Que comprennent les programmes de diffusion et de mobilisation communautaires et les programmes médiatiques ?
La diffusion et la mobilisation communautaires peut englober toute une gamme d’interventions et d’approches : réunions communautaires, sessions de formation et de sensibilisation avec les dirigeants traditionnels, communautaires ou religieux, théâtre de rue et autres activités, marches et manifestations culturelles.
Les campagnes médiatiques ont recours à la radio, à la télévision, aux panneaux d’affichage et/ou à d’autres médias pour atteindre un large segment de la communauté. Elles offrent également, en particulier aux jeunes, un accès anonyme à des informations et à des ressources utiles sans les obliger à passer par d’autres personnes en lesquelles ils n’ont peut-être pas confiance (tels que médecins, enseignants, etc.).
La ludo-éducation (ou éducation récréative) est un moyen particulièrement utile qui consiste « à concevoir spécifiquement un message médiatique qui distrait et enseigne en même temps et à le diffuser dans le but d’accroître les connaissances du public cible sur un sujet sérieux, à induire des attitudes favorables, à influer sur les normes sociales et à modifier les comportements extérieurs » (Singhal et al., 2004). La ludo-éducation peut présenter un attrait particulier pour les jeunes et offrir de ce fait des possibilités d’influer sur les normes avant que celles-ci ne soient pleinement intégrées.
Parmi les autres approches novatrices qui peuvent avoir leur efficacité pour atteindre divers publics on peut citer : les jeux, les technologies électroniques, (téléphonie mobile et informatique), le théâtre de rue et les activités artistiques, musicales et culturelles.
Les campagnes de communication et de marketing social conjuguées sont parmi les moyens les plus fréquemment employés pour amener la société à participer aux efforts de prévention primaire. L’expérience prouve que ces médias peuvent induire des changements positifs dans les attitudes et les comportements associés à la perpétuation de la violence masculine à l’égard des femmes (Donovan and Vlais, 2005 in Flood, 2008).
Bien que les activités de diffusion communautaire et les campagnes médiatiques soient deux stratégies distinctes, celles-ci atteignent une efficacité maximale lorsqu’elles sont employées conjointement, l’action à base communautaire étant alliée à l’intervention des médias.
Recommandations concernant la programmation/Leçons à retenir sur l’emploi des programmes de diffusion et de mobilisation communautaires et les programmes médiatiques
Combiner les stratégies dans le cadre de programmes intégrés
Les programmes qui appliquent plusieurs stratégies de manière intégrée, généralement l’éducation de groupe doublée d’activités de diffusion communautaire et de campagnes médiatiques sont plus efficaces pour modifier les normes et les comportements relatifs au genre.
Promouvoir l’appropriation et l’engagement soutenu de la communauté
Pour être efficaces, les initiatives visant à modifier les croyances et les pratiques nocives, telles que celles liées à la violence à l’égard des femmes, doivent s’adresser directement aux membres de la communauté. En renforçant les capacités des individus, des groupes et des institutions à être des agents du changement, les programmes peuvent assurer la pérennité de l’activité au-delà de la fin du projet.
Comment peut-on promouvoir l’appropriation communautaire ?
En inspirant l’espoir et l’enthousiasme à l’égard des alternatives à la violence;
En personnalisant le processus en faisant comprendre que chaque individu peut contribuer à la solution;
En encourageant les membres de la communauté à s’attaquer au problème et à devenir des activistes;
En présentant la lutte contre la violence à l’égard des femmes comme une responsabilité de la communauté et pas comme le problème des femmes au niveau individuel; En incluant les hommes pleinement dans la mobilisation communautaire (Michau, 2007).
Exemple : Approche globale de l’implication communautaire : Raising Voices [Voix qui s’élèvent] (Ouganda)
En Ouganda, à Kampala, le Centre for Domestic Violence Prevention était déterminé à œuvrer dans la division de Kawempe sur une période de quatre ans. Il a associé les membres de la communauté, le personnel d’institutions telles que la politique et les services de santé, et les autres parties prenantes clés à l’analyse de la situation de la violence domestique. Quelque 85 membres « ordinaires » de communauté, femmes et hommes en proportions relativement égales, sont devenus des travailleurs communautaires bénévoles, des conseillers et des activistes. Avec l’aide et l’appui de l’organisation, ils ont impliqué leurs amis, collègues, voisins et parents. Les faiseurs d’opinion tels que les chefs de paroisse, les « tantines » traditionnelles et les représentants de l’administration dans les villages ont été recrutés en tant qu’alliés qui ont entrepris d’inspirer d’autres personnes et de modifier leurs propres pratiques. C’est ainsi que les autorités municipales ont adopté récemment le premier règlement de l’Ouganda sur la prévention de la violence domestique, couvrant toute la division de Kawempe. Des membres officiels d’institutions telles que la police, les établissements religieux et les services de santé ont été identifiés et encouragés à revoir leurs politiques et leur pratiques, et orientés dans le sens de l’adoption d’attitudes et de pratiques plus favorables aux femmes. Du fait de ces activités, un nouveau système de valeurs s’établit progressivement dans la division de Kawempe. La violence domestique y est aujourd’hui perçu comme un problème dans la communauté; il y a des mécanismes d’appui locaux pour aider les femmes; les gens sont plus disposés à confronter les hommes qui usent de violences; et les institutions réagissent davantage à la violence. Les actes de violence domestique n’ont pas disparu de la localité, mais on constate un changement du niveau d’acceptation sociale de ces actes.
Pour en savoir plus sur l’initiative et sur le processus de l’adoption du règlement sur la violence domestique, voir l’etude.
Source : Michau. 2007. « Approaching Old Problems in New Ways », Gender and Development 15(1):95-109.
Appliquer une approche axée sur les droits de la personne mais dans un cadre stratégique
La violence à l’égard des femmes et les droits des femmes peuvent être des sujets délicats et sujets à controverse dans de nombreuses communautés. Il est donc important de situer les questions dans un cadre stratégique :
En soulignant les avantages à échoir aux femmes et aux hommes sur le plan des droits de la personne et de la non-violence des relations;
En traitant la violence dans le contexte de relations et de familles saines, au lieu d’adopter une approche axée sur les droits individuels (Michau, 2007)
Exemple : Jijenge! Women’s Health Centre for Sexual Health (Tanzanie)
Selon l’expérience de Jijenge! Centre féminin pour la santé sexuelle, en Tanzanie, certaines communautés qui ne connaissaient pas la terminologie des droits se sont senties gravement menacées par celle-ci. Ceci a eu pour effet que les femmes se sont abstenues de donner leur avis sur certaines déclarations, de peur d’être considérées comme des « fauteuses de troubles » et les hommes ont eu des réactions défensives et ont accusé l’initiative d’encourager les femmes à se rebeller.
Pour résoudre le problème dans les activités ultérieures du programme, le personnel a décidé que puisque les questions des droits des femmes en matière de santé ne faisait guère de différence dans l’existence des femmes menacées quotidiennement de violences, il était préférable de réorienter le programme pour se concentrer sur la sécurité personnelle des femmes et le contrôle de leur propre corps, avant de s’intéresser aux autres droits de la personne.
Pour en savoir plus sur Jijenge!, voir le document.
Source : Michau. 2007. « Approaching Old Problems in New Ways », Gender and Development 15(1):95-109.
Se servir des théories scientifiques pour comprendre comment les gens changent
Les programmes efficaces reposent sur les théories scientifiques concernant l’apparition et l’évolution de comportements problématiques et les façons de les modifier. (WHO Primary Prevention) Parmi les théories employées dans les initiatives visant à modifier les normes relatives au genre figurent :
Le modèle des étapes de changement élaboré par Prochaska, DiClemente et Norcross (1992), pour lesquels les individus changent de façon relativement prévisible, selon quatre étapes : pré-contemplation, contemplation, préparation à l’action, action et maintien.
