Effort explicite de discussion sur le genre et les masculinités et de transformation des normes de genre
Les programmes visant les hommes et les garçons qui incluent des débats ouverts sur les questions de genre et de masculinité et des efforts délibérés de transformation des normes relatives au genre tendent à être plus prometteurs et plus efficaces que ceux qui ne font que reconnaître ou mentionner les normes relatives au genre et les rôles dévolus aux deux sexes.
Que faut-il souligner dans ces efforts ?
- Le fait que les normes relatives au genre sont élaborées par la société et pas déterminées par la biologie.
- Les effets négatifs que les notions traditionnelles de genre peuvent avoir sur les garçons et les hommes.
- Les modalités selon lesquelles le genre affecte et détermine les relations de pouvoir et les inégalités qui contribuent aux actes de violence à l’égard des femmes et des filles.
Mettre en question les rôles existants mais ne pas prescrire des comportements spécifiques
Il s’agit d’appliquer une approche orientée de la base vers le sommet et de doter les garçons et les hommes des moyens de prendre des décisions informées concernant leurs attitudes, leurs comportements et leurs choix dans la vie, en promouvant le débat sur les normes relatives au genre pour les remettre en question.
Leçons à retenir sur le fait de ne pas prescrire des comportements spécifiques :
- Prescrire un comportement désigné comme « bon » n’est pas bien reçu par un large segment de la population.
- Il faut reconnaître qu’il existe toute une gamme d’hommes et de garçons se situant à différents points d’un continuum allant des auteurs de la violence aux partisans de l’égalité des sexes.
- Il faut aider les hommes à négocier le processus du changement en identifiant des possibilités d’action spécifiques plutôt qu’attendre d’eux qu’ils s’engagent à une transformation personnelle totale.
Il est préférable de mettre en question les comportements et les rôles dévolus aux deux sexes de façon normative, pour que les débats et les actions aient un impact sur les croyances des hommes et sur leur compréhension de cette problématique complexe.
Exemples de cette approche dans la pratique
Sexto Sentido, la stratégie de modification de comportement menée sur plusieurs fronts, élaborée par l’organisation Puntos de Encuentro au Nicaragua, est un bon exemple de mise en pratique de cette approche.
Voir l’étude de cas.
Outils qui promeuvent une réflexion critique sur les normes relatives au genre et sur les versions non équitables et violentes de la masculinité
Necesitamos Poder Hablar/We Need to be Able to Talk [Nous devons pouvoir parler] (Puntos de Encuentro, Nicaragua). Ce guide et son DVD constituent un dossier de ressources méthodologiques à utiliser lors de causeries et d’ateliers sur le machisme et ses relations directes avec la violence sexuelle et le VIH/sida. Le guide comprend:
- Un cadre conceptuel et diverses vues sur le machisme, le VIH/sida et les abus sexuels.
- Des sommaires des vidéos spéciales de Sexto Sentido et une liste des thèmes possibles pour les travaux en groupe.
- Un guide méthodologique pour les ateliers.
- Un guide sur les questions à poser lors du visionnement des vidéos de Sexto Sentido.
- Des directives et des informations sur la façon d’éviter le VIH/sida et les abus sexuels pour les personnes directement affectées.
Le dossier coûte 20 dollars EU et est disponible en anglais et en espagnol. Pour de plus amples informations, s’adresser par courriel à ventas@puntos.org.ni.
Le texte du guide est disponible en anglais.
Program H Manuals [Manuels du Programme H] (Promundo et partenaires, Brésil) Ensemble de méthodes visant à amener les jeunes hommes à examiner d’un œil critique les normes rigides relatives à la masculinité et l’influence qu’elles exercent sur leur vie dans divers domaines : santé, relations personnelles, santé sexuelle et génésique et paternité. Ce dossier pratique apporte aux planificateurs de programmes, aux prestataires de soins de santé, aux pairs-éducateurs et aux autres personnels qui travaillent avec les jeunes des ressources novatrices pour faciliter les débats et encourager à la réflexion sur la masculinité.
Le dossier du Programme H comprend les manuels du programme, décrivant des activités de groupe pour les jeunes hommes, le DVD du dessin animé « Minha vida de João » [Il était une fois un garçon] et son guide de discussion. Chaque manuel porte sur un sujet distinct :
- Santé sexuelle et génésique
- Paternité et soin des enfants
- De la violence à la coexistence pacifique
- Raisons et émotions
- Prévention du VIH/sida et vie avec le VIH/sida
- Paternité, violence, émotions (y inclus toxicomanie) et VIH/sida
Dossier disponible en anglais, portugais et espagnol.
