Initiatives travaillant avec des populations rurales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et des filles
Les femmes et les filles subissent des actes de violence dans tous les pays, dans toutes les classes socio-économiques et en milieu urbain ainsi que rural. Il existe très peu d’initiatives qui travaillent avec les hommes et les garçons en milieu rural, bien que les problèmes de la violence masculine dans ce milieu constituent une priorité et présentent des caractéristiques particulières.
Cambodian Men’s Network (Cambodge)
Ce réseau, établi en 2000 et ayant son siège à Phnom Penh, intervient auprès d’hommes pour éliminer la violence à l’égard des femmes et promouvoir l’égalité des sexes. Entre autres initiatives, avec l’aide du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, il a établi dans trois provinces des groupes d’hommes à base communautaire qui font appel à des modèles de rôle pour conseiller les hommes et pour amener ceux-ci à s’associer à des initiatives concernant les masculinités, l’égalité des sexes et la violence domestique. Ces groupes surveillent l’application de la loi contre la violence domestique adoptée en 2005 par le Gouvernement royal du Cambodge, en coopération avec la police, les chefs de village et les autorités administratives pour aider à la prise en charge des cas au niveau communal. Voir l’étude de cas.
Cantera (Nicaragua, Costa Rica, El Salvador, Guatemala)
Établi en 1988 et ayant son siège à Managua (Nicaragua), le Centre de communication et d’éducation populaire de l’ONG Cantera a commencé à travailler avec les hommes dans les domaines de la masculinité et du genre en 1994. Le cours « Masculinité et éducation populaire » de Cantera s’étale sur une période d’une année et consiste en quatre ateliers de 3 jours et demi axé sur quatre grands thèmes : identités masculines; genre, pouvoir et violence; désapprendre le machisme; et forger des relations justes. Pour en savoir plus sur la formation et pour demander des exemplaires du manuel en espagnol, s’adresser à cantera@ibw.com.ni . Voir l’étude cas.
Ghamkhori (Tadjikistan, Asie centrale)
L’ONG Ghamkhori a été formée en réponse aux demandes de femmes rurales sollicitant de l’aide pour accéder à des services de planification familiale; elle s’est développée ultérieurement pour fournir des services de santé et des cours d’éducation informels afin d’aider la population à améliorer ses conditions de vie dans de multiples domaines, depuis l’éducation politique et les transports publics jusqu’aux questions liées à la santé. Dans ses travaux de formation portant sur le genre, elle s’emploie à modifier les attitudes masculines sur la violence à l’égard des femmes et des enfants. L’organisation adopte une approche globale pour promouvoir le changement social en passant de six à douze mois dans chaque village, où elle dispense des sessions d’éducation hebdomadaires a un groupe de participants selon un programme établi par les membres du groupe.
Pour une description détaillée des travaux de Ghamkhori (en anglais), notamment de sa formation dans le domaine du genre, voir le document.
ReproSalud (Movimiento Manuela Ramos, Pérou)
Le projet ReproSalud a pour objet de promouvoir la santé génésique et sexuelle dans les régions rurales et les bidonvilles du Pérou; il est mis en œuvre dans 91 districts et huit régions et ses équipes par le quechua et l’aymara, langues autochtones. Bien qu’il n’ait pas ciblé les hommes directement ni été axé sur la violence, les femmes auxquelles il avait été demandé de contribuer à la conception du projet et de définir leurs problèmes en matière de santé sexuelle et génésique ont systématiquement fait mention de la violence domestique et de l’implication des hommes parmi les sujets prioritaires au niveau communautaire, ce qui a amené ReproSalud à organiser une série d’ateliers pour les hommes.
Les études d’impact qualitatives et les sondages quantitatifs menés par ReproSalud ont permis de constater une augmentation chez les femmes de l’estime de soi, de leur contrôle financier, de leurs connaissances sur leurs droits et de leur image corporelle, ainsi qu’une diminution de la consommation d’alcool et des actes de violence domestique chez les hommes. Voir l’étude de cas. Pour en savoir plus sur ReproSalud voir le site web.