La théorie de l’action raisonnée élaborée par Martin Fishbein et Icek Ajzen, selon qui la perception par l’individu des attentes des personnes qui lui sont les plus proches influence considérablement son intention comportementale.
La théorie de la diffusion de l’innovation, due à Everett Rogers, selon laquelle les personnalités en vue qui jouissent de la confiance du public, les faiseurs d’opinion, influent par leurs actions, leurs attitudes et leurs points de vue sur ceux des autres membres de la société par le biais des relations sociales.
Les théories de la communication pour le changement social de Paulo Freire, qui soulignent:
-
- L’importance du travail avec les gens selon une approche de la conscientisation des problèmes;
- La nécessité de reconnaître la valeur des connaissances locales et de respecter la culture locale;
- La nécessité d’apprendre en permanence au contact des personnes avec lesquelles on travaille; et
- La pertinence d’une révision constante des stratégies et des hypothèses (Mato, 2002)
Appliquer une approche des normes sociales
Les approches des normes sociales font appel à des techniques de communication, telles que le marketing social :
- Pour encourager l’adoption de normes plus saines concernant les rôles dévolus aux deux sexes, les relations et la violence;
- Pour recueillir et diffuser des données qui mettent en évident l’écart entre d’une part les perceptions par les hommes de l’adhésion des autres hommes aux normes favorables au sexisme et à la violence et d’autre part la réalité;
- Pour amener les hommes à reconnaître la disparité entre les normes effectives et les normes perçues concernant le comportement et les attitudes;
- Pour encourager les hommes à intervenir lorsqu’ils identifient une situation susceptible de déboucher sur la violence.
(Pour une discussion sur l’utilisation possible des approches des normes sociales pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, voir par exemple Fostering Healthy Norms to Prevent Violence and Abuse: The Social Norms Approach par Alan Berkowitz, 2006, disponible à http://www.alanberkowitz.com/)
Promouvoir le changement au niveau sociétal, au-delà du niveau individuel
Le ciblage exclusif du comportement individuel des garçons et des hommes donne des résultats limités. Il est important que les interventions ciblent leur contexte et tiennent compte des relations, des institutions sociales, des contrôleurs, des dirigeants communautaires, etc.
Exemples d’initiatives qui ont appliqué des stratégies multiples pour cibler à la fois l’individu et son contexte social :
Sexto Sentido (Nicaragua)
Soul City Series 4 (Afrique du Sud)
Programme H (Bolivie, Brésil, Colombie, Jamaïque, Mexique, Pérou, Inde et autres pays)
Coaching Boys into Men (États-Unis).
Effectuer une recherche formative
Les initiatives les plus efficaces, notamment les initiatives médiatiques, ont recours à une recherche formative :
- Pour identifier les normes existantes,
- Pour identifier et tester les messages,
- Pour définir des personnages ou des schémas narratifs
- Pour déterminer les voies les plus efficaces et les plus pertinentes pour atteindre le public cible (OMS, 2007).
Pour un exemple de la façon de procéder, voir la campagne One Man Can de Sonke Gender Justice en Afrique du Sud.
Exemple d’intervention ayant largement recours à une recherche formative : Soul City (Afrique du Sud)
Deux éléments se situent au cœur même des travaux de Soul City, axés sur des feuilletons télévisés pour induire une transformation sociale : la recherche formative et les partenariats.
Les responsables mènent des recherches formatives à la fois auprès des publics et d’experts, pour élaborer des matériels qu’ils mettent à l’essai sur le terrain pour en assurer l’efficacité. Le processus de recherche formative comporte les étapes suivantes :
1. Larges consultations sur les problèmes avec des experts et les parties prenantes clés.
2. Consultations de membres du public pour déterminer ce qu’ils savent, ce qui les préoccupe, leurs attitudes par rapport au problème et les obstacles qui s’opposent au changement.
3. Présentation des constats des deux premières étapes aux acteurs et aux experts des médias électroniques (radio et télévision).
4. Élaboration d’une fiche ou d’un « plan » de message pour l’équipe de création qui rédigera les scripts radio/télévisuels.
5. Intégration des problèmes à traiter dans le vecteur ludo-éducatif par l’équipe de création.
6. Production et essais (avec des experts, des acteurs et un public) d’un schéma préliminaire.
7. Réalisation et essais des scripts.
8. Production, diffusion et distribution du matériel.
9. Évaluation du matériel et intégration des leçons dans les futures productions.
Associer le public cible à l’élaboration du programme
Élaborer des messages persuasifs en comprenant bien le comportement du public cible;
Donner au public cible un rôle actif dans les travaux de planification, de conception, de mise en œuvre et de suivi, plutôt que de le limiter au rôle de récepteur de l’information (Harvey et al., 2007).
Prévoir un temps de préparation suffisant
Dans le calendrier de l’initiative, prévoir le temps nécessaire pour:
Effectuer la sélection de partenaires techniques appropriés,
Constituer des groupes d’interrogation préalable et les focus groups,
Choisir les types de médias,
Tester les messagers et les messages potentiels (Rosewater, 2003).
Appliquer l’information recueillie au cours de la phase préparatoire
L’information recueillie lors des phases initiales du programme s’ajoutera à la base de connaissances sur les hommes / les garçons et la violence, notamment en ce qui concerne leurs perceptions de la violence et des relations saines, leurs aspirations, l’égalité des sexes et autres réalités de la vie (Rosewater, 2003).
Employer des images et des messages positifs et affirmatifs
Les programmes qui emploient des images et des messages positifs montrant que les hommes peuvent changer semblent produire des résultats meilleurs ou plus prometteurs (OMS, 2007). On pourra inclure des images et des messages qui:
Montrent ce que les hommes et les garçons peuvent faire pour changer;
Affirment qu’ils sont capables de changer;
Montrent les hommes qui changent sous un jour positif;
Montrent aux hommes et aux garçons ce qu’ils ont à gagner d’un changement de comportement en matière de genre.
Pour des exemples d’images positives, on pourra se reporter à la campagne Men Can Stop Rape [Les hommes peuvent mettre fin au viol] et à son slogan « Ma force ne doit pas servir à faire mal ». Voir les documents.
Identifier et engager des modèles de rôle positifs
L’emploi dans les campagnes et les initiatives de diffusion communautaire de personnes et/ou de groupes (entraîneurs sportifs, pères, dirigeants religieux) qui peuvent influer sur le comportement d’autres hommes en leur donnant des exemples d’attitudes et de comportements égalitaires envers les femmes s’est avéré efficace pour promouvoir le changement.
Leçon à retenir : Importance du choix des modèles de rôle
Il est important de reconnaître que le choix des modèles de rôle et des porte-parole peut présenter des complexités. Les célébrités peuvent, par exemple, apporter un effet star et une crédibilité favorables à la réception du message. Mais par ailleurs, les jeunes et les hommes peuvent se sentir plus proches de modèles de rôles avec lesquels ils s’identifient, tels que parents, enseignants et amis (Crooks et al., 2007). En tout état de cause, il est essentiel que le comportement de la célébrité soit constant et cohérent avec le message à transmettre. Il s’agit donc de choisir judicieusement les modèles de rôle/célébrités.
En outre, il est important de reconnaître qu’il peut y avoir des tensions entre le message que l’on souhaite transmettre et certaines cultures à éléments sexistes et favorables à la violence. Il en est souvent ainsi du sport dont beaucoup de modèles de rôle sont issus.
Faire référence à l’expérience et aux préoccupations des hommes (et des femmes)
Les organisateurs de campagnes doivent identifier les points d’entrée pour faire passer leur message. C’est ce qui a été fait dans une campagne de la Non-Violence Alliance qui faisait appel à l’amour des hommes pour leurs enfants en choisissant pour message : « Vous aimez votre fille. Vous voulez lui donner le monde. Commencez par être un père qui traite sa mère avec respect. »
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Des affiches de la campagne sont disponibles en anglais.