Les manuels du Programme H ont été adaptés en vue de leur utilisation en Inde par le Population Council et CORO for Literacy avec l’appui de l’Instituto Promundo. La version adaptée intitulée Yaari Dosti est disponible en anglais et Hindi.
Les manuels du Programme H ont été adaptés en vue de leur utilisation au Viet Nam par TCDN-MOLISA, Save the Children et l’Instituto Promundo avec l’appui de l’USAID et de Pact Vietnam. La version adaptée intitulée Tài liêụ dành cho đồng đẳng viên (Hợp phần trường học) est disponible en vietnamien.
Les manuels du Programme H sont également en cours d’adaptation en vue de leur utilisation en Tanzanie et dans les Balkans et les versions adaptées seront disponibles sous peu.
Men As Partners: A Programme for Supplementing the Training of Life Skills Educators [Les hommes en tant que partenaires : programme complémentaire de formation des éducateurs en préparation à la vie active], 2e édition (Afrique du Sud). L’initiative Men As Partners [Les hommes en tant que partenaires] (MAP) active en Afrique du Sud a produit cette publication en vue de son utilisation dans le cadre d’interventions auprès d’hommes pour réexaminer les normes relatives au genre qui exposent les hommes et leurs partenaires à des risques en matière de santé génésique et de violence sexiste. Il s’articule en trois sections portant sur divers aspects de la violence, et d’une section sur les relations entre les deux sexes qui traite du contrôle des comportements. Disponible en anglais.
Gender or Sex: Who Cares? Skills-building Resource Pack on Gender and Reproductive Health for Adolescents and Youth Workers [Genre ou sexe : quelle importance ? Dossier de ressources pédagogiques sur le genre et la santé génésique pour les travailleurs intervenant auprès des adolescents et des jeunes], Ipas (États-Unis). Ce guide propose une introduction à la question du genre et de la santé sexuelle et génésique (SSG), à l’intention des professionnels et des bénévoles qui travaillent avec les jeunes pour examiner avec eux l’influence du genre sur les questions de SSG. Il comprend un cursus d’atelier tenant compte des suggestions et des retours d’information d’organisations de différentes régions du monde. Une série d’activités participatives encourage les participants à réfléchir à la différence entre genre et sexe ainsi qu’aux valeurs sociales associées aux femmes et aux hommes, à la féminité et à la masculinité. Disponible en anglais et en espagnol.
Women and Men…Hand in Hand Against Violence (KAFA, Lebanon) Ce guide, produit par KAFA et Oxfam Grande-Bretagne, s’adresse aux spécialistes et aux organisations qui travaillent avec les hommes et les garçons. Il fournit des indications sur les moyens d’encourager la participation des hommes et des garçons à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, s’appuyant sur les situations propres aux communautés arabes du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Disponible en arabe; 143 pages.
Tenir les hommes responsables de leurs actions
Bien que les rôles dévolus aux deux sexes soient des construits sociaux, chaque homme est libre de choisir d’exercer ses privilèges masculins ou de s’en abstenir. Il est donc important de tenir les hommes responsables de leurs choix et de leurs actions, notamment des actes de violence qu’ils peuvent avoir commis, tout en les encourageant à changer.
Leçons à retenir des activités de responsabilisation des hommes
- S’assurer que les hommes sachent quelles sont leurs responsabilités en vertu de la loi.
- Discuter des limites de la confidentialité au début des activités lorsqu’il existe des lois qui exigent de certains professionnels qu’ils informent les autorités lorsque certains actes de violence sont portés à leur connaissance (par exemple, si une loi exige qu’un fournisseur de services informe les autorités en cas de violence envers des mineurs ou lorsqu’une personne est exposée à un danger imminent).
- Savoir quels sont les programmes pour les victimes et les agresseurs afin de pouvoir aiguiller les gens de manière appropriée s’il y a lieu.
Donner des exemples d’actions possibles
Les programmes doivent donner aux hommes et aux garçons une liste d’actions possibles en tant que point de départ. Ces actions peuvent avoir un effet sur la compréhension qu’ont les hommes de notions abstraites, telles que l’égalité des sexes et la masculinité.
Quelles sont certaines des actions que les hommes peuvent entreprendre pour prévenir la violence à l’égard des femmes?
La Campagne du ruban blanc, qui a démarré au Canada et qui opère actuellement dans plus de 55 pays, propose les actions suivantes:
- Écouter les femmes...apprendre ce qu’elles savent.
- S’informer sur le problème.
- Apprendre pourquoi certains hommes sont violents.
