ou petits objets vendables au cas où vous seriez à court d’argent ou n’auriez plus accès à vos comptes

Objets à valeur affective

□     Photos

□     Souvenirs

□     Petits jouets ou livres d’enfants

Source : National Women’s Health Information Center. 2008.  Département de la santé et des services humains des États-Unis, Bureau de la santé de la femme.  Disponible en anglais.

 

Exemple :  Le Réseau nicaraguayen des femmes contre la violence a produit de petites cartes que les prestataires de soins de santé distribuent à leurs clientes. On peut y lire le message : « Si vous vivez une situation de violence, il y a des moyens d’en sortir ». Elles sont de dimensions réduites, ce qui permet de les cacher facilement, et contiennent les informations de base sur les plans de sécurité (Velzeboer, 2003). De même, aux États-Unis, le Family Violence Prevention Fund a produit des cartes de sécurité à distribuer dans les établissements de santé pour indiquer aux patientes comment elles peuvent accroître leur sécurité et améliorer leur santé. Ces cartes, la Carte de sécurité de la santé reproductive et la Carte de sécurité des patients pour les femmes, sont conçues pour aider les femmes à réaliser en quoi leurs relations intimes peuvent avoir des répercussions sur leur santé générale, leur santé génésique et la santé de leurs enfants. Elles contiennent également des renseignements sur les plans de sécurité et sur les services auxquels les femmes peuvent s’adresser. Elles sont disponibles en anglais et en espagnol. Visitez la boutique du Family Violence Prevention Fund pour y accéder.

 

  • Si les femmes courent des dangers immédiats et ne peuvent pas rentrer chez elles, il est important de leur trouver un refuge.  Il peut être utile de prévoir de la place dans les services de santé où les femmes pourront rester jusqu’à ce qu’elles soient orientées vers un foyer d’accueil.

 

Exemple : En Inde, à Aarohi, deux lits sont réservés dans le service psychiatrique de l’hôpital local pour accueillir d’urgence les femmes qui ne peuvent pas rentrer chez elles avant que l’on puisse leur trouve un refuge plus permanent. Ceci présente une importance particulière pour les survivantes de la violence, car il est difficile pour elles de trouver à se loger la nuit (UNFPA, 2009).

 

 

 Exemples d’outils :

Pour des ressources supplémentaires sur la planification de la sécurité, on pourra effectuer des recherches dans la base de données d’outils.

Violence Against Women Safety Planning List [Liste de planification de la sécurité pour les femmes victimes de violences].  Département de la santé et des services humains des États-Unis, Bureau de la santé de la femme. (National Women’s Health Center, 2008). Disponible en anglais. 

Intimate Partner Violence and Sexual Violence Victimization Assessment Instruments for Use in Healthcare Settings [Instruments d’évaluation de la victimisation dans les cas de violences et de violences sexuelles commises par le partenaire intime à utiliser dans les établissements de santé] (Centers for Disease Control, 2007). Cette ressource, produite par KC. Basile, MF Hertz et SE Back pour les Centers for Disease Control, fournit aux praticiens et aux cliniciens un inventaire actualisé des outils permettant de déterminer la victimisation par la violence entre partenaires intimes et/ou la violence sexuelle.  L’ouvrage a été examiné et finalisé pour y inclure des contributions d’experts de ces formes de violence ainsi que de coordinateurs de programmes de lutte contre le viol et d’éducation des États-Unis. Il est organisé en deux parties consacrées respectivement à la violence entre partenaires intimes et à la violence sexuelle, contenant chacune un tableau des outils d’évaluation avec des détails sur leur élaboration, leurs composantes, leur application, leur suivi et leurs propriétés psychométriques ainsi que les outils d’évaluation eux-mêmes. Disponible en anglais (avec 2 outils en espagnol).

Safety Plan [Plan de sécurité] (North Carolina Coalition against Domestic Violence). Disponible en anglais.