Mise en évidence des avantages partagés pour les hommes (et les femmes)
On pourra susciter l’intérêt des hommes:
En les aidant à comprendre que les traits de caractère considérés traditionnellement comme masculins (fait d’être peu émotif, compétitif, indifférent et enfreignant les règles) peuvent aussi avoir des répercussions négatives sur leur vie (de Keijzer, 2004);
En leur apprenant à percevoir les coûts de formes traditionnelles de masculinité, pour eux ainsi que pour les femmes et les enfants qu’ils aiment;
En les aidant à comprendre en quoi ils peuvent bénéficier d’un partage du pouvoir avec les femmes (par exemple en ayant des relations plus intimes avec leur partenaire) (Esplen, 2006).
Leçon à retenir concernant la façon d’aider les hommes à percevoir les avantages dont sont porteuses pour les deux sexes les relations plus égalitaires
Il est important que les programmes sachent que l’adoption de normes plus égalitaires envers les femmes peut présenter des difficultés pour les hommes. Même s’ils souhaitent changer, ils sont exposés à des pressions sociales considérables qui les poussent à se conformer aux formes dominantes de la masculinité, et les coûts du non-conformisme peuvent être élevés.
Type d’exercice pouvant être utilisé pour mettre en évidence les avantages partagés de relations plus égalitaires
L’exercice du type « bocal de poissons rouges » consiste à asseoir les gens d’un premier groupe (dans le cas présent, soit d’hommes, soit de femmes) en cercle, se faisant face et se parlant d’un sujet donné. On peut, par exemple, leur demander de discuter des effets que le sexisme a eu sur eux. Les gens du second groupe sont assis en cercle autour des gens du premier groupe et écoutent attentivement leur conversation. On donne ensuite à ce second groupe le temps de réagir à ce qui s’est dit dans le premier.
Déterminer si la campagne visera les hommes et les garçons en général ou des groupes spécifiques
Ces deux types de campagnes, celles qui ciblent des groupes spécifiques d’hommes et de garçons (tels que les pères) et celles qui ciblent les hommes et les garçons en général, ont fait la preuve de leur aptitude à apporter des changements attitudinaux et comportementaux (OMS, 2007). Le choix du public cible est déterminé par divers facteurs, notamment le but précis de la campagne, les fonds disponibles et autres éléments.
Quelques caractéristiques clés, facteurs d’efficacité des campagnes
Les campagnes efficaces:
- Reposent sur les faits et les réalités du problème, y inclus les facteurs de risques et les facteurs protecteurs,
- Visent des objectifs clairement définis et mesurables,
- Identifient des indicateurs et des méthodes de recueil de données pour mesurer l’efficacité de leurs activités,
- Veillent à définir la situation de référence et à la mesurer,
- Choisissent le public cible,
- Effectuent des études des besoins du public cible pour élaborer les messages et pour identifier les sources, voies et matériels optimaux pour l’atteindre,
- Établissent des mécanismes d’évaluation dès le départ,
- Procèdent à des recherches continues pour suivre, évaluer et améliorer les activités.
(Harvey et al. 2007)
Quelques conseils pour la conception de campagnes
Le manuel de l’UNFPA/ PROMUNDO intitulé Young Men and HIV Prevention: a Tool Kit for Action [Les jeunes hommes et la prévention du VIH : dossier pratique d’action] suggère les étapes suivantes pour la conception de campagnes:
Procéder à une évaluation des besoins, notamment en recueillant des informations sur les connaissances, les attitudes et les pratiques en rapport avec le problème visé et en dressant la carte des réseaux sociaux et de l’accès aux médias;
Établir un profil du membre type du public cible, notamment ses caractéristiques sociodémographiques, loisirs, attitudes et comportements, accès aux services / programmes, etc. Ceci aide à élaborer des stratégies et des messages pertinents pour le public cible;
Déterminer les sous-problèmes de la campagne, d’après les résultats de l’évaluation des besoins;
Élaborer des messages fondamentaux pour chaque sujet de la campagne;
Dresser la carte des sources d’information et d’influence du public cible (outil spécifique prévu à cette fin dans le manuel);
Déterminer les types de médias et de circuits sociaux les plus stratégiques, d’après la carte dressée ci-dessus;
Prétester les messages et les campagnes avec le public cible et avec des publics secondaires; ces tests préliminaires peuvent être menés au moyen d’interviews et/ou de focus groups.
On trouvera des informations supplémentaires sur les étapes ci-dessus ainsi que sur l’outil permettant de dresser la carte des sources d’information et des réseaux sociaux du public cible dans la section « Outils » de Young Men and HIV Prevention: a Tool Kit for Action [Les jeunes hommes et la prévention du VIH : dossier pratique d’action] (Promundo et UNFPA) dans la section Creating Campaigns: Step by Step [Création de campagnes : étape par étape]. Disponible (page 23) en anglais, en espagnol et en portugais.
Quelles sont les bonnes pratiques en matière de conception et de réalisation d’initiatives de communication publique / de campagnes de marketing social sur la violence à l’égard des femmes ?
Dans une analyse récente des caractéristiques des campagnes de marketing social efficaces, Donovan et Vlais (2005) ont identifié les éléments suivants des bonnes pratiques:
Faire attention aux conséquences négatives, telles que les messages qui encouragent les femmes à se sentir habilitées à « éliminer la violence » elles-mêmes. Bien qu’il soit essentiel d’employer les médias et d’autres voies de diffusion pour s’assurer que les femmes victimisées sachent où elles peuvent trouver de l’aide, les messages tels que ceux qui incitent les survivantes à agir risquent de renforcer la notion qu’elles sont en quelque sorte responsables de la violence. Le message doit aussi éviter de mettre les hommes sur la défensive et de produire une escalade de la violence et des comportements contrôlants de leur part.
Les stratégies de publicité et les stratégies de plaidoyer dans les médias doivent être intégrées et renforcer les activités entreprises sur le terrain avec l’aide de réseaux à multiples parties prenantes et de partenariats, et doublées, lorsqu’il y a lieu, de changements de politiques ou de législation.
Inclure des stratégies médias de plaidoyer qui permettent d’obtenir une couverture média gratuite et qui apportent des correctifs aux représentations à effet négatif de la violence à l’égard des femmes
Trouver des moyens de prolonger la campagne au-delà d’une « dose unique ».
Susciter la volonté et le désir du public d’appuyer un ou plusieurs appels à l’action compte tenu d’objectifs comportementaux spécifiques.
Procéder à une recherche formative sérieuse.
Fonder les interventions sur des modèles théoriques globaux de promotion de la santé et de marketing social.
S’assurer le soutien des entités politiques.
Source : Donovan, Robert J., and Rodney Vlais. (2005). VicHealth Review of Communication Components of Social Marketing / Public Education Campaigns Focused on Violence Against Women. Melbourne: Victorian Health Promotion Foundation.
Les informations disponibles indiquent que les initiatives de diffusion communautaires et les campagnes médiatiques les plus efficaces sont celles qui durent de quatre à six mois, certaines d’entre elles durant jusqu’à un an, et qui présentent leurs messages sur des bases hebdomadaires ou quotidiennes (OMS, 2007). Certaines initiatives, telles que Raising Voices, estiment qu’une mobilisation communautaire réelle et générale peut prendre plusieurs années.
Leçon à retenir concernant le maintien des changements
Un suivi est nécessaire pour assurer le maintien des changements, ce qui présente des difficultés dans les situations où le financement est peu prévisible et en présence de changements de personnel, de taux de chômage élevé ou de forte mobilité de la population (Harvey et al., 2007).