- Appuyer les événements organisés par la Campagne du ruban blanc.
- Réagir contre le langage sexiste et les plaisanteries qui dégradent les femmes.
- Apprendre à repérer le harcèlement sexuel et la violence sur les lieux de travail, dans les établissements d’enseignement et dans la famille, et s’y opposer.
- Appuyer les programmes locaux pour les femmes.
- Examiner en quoi leur propre comportement est susceptible de contribuer au problème.
- S’employer à résoudre le problème de manière durable.
- Participer aux efforts d’éducation de la Campagne du ruban blanc.
Pour plus de détails sur chacune de ses actions, voir le site web.
Pour une liste plus complète des mesures que les hommes peuvent prendre, voir un site web, xyonline.net, pro-féministe, qui vise à promouvoir l'objectif de l'égalité entre les sexes et la justice entre les sexes en mettant l'accent sur les hommes, la masculinité et de la politique des sexes. Le site est coordonné par le Dr Michael Flood, un sociologue de l'Université de Wollongong, en Australie.
Appuyer les hommes favorables à l’égalité des sexes qui peuvent donner l’exemple et lancer le débat
Tous les hommes ne font pas usage de violence et tous ne sont pas privilégiés de la même façon par les systèmes hiérarchiques genrés (à savoir les systèmes sociaux qui accordent davantage de pouvoir et d’autorité aux hommes qu’aux femmes). Pour appuyer ces hommes favorables à l’égalité des sexes qui peuvent servir de modèles de rôle, les initiatives peuvent :
- Identifier les voix favorables à l’égalité des sexes au moyen d’une recherche formative, d’évaluations communautaires ou par le biais des activités de l’initiative elle-même et les appuyer;
- Reconnaître les expériences douloureuses [celles des témoins ou des victimes d’abus ou des proches amis des victimes] qui motivent souvent les hommes à s’impliquer dans ce travail;
- Appuyer les hommes pour les aider à faire face à l’isolement que beaucoup d’eux ressentent lorsqu’ils défendent la cause des femmes et de l’élimination de la violence sexiste en réunissant ces voix favorables à l’égalité des sexes dans des espaces sûrs.
Quelles sont certaines des approches prometteuses pour encourager et renforcer la résistance face aux notions traditionnelles de la masculinité ?
Les hommes favorables à l’égalité des sexes qui s’abstiennent de recourir à la violence se trouvent à tous les niveaux de la société, dans de nombreux cadres, quel que soit le niveau socioéconomique ou le contexte dans tous les environnements contextuels (par exemple en situation de conflit). Parmi les approches prometteuses pour encourager ce que l’on a parfois appelé une « déviance positive » figurent celles :
- Qui permettent aux hommes de réfléchir aux coûts personnels de la violence;
- Qui créent des groupes de pairs alternatifs qui n’appuient pas la violence, tels que des clubs sportifs;
- Qui promeuvent les formes positives d’identité masculine fondées sur la non-violence et l’empathie (Widmer et al., 2006).
Exemples d’initiatives qui appuient les hommes favorables à l’égalité des sexes et qui promeuvent la résistance face aux notions traditionnelles de la masculinité :
Le Programme H, au Brésil, travaille avec les garçons et les jeunes hommes des zones de taudis, environnement connu pour sa violence :
- En identifiant les jeunes hommes favorables à l’égalité des sexes qui peuvent faire fonction de pairs-éducateurs;
- En créant des groupes de pairs non violents;
- En mettant les jeunes en rapport avec des modèles de rôle non violents;
- En présentant la non-violence comme un aspect « cool » de la culture populaire des jeunes.
Voir l’étude de cas et l’évaluation.
Approche de la violence à l’égard des femmes en tant que question de justice sociale
Historiquement, l’activisme axé sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes a été mené principalement par des femmes. Ceci a souvent eu pour effet d’inspirer aux hommes un certain scepticisme quant aux véritables dimensions du problème et de les empêcher d’adhérer à la recherche de solutions.
Comment les programmes doivent-ils traiter de la violence à l’égard des femmes et des filles en tant que question de justice sociale?
- En présentant le violence à l’égard des femmes comme une question de droits de la personne, de droits civils et de justice;
- En ne considérant pas la violence à l’égard des femmes exclusivement comme une question féminine;
- En rappelant aux hommes que la violence touche la vie d’êtres qu’ils aiment, mères, filles, femmes collègues, amies et autres personnes dont ils sont proches.
- En commençant par impliquer les hommes d’institutions spécifiques travaillant déjà à des questions de justice sociale, par exemple des parlementaires, des membres d’ONG actives dans d’autres domaines, des membres ou organisateurs de syndicats estudiantins, de membres des organismes des Nations Unies, etc.