Model Protocol On Safety Planning for Domestic Violence Victims with Disabilities  [Modèle de protocole sur les pratiques de dépistage des victimes de violence domestique porteuses de handicaps] (Washington State Coalition Against Domestic Violence, 2003). Disponible en anglais.

Inventory of Spousal Violence Risk Assessment Tools Used in Canada [Recensement des outils d’évaluation des risques de violence conjugale utilisés au Canada], Ministère de la Justice du Canada. Disponible à l’achat en anglais.

  • Aide à la planification de l’évaluation de la sécurité  (ASAP – Aid to Safety Assessment Planning). Ce guide d’évaluation des risques est le résultat d’une collaboration entre la Division des services d’aide aux victimes et de la prévention du crime, ministère de la sécurité publique de la Colombie-Britannique et le BC Institute Against Family Violence. Il a pour objectif de réduire les risques de violence en fournissant aux intervenants auprès des victimes une stratégie globale et coordonnée qu’ils pourront mettre en œuvre en collaboration avec d’autres intervenants du système de justice en vue d’aider les femmes à prendre des décisions éclairées leur permettant d’assurer leur sécurité. Il vise à examiner les facteurs de risque du point de vue de la victime et insiste sur le fait que les organismes pertinents et les victimes doivent travailler ensemble et, lorsqu’il y a lieu, échanger l’information sur les facteurs de risques connus. Le guide et les fiches de travail  qu’il contient incorporent des éléments provenant d’outils d’évaluation établis comme l’Échelle d'évaluation du risque de violence conjugale (SARA) et le Bref questionnaire d'évaluation des risques en cas de violence conjugale (B-SAFER) pour créer des plans de sécurité appropriés. Pour commender un exemplaire du manuel ASAP, voir le site web du Centre for Counselling and Community Safety, du Justice Institute of British Columbia. 
  • Brief Spousal Assault Form for the Evaluation of Risk (B-SAFER) [Bref questionnaire d'évaluation des risques en cas de violence conjugale]. Ce questionnaire a été établi en collaboration par le British Columbia Institute Against Family Violence, P. Randall Kropp, Ph.D., Stephen D. Hart, Ph.D., Henrik Belfrage, Ph.D. et le ministère de la Justice du Canada, en vue des objectifs suivants : faciliter le travail des professionnels du système de justice pénale dans l’évaluation des risques dans les situations de violence conjugale; aider les professionnels à obtenir les renseignements nécessaires pour évaluer les risques; aider les victimes à se donner un plan pour assurer leur sécurité, et finalement prévenir les incidents de violence futurs ou plus graves.
  • Danger Assessment [Évaluation du danger]. Cet outil, mis au point par Jacquelyn Campbell, Ph.D., R.N., F.A.A.N., des États‑Unis, est utilisé par les services aux victimes au Nouveau‑Brunswick. En Nouvelle‑Écosse, les personnels des maisons de transition, des services aux victimes et des services de bien‑être à l’enfance (ministère des Services communautaires) sont formés à son utilisation, qui s’inscrit dans le cadre du processus de collaboration régi par le Protocole de coordination des affaires à risque élevé de létalité. Des renseignements sont échangés avec les organismes compétents si l’un des principaux fournisseurs de services estime qu’une affaire présente des risques élevés.  
  • L’outil d’évaluation du danger est formé de deux parties : la première partie évalue la gravité et la fréquence des actes de violence en fournissant à la femme un calendrier de l’année précédente sur lequel elle doit indiquer les dates auxquelles elle a été l’objet de violence. Les incidents vont du moins graves au plus graves. Parmi les indicateurs figurent les gifles, les bousculades, les coups de poing, les coups de pied, les ecchymoses, les autres lésions (brûlures, os fracturés, fausse couche), la menace d’utiliser une arme et, finalement, l’utilisation d’une arme ayant causé des blessures.  La deuxième partie de l’outil est un instrument en 20 points qui comprend un système de pondération servant à faire le compte des facteurs de risque qui sont liés à l’homicide par un partenaire intime.  Pour de plus de détails, voir ce site web.