Envisager l’intégration d’interventions auprès des spectateurs
Ces programmes ont pour objectifs :
D’inculquer aux hommes (et aux femmes) des aptitudes qui leur permettront de produire une désescalade des situations porteuses de risques et de fournir des appuis aux survivantes,
D’inspirer un sentiment de responsabilité communautaire de prévention de la violence.
Pour des conseils supplémentaires, voir la section sur les interventions auprès des spectateurs.
S’assurer de la disponibilité de services pour les survivantes et de leur capacité à faire face à une augmentation de la demande
Les programmes de prévention primaires peuvent avoir pour effet d’accroître la demande de services de la part des survivantes/victimes (et des auteurs des actes de violence) du fait de la sensibilisation au problème. Il est important, tant du point de vue moral que du point de vue pratique, d’être prêt à donner accès aux survivantes aux informations sur les services et à les orienter vers ces services. Il convient de s’efforcer d’identifier les services existants et peut-être d’établir un partenariat avec ceux-ci pour s’assurer qu’ils seront capables de répondre à la demande accrue. On pourra à cet égard:
Repérer les services existants;
Les inclure dans un répertoire qui sera distribué au personnel et à la communauté.
Il convient de s’attacher à œuvre en coopération avec les organismes fournisseurs de services (notamment les centres pour femmes, refuges, services d’aide téléphonique) de manière à ce que ceux-ci soient en mesure de répondre à l’accroissement de la demande de leurs services susceptible de résulter de la diffusion de l’information.
Outil:
Developing a Referral Network [Établissement d’un réseau d’orientation] (IPPF/WHR)
Ce document émet des recommandations, décrit les leçons à retenir concernant la disponibilité des services dans les situations où les ressources sont rares et donne des indications sur la façon d’établir un répertoire d’orientation/ d’aiguillage. Il est disponible en anglais.
Faire fond sur les initiatives efficaces et se mettre en rapport avec des initiatives connexes
Des campagnes de marketing social et de communication ont été menées pour répondre à un certain nombre de problèmes en rapport avec celui de la violence à l’égard des femmes, tels que ceux de la grossesse des adolescentes et de la prévention du VIH/sida. Les organisateurs de nouvelles initiatives feront bien d’examiner l’historique et l’évaluation de programmes antérieurs et de tenir compte des enseignements dégagés. La lutte contre la violence envers les femme peut également être intégrée dans des initiatives existantes et apparentées en y ajoutant un module spécifiquement consacré à la question ou en traitant de la violence dans le contexte des autres questions.
Il conviendra d’explorer les stratégies possibles pour intégrer la lutte contre la violence dans les campagnes et autres activités qui traitent de questions de développement en rapport avec cette lutte, tels que la lutte contre le VIH/sida, la santé sexuelle et génésique, l’autonomisation économique, etc. Soul City en Afrique du Sud et Sexto Sentido au Nicaragua sont d’excellents exemples du traitement de problèmes multiples au sein d’une seule et même initiative.
Favoriser la formation de coalitions, de mouvements de base et de réseaux d’hommes
Les coalitions et les réseaux présentent une grande utilité en ce qu’ils peuvent:
Former une « masse critique » pour appuyer les efforts de prévention de la violence;
Favoriser la mobilisation des hommes en faveur de la prévention de la violence
Améliorer la collaboration lors des interventions
Réduire la concurrence entre les organisations (Flood, 2008)
Des réseaux d’hommes opposés à la violence à l’égard des femmes ont été créés dans plusieurs pays et il en émerge actuellement dans d’autres pays.
Exemples de réseaux, de mouvements et de coalitions d’hommes
Il existe un grand nombre de groupes de base et de réseaux d’hommes et il serait impossible de les décrire tous, mais les groupes présentés ci-dessous donnent une idée de la gamme de ce type d’organisations et d’initiatives.
Campagne du ruban blanc
Lancée au Canada en 1991 et s’étendant aujourd’hui à plus de 60 pays, la Campagne du ruban blanc vise à mobiliser les hommes et les garçons qui, par le port d’un ruban blanc en public, expriment leur engagement de ne jamais commettre d’actes de violence à l’égard des femmes, approuver de tels actes ni se taire devant de tels actes; l’initiative constitue un appel lancé aux instances gouvernementales et aux autres institutions contrôlées par les hommes les invitant à s’attaquer sérieusement au problème. Le principe fondamental de l’initiative du ruban blanc est que bien que tous les hommes ne soient pas responsables de la commission d’actes de violence à l’égard des femmes, tous les hommes et les garçons doivent assumer la responsabilité de contribuer à l’élimination de ces actes. C’est une initiative non partisane qui vise à inclure les hommes de tous les horizons sociopolitiques. Elle travaille avec des organisations de femmes et invite les hommes à écouter les voix et les préoccupations féminines; elle exécute des campagnes de sensibilisation du public et amène des hommes en vue à s’exprimer contre la violence; elle fournit aussi des ressources pour mener des activités dans les établissements d’enseignement.
Pour en savoir plus sur la Campagne du ruban blanc, voir le site web.
MenEngage [Les hommes s’engagent] (divers pays du monde entier)
MenEngage est la plus grande alliance mondiale d’organisations non gouvernementales participant à toute une gamme d’activités de recherche, d’interventions et d’initiatives de politiques visant à encourager les hommes et les garçons à s’impliquer de manière efficace pour réduire les inégalités entre les sexes et pour promouvoir la santé et le bien-être des femmes, des hommes et des enfants. Cette alliance rassemble plusieurs grandes organisations internationales ainsi que des groupements locaux et nationaux qui possèdent une vaste expérience de l’implication des hommes et des garçons dans les efforts d’instauration de l’égalité des sexes et de réduction de la violence; elle est membre d’un partenariat officiel avec divers organismes des Nations Unies (OMS, PNUD, UNFPA et UNIFEM).
Pour en savoir plus sur l’alliance MenEngage, voir le site web.
Men for Justice Program, Regional Network of Men Against Gender-Based Violence, Regional African Women’s Development and Communications Network (FEMNET) [Programme des hommes pour la justice, Réseau régional des hommes contre la violence sexiste, Réseau du développement et de la communication de la femme africaine (FEMNET)]
Il s’agit ici d’un réseau pan-africain de groupements d’hommes, soutenu initialement par le Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies à l’appui de la lutte contre la violence à l’égard des femmes, qui travaille avec les hommes dans les domaines de la violence à l’égard des femmes et du VIH/sida par le biais de discussions et d’activités de sensibilisation en se servant de matériels produits dans les langues locales. En 2003, le programme a lancé un conférence itinérante des hommes qui, pendant la Campagne de 16 jours d’activisme, se déplace d’un pays du continent à l’autre à bord d’un autocar arborant des messages contre la violence à l’égard des femmes; l’autocar s’arrête pour permettre aux intervenants d’interagir avec les gens et de présenter la problématique de la violence sexiste en se servant de musique, de danse, de productions théâtrales et de discussions.
Asociación de Hombres contra la Violencia contra la Mujer [Association des hommes contre la violence à l’égard des femmes] – AMAV (Nicaragua)
L’AMAV est une organisation qui a pour mission de contribuer à la prévention et à la réduction de la violence fondées sur les inégalités de genre et générationnelles et d’établir entre hommes et femme de nouvelles modalités d’interaction fondées sur la justice et l’équité, ainsi que de promouvoir des processus de changement qui modifieront les visions, attitudes, valeurs et comportements patriarcaux des hommes au Nicaragua, par l’élaboration de propositions méthodologiques, politiques et organisationnelles. Le travail de l’AMAV a été présenté à l’écran en 1999 par le film « Macho » de Lucinda Broadbent.
Pour commander le film, voir le site web.
