- La législation doit définir, réprimer et punir de manière spécifique les MGF. Bien que des poursuites pour mutilations génitales féminines puissent être engagées au titre de dispositions générales du droit, comme celles qui répriment les coups et blessures, ou de certaines mesures constitutionnelles garantissant, par exemple, l'égalité des personnes ou la protection contre la violence, les législateurs doivent, pour que les textes soient applicables de manière effective, élaborer des lois sanctionnant spécifiquement les MGF. Voir : Résolution du Parlement européen sur les mutilations génitales féminines (2001/2035(INI)) ; Résolution du Parlement européen du 16 janvier 2008 vers une stratégie européenne sur les droits de l'enfant (2007/2093(INI)), Résolution du Parlement européen du 24 mars 2009 sur la lutte contre les mutilations sexuelles féminines pratiquées dans l'UE (2008/2071(INI)); Résolution 1247 du Conseil de l'Europe, et Éliminer les mutilations sexuelles féminines. Déclaration interinstitutions.
- Ces textes doivent être rédigés avec précaution, dans le souci de protéger les victimes et les victimes potentielles, qui sont très souvent de très jeunes fillettes. La pratique des MGF est profondément liée à des questions de genre, de condition des femmes et à la notion qu’ont les femmes de leur propre identité. Si la pratique des MGF constitue une atteinte reconnue aux droits de l'homme, le fait de ne pas s'y soumettre peut exposer certaines femmes à d'autres formes de discrimination et de préjudice. De profonds changements en matière de normes sociales et de convictions personnelles sont donc nécessaires pour mettre un terme aux MGF, même si les lois restent des instruments essentiels à la lutte contre ces pratiques.
- L’action gouvernementale et législative doit prendre des formes multiples et faire appel à divers groupes, en mobilisant les services qui ont en charge l’éducation, le droit, la santé, ainsi que les dirigeants culturels ou religieux, pour parvenir à un véritable changement et à la disparition des MGF. « Si le recours à des mesures juridiques doit être envisagé avec attention et mis en œuvre en conjonction avec d’autres initiatives pédagogiques, les lois peuvent s’avérer de précieux outils de changement, donnant davantage de moyens aux ONG et aux personnes pour convaincre telle ou telle communauté d’abandonner cette pratique. » Female Genital Mutilation: A Guide to Laws and Policies Worldwide, p. 13.
- Les gouvernements doivent accorder une attention toute particulière à l'application et au suivi des lois contre les MGF. See: Implementation and Monitoring Sections of this Knowledge Asset.