Profeministimiehet – [Hommes pro-féministes] (Finlande)
Ce groupe activiste pro-féministe fondé en 1999 à Helsinki s’est fixé pour objectif d’appuyer les causes féministes et de mener des actions de sensibilisation auprès des hommes, notamment par des manifestations, des envois de cartes postales et des affiches.
Pour en savoir plus sur les activités du groupe et accéder aux matériels, voir le site web.
A Call to Men [Appel aux hommes] (États-Unis)
A Call to Men est une organisation nationale d’hommes qui œuvrent en faveur de l’élimination de la violence masculine à l’égard des femmes et du sexisme. Elle agit en étroite relation avec des organisations de femmes déjà actives dans ce domaine et en partenariat avec des universités, des entreprises, des organismes gouvernementaux, des organisations à but non lucratif et des groupements de base, pour organiser les communautés afin de les sensibiliser à la violence à l’égard des femmes et d’amener les hommes à s’impliquer en vue de son élimination. Au moyen de séminaires, d’ateliers et d’autres activités éducatives, l’organisation amène les hommes à réviser leurs croyances et leurs opinions établies concernant les femmes. La stratégie retenue à cette fin consiste à encourager les changements comportementaux par un processus de rééducation et de formation s’attaquant au sexisme. La vision de l’organisation est de modifier les normes sociales qui définissent la masculinité dans notre culture et de produire un mouvement national d’hommes déterminés à assurer l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
Voir une vidéo inspirante par Tony Porter sur la "Box Man".
Voir le site web.
Men Against Violence and Abuse [Les hommes contre la violence et la maltraitance] – MAVA (Inde)
MAVA est une organisation qui s’est formée en réponse à une petite annonce publicitaire passée par le journaliste C.Y.Gopinath, dans le quotidien Indian Express et ses publications affiliées, demandant des hommes « qui considèrent que l’on ne doit pas battre les épouses et qui pourraient faire quelque chose pour prévenir ou éliminer ce genre de traitement ». Quelque 205 hommes ont répondu à l’annonce et c’est ainsi que l’organisation a été fondée en 1991. Le premier objectif de MAVA est d’induire chez les hommes des changements dans les attitudes traditionnelles à dominance masculine et de contribuer à éliminer ou à prévenir la violence et la maltraitance envers les femmes dans la société indienne.
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Men Stopping Rape [Les hommes pour la fin du viol] – MSR (États-Unis)
Depuis1983, MSR offre une plate-forme aux hommes qui souhaitent mettre fin à violence dans leur communauté et leur propre vie. L’organisation dispense des ateliers et des formations sur l’agression sexuelle, la violence sur rendez-vous, la masculinité, l’homophobie et les aspects de la culture favorables au viol en partant du principe que puisque les actes de violence sont majoritairement le fait d’hommes, il faut que les hommes participent à leur élimination.
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Exemples d’initiatives appliquant des approches à l’échelle de l’ensemble de la communauté
Center for Domestic Violence Prevention/Raising Voices [Centre de prévention de la violence domestique/Voix qui s’élèvent] (Ouganda)
Le Projet de prévention de la violence domestique a été établi en 2000 en tant que partenariat entre Raising Voices, la National Association of Women’s Organisations in Uganda (NAWOU) et ActionAid, dans le but de tester sur le terrain l’approche préconisée par Mobilizing Communities to Prevent Domestic Violence: A Resource Guide for Organizations in East and Southern Africa [Mobilisation des communautés pour prévenir la violence domestique : guide des ressources pour les organisations d’Afrique de l’Est et d’Afrique australe]. En raison de son succès, le projet est devenu une entité indépendante en 2003, qui agit en partenariat avec Raising Voices, et s’est appelé Center for Domestic Violence Prevention (CEDOVIP).
Cette initiative à base communautaire vise à prévenir la violence domestique en travaillant étroitement et sur une période prolongée avec toute une gamme de membres et de dirigeants des communautés pour modifier les attitudes et les comportements qui perpétuent la violence à l’égard des femmes. Elle se situe dans le cadre des droits de la personne et est fondée sur la conviction que les femmes ont le droit de vivre une vie exempte de violence; elle se concentre également sur la responsabilité qui incombe à la collectivité d’appuyer et de respecter ce droit.
Les cinq principes suivants guident l’initiative Raising Voices et résument certaines des préconditions à réunir pour assurer l’efficacité des initiatives à base communautaire:
- La prévention de la violence domestique exige la participation de tous les membres de la communauté, femmes, hommes, jeunes et enfants.
- Les options comportementales individuelles étant fortement influencées par les attitudes et le système de valeurs de la communauté, il s’ensuit que les initiatives visant à modifier les comportements individuels doivent aussi viser à influer sur l’ensemble de la communauté.
- Chaque communauté doit choisir son propre système de valeurs et ses attitudes, en évitant de céder à l’influence de forces extérieures.
- Les communautés doivent se sentir engagées, soutenues, et habilitées à effectuer des changements.
- Le changement comportemental est un processus qui s’inscrit dans le long terme et qui exige donc un engagement à long terme des organisations et des donateurs qui visent à ce changement.
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Pour des conseils sur les initiatives de sensibilisation, voir le chapitre 2 de Mobilising Communities to Prevent Domestic Violence (Raising Voices, Ouganda)
Engaging Men in Ending Gender-Based Violence in Liberia [Engagement des hommes dans l’élimination de la violence sexiste au Libéria] (Libéria) par le Comité international de secours et Men’s Resources International. Voire l’etude de cas.
Ghamkori (Tadjikistan)
Exemples d’initiatives ayant travaillé avec des hommes en position d’autorité, dirigeants communautaires ou mentors
Men’s Action for Stopping Violence Against Women [Action des hommes pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes] (Inde) est un réseau de plus de 175 personnes et 100 organisations qui s’emploient elles-mêmes à changer ainsi qu’à amener d’autres hommes à changer et à exprimer leur opposition aux valeurs patriarcales et à remettre en question les notions stéréotypiques de la masculinité. MASVAW a commencé par former du personnel d’ONG puis a entrepris de travailler directement avec les hommes et les garçons. L’une des principales stratégies du réseau est d’intervenir auprès d’hommes en position d’autorité dans les universités et autres établissements d’enseignement, les médias et les lieux de travail. Ses objectifs actuels sont les suivants :
- Accroître la visibilité du problème de la violence à l’égard des femmes et faciliter la remise en question des attitudes et des croyances établies liées au problème.
- Élaborer une approche axée sur les droits que peuvent appliquer les ONG pour s’attaquer systématiquement au problème et pour lancer une campagne masculine contre la violence.
- Accroître la sensibilisation des hommes à la violence à l’égard des femmes en tant que problème social général.
- Amener les hommes à renoncer à la violence, à protester contre elle, à appuyer les survivantes et à devenir de nouveaux modèles de rôle.
Pour en savoir plus sur l’initiative MASVAW, voir Documentation of a Campaign to end Violence against Women and Girls and to Promote Gender Equality in India.
Coaching Boys into Men [Entraînement des garçons pour en faire des hommes] (États-Unis). Voir le site web.
Exemples d’initiatives ayant mis en œuvre des campagnes d’information publique et de marketing social
Campagne du ruban blanc (Canada et de nombreux autres pays)
Après la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal le 6 décembre 1989, où 14 femmes ont été tuées par un antiféministe, un mouvement a émergé au Canada pour lutter contre la violence à l’égard des femmes, les partisans de ce mouvement se distinguant par le port d’un ruban blanc. La Campagne du ruban blanc a vu le jour en 1991 sous l’impulsion d’une poignée d’hommes canadiens estimant qu’il incombe aux hommes d’exprimer leur opposition à la violence à l’égard des femmes. La Campagne du ruban blanc est actuellement l’un des plus vastes efforts au monde entrepris pour éliminer la violence à l’égard des femmes. Dans plus de 60 pays, des hommes et des femmes mènent des activités majoritairement axées sur l’éducation des hommes et des garçons, avec toutefois dans certains pays un effort d’éducation visant le grand public.
Pour des informations générales sur la campagne, voir le site web.
Voir aussi des informations sur la campagne en Australie, au Brésil et en Finlande.
Le dossier de l’organisateur d’activités de la Campagne du ruban blanc est disponible en anglais.
D’autres produits de la Campagne du ruban blanc sont disponibles dans le site web.
Campagne One Man Can [Un homme le peut] (Sonke Gender Justice, Afrique du Sud)
La Campagne One Man Can, qui offre des appuis aux hommes et aux garçons pour les aider à agir contre la violence domestique et sexuelle, s’est appuyée sur toute une gamme de méthodes de recherche pour déterminer son contenu et sa conception.
Pour décider du contenu des diverses fiches d’information, le personnel de Sonke Gender Justice a effectué des examens de la littérature pour y trouver des matériels semblables ayant été élaborés ailleurs. Il a également organisé de nombreuses discussions de groupe avec des survivantes de violences, des dirigeants religieux, des entraîneurs sportifs, de jeunes hommes et des hommes adultes.
L’équipe a également procédé à plusieurs enquêtes auprès du public et a interrogé des hommes dans des centres commerciaux, des restaurants, des salons de coiffure et des stations d’autobus pour déterminer comment ils comprenaient le problème de la violence masculine à l’égard des femmes et ce qu’ils seraient disposés à y faire.
Pour décider des graphismes et des aspects esthétiques de la campagne, Sonke a travaillé avec une équipe consultative de jeunes puis mis à l’essai différents logos dans les rues du Cap et de Johannesburg, avec 120 hommes et femmes avant de choisir le logo définitif.
Pour en savoir plus sur la campagne, voir le site web.
Voir les vidéos de la campagne.
Campagne « My Strength Is Not for Hurting » [Ma force ne doit pas servir à faire mal], (Men Can Stop Rape, États-Unis)
En février 2001, Men Can Stop Rape a lancé la campagne initiale « Ma force ne doit pas servir à faire mal », qui visait principalement à prévenir le viol et les autres types de « violence sur rendez-vous » chez les jeunes. Le public ciblé principal était des adolescents de secteur masculin des trois dernières classes d’établissements publics d’enseignement secondaire de Washington. Les publics secondaires étaient leurs homologues féminines et des administrateurs, agents de santé, enseignants et entraîneurs sportifs des établissements d’enseignement. Les principaux objectifs visés étaient les suivants :
• Éduquer les jeunes hommes sur leur rôle en tant qu’alliés des femmes pour prévenir la violence sur rendez-vous.
• Promouvoir des modèles positifs et non violents de force masculine.
• Doter les jeunes de moyens d’agir pour mettre fin à la violence sur rendez-vous, promouvoir l’établissement de relations saines entre les deux sexes fondées sur l’égalité et le respect, et accroître la sécurité des communautés d’enseignement.
Le message principal, qui était que les hommes peuvent être forts et habilités sans imposer leur pouvoir aux autres ni recourir à la violence, a été communiqué aux jeunes des deux sexes au moyen d’affiches apposées sur des autobus et dans des arrêts d’autobus, de mini-magazines distribués dans les classes et d’ateliers menés en milieu scolaire par le personnel de Men Can Stop Rape. En outre, des guides ont été mis à la disposition des personnels des établissements d’enseignement. Les matériels étaient rédigés en anglais et en espagnol.
Alors que le contexte social pour le rôle des hommes dans les matériels des campagnes de prévention du viol est traditionnellement celui du blâme et de l’appel à la honte, Men Can Stop Rape offre une alternative positive en situant son action dans un contexte social où les hommes interviennent activement et agissent de manière responsable.
Pour en savoir plus sur la campagne, voir le site web.
Les affiches de la campagne sont accessibles en anglais.
Violence Against Women – It’s Against All the Rules [La violence envers les femmes – C’est contre toutes les règles] (Australie)
Cette campagne a été exécutée de 2000 à 2003 par l’Unité spéciale de lutte contre la violence envers les femmes du bureau du Procureur général de la Nouvelle-Galle du Sud. Elle ciblait les hommes de 21 à 29 ans et a pris la forme d’affiches, de brochures et d’annonces radiodiffusées. Elle faisait appel à des sportifs en vue employant un langage sportif imagé pour faire passer le message que la violence à l’égard des femmes est inacceptable, comme dans les exemples suivants:
- Déclaration d’un joueur de rugby connu : « Pousser une femme en touche ? C’est de l’agression sexuelle. »
- Déclaration d’un joueur de cricket connu : « Insulter une femme ? C’est de la violence. »
- Déclaration d’un joueur de football : « Marquer une femme, suivre tous ses déplacements ? C’est du harcèlement. »
- Déclaration d’un autre joueur de football : « Tacler une femme ? C’est de l’agression. » (Flood, 2002-2003)
Voir l’évaluation.
Zero Tolerance (Royaume-Uni)
Zero Tolerance adopte une approche de la prévention primaire qui remet en question les attitudes et les valeurs de la société et les structures qui entretiennent l’inégalité et la violence masculine à l’égard des femmes et des enfants. Ses objectifs sont notamment les suivants :
- Sensibiliser le public à la nature et à la prévalence de toutes les formes de violence masculine à l’égard des femmes et des enfants;
- Cibler le grand public et pas seulement les auteurs des actes ou les victimes de violences par des campagnes et des activités éducatives;
- Expliciter les relations entre les différentes formes de la violence masculine à l’égard des femmes et les programmes généraux d’égalité des sexes et des droits de la personne;
- Remettre en question les attitudes, les valeurs et les institutions sociales qui ont pour effet de perpétuer la violence masculine à l’égard des femmes et des enfants;
- Représenter les intérêts, les points de vue et les expériences de toutes les femmes et de tous les enfants.
L’une des principales initiatives stratégiques de Zero Tolerance est celle dite du Respect pour l’éducation, dans le cadre de laquelle ont été élaborés des matériels pédagogiques à employer dans l’enseignement primaire et secondaire ainsi que dans des cadres informels extrascolaires pour jeunes. Des enseignants, des travailleurs auprès des jeunes, des spécialistes de la santé et des jeunes eux-mêmes ont participé à la conception des dossiers qui visent à autonomiser les jeunes en leur apportant des connaissances théoriques et pratiques et à promouvoir des relations positives, exemptes de violence et fondées sur l’égalité et le respect.
Les dossiers Respect constituent des ressources pédagogiques très complètes qui peuvent être utilisées en l’espace de huit sessions. Ils consistent en un ensemble de jeux interactifs, de puzzles, d’histoires et de discussions visant à encourager les jeunes à explorer les stéréotypes de genre, la discrimination, le pouvoir, l’abus de pouvoir et la communication dans les relations intimes et qui leur apprend à jouer un rôle actif et à apporter des contributions positives à leur communauté.
Pour de plus amples informations et pour accéder aux matériels, voir le site web.
Fédération turque de football
En partenariat avec le gouvernement de la Turquie et avec l’appui de l’UNFPA, la Fédération turque de football a assuré la participation de 18 de ses équipes dans une vaste campagne de sensibilisation à la violence à l’égard des femmes qui a bénéficié d’une large publicité dans les médias imprimés ainsi qu’à la radio et à la télévision.
Campagne Cuenta tres: tú, ella, tu familia. Saca lo mejor de ti. Detén la violencia [Compte jusqu’à 3 : toi, elle, ta famille. Donne le meilleur de toi-même. Arrête la violence] (Venezuela)
En septembre 2007, la toute première campagne de prévention de la violence ciblant les hommes et les garçons produite entièrement au Venezuela a été lancée. Il s’agissait d’un projet conjoint d’ONG féminines, de l’Institut d’État pour les femmes, d’autres organismes gouvernementaux, d’organismes des Nations Unies (PNUD, UNIFEM, UNICEF, UNFPA) et d’une banque privée, la Banco Fondo Común. La campagne s’est déroulée du 21 septembre (Journée internationale de la paix) au 25 novembre (Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes). Elle avait pour but global de surmonter les stéréotypes qui légitiment la violence à l’égard des femmes dans les relations intimes.
La campagne Cuenta tres se distinguait des précédentes, qui étaient axées sur les femmes et les encourageaient à déclarer les cas de violence domestique. Celle-ci s’adressait aux hommes, qu’elle invitait à « compter jusqu’à 3 » et à réfléchir à leurs comportements violents, sans les juger ni les blâmer. Les matériels de la campagne ont été publiés dans les médias imprimés, les cinémas, à la radio et à la télévision et affichés sur les véhicules de transports publics. Le suivi des changements attitudinaux avait été prévu lors de la conception du projet. Avant le lancement de la campagne, une enquête avait été menée auprès de 1 200 hommes de 13 à 55 ans, de tous les horizons socioéconomiques, pour déterminer leurs perceptions et leurs attitudes concernant la violence à l’égard des femmes. Une seconde enquête a été réalisée après la campagne pour en déterminer l’impact.
Voir le vidéo.
Pour de plus amples informations (en espagnol), voir le site web de PNUD.
Walk a Mile in Her Shoes [Faites un mille dans ses chaussures] (États-Unis)
Cette campagne promeut la Marche internationale des hommes pour mettre fin au viol, à l’agression sexuelle et à la violence sexiste, qui a débuté en 2001. En organisant des marches de plus ou moins grande envergure dans de nombreux milieux, le programme vise à attirer l’attention sur les problèmes de la violence à l’égard des femmes et à mobiliser des fonds pour les centres de crise pour les femmes.
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Utiliser la ludo-éducation
La ludo-éducation (ou éducation récréative) est « le processus qui consiste à concevoir spécifiquement un message médiatique qui distrait et enseigne en même temps et à le diffuser dans le but d’accroître les connaissances du public cible sur un sujet sérieux, à induire des attitudes favorables, à influer sur les normes sociales et à modifier les comportements extérieurs » (Singhal et al., 2004). La ludo-éducation peut présenter un attrait particulier pour les jeunes et offrir de ce fait des possibilités d’influer sur les normes avant que celles-ci ne soient pleinement intégrées.
Initiatives ayant fait usage de la ludo-éducation
Soul City (Afrique du Sud) - Soul City fait usage d’instruments de ludo-éducation pour informer le public, le sensibiliser et modifier les attitudes et les comportements concernant les grandes questions situées à la convergence de la santé et du développement. La série 4, qui traite de la violence, comprend :
- Un drame télévisé en 13 épisodes (diffusé aux heures de grande écoute)
- Un drame radiodiffusé en 45 épisodes, en 9 langues
- Trois brochures d’information en couleurs (diffusées dans tout le pays à un million d’exemplaires chacune)
- Des événements communautaires (y inclus des programmes scolaires)
Voir l’étude de cas.
Sexto Sentido [Sixième sens] est un feuilleton télévisé social réalisé par l’ONG Puntos de Encuentro au Nicaragua qui a pour objectif de renforcer les capacités des femmes et des jeunes à assumer le contrôle de leur propre existence et à participer à la vie de la société à tous les niveaux. Sexto Sentido fait partie d’une stratégie multimédias et multi-méthodes intitulée Somos diferentes, somos iguales [Nous sommes différents, nous sommes égaux] ciblant la jeunesse nicaraguayenne.
Voir l’étude de cas.
Emploi de stratégies culturelles créatives
Les outils culturels relevant des arts, de la musique et du théâtre, notamment les fresques murales, les concours et le théâtre de la rue, ont le pouvoir de mobiliser les communautés et de remettre en question les normes sociales et les rapports de puissance qui sous-tendent la violence masculine à l’égard des femmes.
Initiatives ayant employé des approches créatives (théâtre de la rue, activités artistiques, musicales et culturelles)
Youth Channel Group [Groupe Canal des jeunes] (Afrique du Sud)
Le Youth Channel Group (YCG) est une ONG ayant son siège à Tembisa qui a recours au théâtre d’embuscade pour éduquer les communautés locales sur le VIH/sida, la violence domestique et l’égalité des sexes. Sa troupe d’acteurs et de facilitateurs donne des représentations improvisées sur ces sujets dans des lieux tels que les gares ferroviaires; à un moment donné, les acteurs se figent, révélant ainsi aux spectateurs qu’il s’agissait d’une scène fictive. À partir de là, les facilitateurs lancent la discussion et émettent des messages de prévention du VIH et de la violence. Les sketches de 10 à 20 minutes se déroulent généralement suivant un canevas de base, compte tenu de la sécurité des acteurs, mais l’improvisation y a une large place, selon les réactions du public. L’imprévisibilité est une caractéristique intrinsèque du théâtre d’embuscade. Le groupe a bénéficié d’une formation dans le cadre d’ateliers de Men as Partners (MAP), dispensés par EngenderHealth, sur les conséquences des stéréotypes et de l’inégalité des sexes qui peuvent mener à des relations malsaines, à des actes de violence domestique et au VIH/sida.
Pour accéder à des vidéos illustrant les travaux de l’organisation, voir Ambush Theatre: Changing lives with drama [Le théâtre d’embuscade pour changer des vies] ainsi que d’autres titres à
Ubuntu Bamadoda (Afrique du Sud)
Ubuntu Bamadoda est un ensemble de chorales masculines qui promeuvent la prévention de l’infection par le VIH et la violence sexiste. Cette initiative repose sur un programme de mentorat à l’intention de 50 garçons.
Une vidéo sur l’initiative intitulée Ubuntu Bamadoda: Supporting boys to become men [Ubuntu Bamadoda : aider les garçons à devenir des hommes] est disponible en ligne.
On peut télécharger la musique d’Ubuntu Bamadoda.
Le Fatherhood Project [Projet Paternité] (Afrique du Sud) s’attache à promouvoir des images positives des hommes en tant que pères et à encourager l’instauration d’un environnement politique et programmatique plus favorable à la participation des hommes à l’éducation de leurs enfants. Il procède pour ce faire au moyen d’une exposition photographique itinérante présentant des images des possibilités et des défis d’un resserrement des relations des hommes avec leurs enfants. Les matériels éducatifs élaborés dans le cadre du projet portent sur la paternité et les soins, la masculinité, la violence sexiste, les risques sexuels et le VIH/sida
Pour en savoir plus sur le projet, voir le site web.
Breakthrough [Percée] (Inde et États-Unis) est une organisation internationale de défense des droits de l’homme qui a recours aux médias, à l’éducation et à la culture populaire pour promouvoir les valeurs de la dignité, de l’égalité et de la justice. Parmi ses domaines d’intervention figurent la violence domestique et le harcèlement sexuel, les droits des femmes, les droits en matière de sexualité et de reproduction, l’égalité des races, des ethnies et des castes, et la religion et la paix. Elle applique quatre grandes stratégies :
- La musique, les beaux-arts, les arts du spectacle et la télévision au service du changement social.
- Un site web Interactif, www.breakthrough.tv, plate-forme éducative et ludique proposant des idées d’action;
- Des forums publics et des ateliers;
- Des matériels pédagogiques multi-médias.
Voir des videos:
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Add Verb Productions (États-Unis). Cette ONG axée sur le théâtre, dont le nom signifie « Ajouter le verbe », traite des grands questions sociales par des interventions créatives visant à amener les jeunes, les adultes et les organismes de services sociaux locaux à promouvoir la prévention, à apporter leur soutien et à lancer des actions dans les établissements d’enseignement et les communautés.
Le spectacle itinérant d’Add Verb intitulé You the Man [Toi l’homme] porte sur les relations malsaines, l’agression sexuelle et les violences sur rendez-vous. L’un de ses objectifs est d’amener les hommes à s’impliquer dans le discours et dans l’activisme axés sur la violence à l’égard des femmes. Le spectacle n’est pas une fin en soi mais un moyen d’amener les gens à parler des problèmes. présente six personnages, tous des hommes, dont la partenaire est ou a été victimisée. Par exemple, un ami, un père et un professeur s’efforcent de décider des choix dont ils disposent alors que la relation dans laquelle une jeune femme se trouve devient de plus en plus dangereuse.
Pour de plus amples informations, voir le site web.
Men as Partners [Les hommes en tant que partenaires] (Engenderhealth, Inde et Afrique du Sud)
Ce programme travaille avec les hommes pour les encourager à adopter des rôles constructifs en faveur de l’égalité des sexes (y inclus de l’élimination de la violence à l’égard des femmes) et de la santé dans leur famille et leur communauté. Dans le cadre d’un vaste effort visant à impliquer les hommes et les garçons, le programme a recours à des campagnes d’éducation locales et nationales, à des fresques murales, au théâtre de la rue, à des rallyes et aux médias.
Certaines vidéos de ces approches créatives sont disponibles en ligne :
Men: Telling It Like It Is, Volume 1
MAP Digital Stories: Afrique du Sud
Films en Inde (Rahul Roy cinéaste indépendant s’intéressant aux questions de masculinité)
En 1998, l’UNICEF et le bureau régional de l’Asie du Sud de Save The Children (Royaume-Uni) ont appuyé la production de films sur les masculinités au Bangladesh, en Inde, au Népal et au Pakistan. Ces films, qui traitent des expériences et des processus liés aux masculinités, ont offert une plate-forme qui a permis de lancer un débat avec les jeunes, en particulier les garçons et les jeunes hommes. Se situant à un niveau d’expérience générale, ils permettent d’examiner tout un éventail de questions couvrant le milieu scolaire, la famille, les relations avec l’autre sexe, les conflits de genre, la maltraitance, la violence et le VIH/sida. Accompagnés d’un guide des débats, ces films ont été utilisés dans le cadre de réunions et d’ateliers dans toute la région et au-delà, mais tout particulièrement en Inde, où ils ont été visionnés dans toutes les grandes villes.
Deux de ces films, Performance et When Four Friends Meet, sont accessibles.
African Transformation [Transformation africaine] (Ouganda, Tanzanie, Zambie)
African Transformation est un outil conçu pour promouvoir l’égalité des sexes, le développement participatif et l’action communautaire en aidant les femmes et les hommes à examiner d’un œil critique les rôles dévolus aux deux sexes. Le dossier d’African Transformation comprend neuf profils, sous forme audio, vidéo et écrite, de femmes, d’hommes et de couples de l’Ouganda, de la Tanzanie et de la Zambie qui ont surmonté les obstacles tenant au genre et les défis que cela présentait pour eux et qui sont devenus de ce fait des modèles de rôle dans leur communauté. Leurs cas illustrent les défis qu’ils ont eu à relever pour traiter de problèmes allant des valeurs traditionnelles et culturelles à la violence entre partenaires. Les profils vidéo sont destinés à être utilisés avec un guide de facilitation, mais ils peuvent aussi l’être seuls pour promouvoir le dialogue entre hommes et femmes. Ils couvrent les sujets suivants : rôles sociaux; normes traditionnelles et culture; santé génésique des femmes et des hommes; IST et VIH/sida; violence entre partenaires; aptitudes à la vie quotidienne; gestion conjointe des ressources; et bénéfices de la formation de réseaux. African Transformation a été produit par le Health Communication Partnership 1 en collaboration avec le Center for Development Foundation Uganda (CDFU).
African Transformation a fait l’objet d’une évaluation rétrospective à groupe témoin seulement en 2006 sur un échantillon randomisé de 116 femmes et 109 hommes dans chaque segment (intervention et contrôle). Les résultats de cette évaluation sont les suivants :
- Les participants se sont déclarés significativement plus confiants dans leur capacité de prendre part aux activités communautaires visant à éliminer ou à réduire les pratiques traditionnelles néfastes;
- Les participants des deux sexes ont exprimé des vues significativement plus équitables des rôles des hommes et des femmes que ne l’ont fait les non-participants;
- La participation au programme d’African Transformation a eu un effet positif significatif sur les perceptions de la part des hommes concernant les hommes qui assument des rôles non traditionnels (Underwood et al., 2007).
Pour de plus amples informations, voir le manuel.
Pour accéder aux profils vidéo (en anglais), voir le site web.
Outils disponibles pour les programmes ayant recours à la diffusion et à la mobilisation communautaires et aux médias
Preventing Family Violence: Lessons from the Community Engagement Initiative [Prévention de la violence familiale : leçons de l’Initiative d’engagement communautaire] (Family Violence Prevention Fund, États-Unis)
Ce manuel opère une synthèse des enseignements tirés de l’organisation d’activités au niveau communautaire et fournit des conseils issus des expériences des responsables de sites et autres organisateurs chevronnés. Il est destiné à quiconque souhaite entreprendre ou étendre des initiatives de prévention de la violence domestique, y inclus aux organismes s’intéressant à la santé familiale et communautaire, aux groupements de développement communautaires et aux dirigeants des groupes de base. Il contient des informations sur la façon de lancer les activités, des stratégies d’engagement efficace, des conseils sur le financement des projets et des informations sur la mesure de l’efficacité des projets. Il est disponible en anglais.
The Gender Bender Game [Le jeu masculin-féminin] (Soroptimist International, Indonésie)
Cet exercice pratique encourage les membres des communautés à repérer les stéréotypes des rôles et responsabilités attribués aux hommes et aux femmes, puis à les réévaluer et à les réviser en tenant compte de l’équité et de ce qui peut être accompli par les femmes/les filles, ou par les hommes/les garçons, ou par les membres des deux sexes. Les membres de la communauté ainsi que le facilitateur participent au processus d’apprentissage du repérage des problèmes, de la formulation d’alternatives et de solutions, et de la mise en application de celles-ci. L’exercice est disponible en anglais.
Les fiches d’information de Men Can Stop Rape sont disponibles gratuitement en anglais et en espagnol; elles traitent des sujets suivants :
- Le viol, problème d’hommes : pourquoi les hommes doivent se préoccuper du viol
- Appui aux survivantes : quand quelqu’un vous dit qu’elle s’est fait violer…
- Alcool, masculinité et viol
- Les athlètes, hommes forts
- Les survivants: les hommes victimes d’agressions sexuelles
- Viol et racisme
- Halte au viol: ce que les hommes peuvent faire
- Halte au viol: ce que les jeunes hommes peuvent faire
Voir le site web.
Making a Difference: Strategic Communications to End Violence Against Women [Faire une différence : communications stratégiques pour éliminer la violence à l’égard des femmes], UNIFEM
Cette publication fournit des informations détaillées sur l’élaboration d’une campagne médiatique, avec notamment des instructions étape par étape, des conseils et des check-listes applicables à diverses situations, par exemple pour la préparation des communiqués de presse et les façons de s’assurer qu’ils seront utilisés. Elle contient également des études de cas, des méthodes pour focus groups, des indications sur le pré-testing des matériels et des orientations concernant les stratégies de communication à court et à long terme. Disponible en anglais.
Pour les matériels audiovisuels pouvant être utilisés dans les campagnes de marketing social, chercher dans la section « Outils » dans la catégorie « matériels audiovisuels ».