Concevoir des programmes durables
Les programmes qui se maintiennent dans le temps et qui renforcent les messages par l’entremise de multiples points de contact sont plus efficaces que les interventions ponctuelles ne se répétant pas (Berkowitz 2006).
Leçons tirées sur la durée des programmes
- Il faut des programmes qui s’inscrivent dans le long terme pour modifier les normes relatives au genre fermement établies;
- Il faut être réaliste quant à ce que l’on peut réaliser en un laps de temps limité;
- Il peut être difficile d’obtenir des appuis financiers à long terme, étant donné que le financement d’interventions visant les hommes ont généralement été accordé à des initiatives de courte durée;
- Il peut falloir éduquer les donateurs sur la nécessité d’appuis financiers à long terme et sur les limites des interventions de courte durée
Veiller à ce que les programmes soient conçus pour lever les obstacles auxquels les hommes peuvent se heurter dans la lutte contre la violence sexiste. (D’après Funk, R., 2006, p.85)
Parmi ces obstacles peuvent figurer :
L’absence de modèles de rôle,
Le fait de ne pas savoir quoi faire,
La crainte d’avoir « l’air bête »,
Le crainte de paraître trop « féminin »,
La crainte de paraître trop sensible,
La dissociation par rapport aux hommes qu’ils connaissent,
La réticence à reprocher à d’autres des comportements qu’ils ont peut-être eus eux-mêmes la semaine précédente ou la veille,
La culpabilité,
La peur devant l’intensité des problèmes, l’abandon du privilège masculin, l’exposition à la colère des hommes, un acte considéré comme une trahison, l’accusation d’homosexualité,
La colère à l’égard des problèmes, d’eux-mêmes, des autres hommes.
L’homme qui apporte des changements dans sa vie et qui prend position plus fermement en faveur de l’égalité des sexes peut être perçu comme une menace pour les autres hommes, qui peuvent le ridiculiser ou le harceler (de Keijzer, Berkowitz, 2004).
Veiller à ne pas créer d’autres inégalités ou à ne pas renforcer les stéréotypes de genre
Dans tous les programmes travaillant avec des hommes et des garçons, même ceux qui visent d’autres problèmes tels que le VIH/sida, il faut s’assurer que l’approche retenue, les messages émis et/ou les images présentées ne renforcent pas involontairement les stéréotypes traditionnels néfastes sur l’un et l’autre sexe qui contribuent à la violence à l’égard des femmes et des filles.
Il faut également, dans les programmes qui visent à une transformation des rôles dévolus aux deux sexes et des normes de genre, veiller à ne pas induire involontairement d’autres attitudes discriminatoires (par exemple celles qui font que les hommes éprouvent le besoin de « protéger » les femmes en limitant leur mobilité, leur liberté ou leur droit à la vie privée) ou des points de vue anti-égalitaires (tels que l’homophobie) ainsi que cela se produit parfois. L’orientation sexuelle des hommes qui s’expriment contre le sexisme est souvent mise en question, en tant que stratégie consciente ou inconsciente visant à les faire taire, de sorte que peu d’hommes se déclarent effectivement opposés au sexisme (Jackson Katz).
Exemple : Comment les stéréotypes de genre peuvent émerger dans les travaux de groupe avec les hommes
Diverses initiatives, telles que le Programme H, Men As Partners et d’autres, signalent qu’un discours homophobe se manifeste souvent dans les groupes. Un jeune homme d’un groupe du Programme H, par exemple, a comparé le fait d’avoir des amis homosexuels à celui de s’associer à des pairs délinquants en disant : « Si vous vous baladez avec lui (un homosexuel), tout le monde pensera que vous êtes comme lui ». Selon les facilitateurs, les jeunes semblaient plus disposés à accepter d’enfreindre la loi (vol, toxicomanie) que la norme sociale, cette dernière infraction faisant qu’ils n’étaient pas considérés comme « un vrai homme » (homosexualité). Le stéréotypage de genre n’est pas seulement un problème qui mène aux sarcasmes, à la discrimination et même à la violence envers les personnes qui ne se conforment pas à la norme sociétale, mais il peut aussi encourager les jeunes hommes à être violents pour ne pas se faire accuser d’être « une chachatte » ou de « ne pas être un homme ».
Quelles mesures les programmes travaillant avec les hommes pour éliminer la violence à l’égard des femmes peuvent-ils prendre pour éviter les réactions négatives, telles que l’exposition au ridicule, le harcèlement, le renforcement des stéréotypes de genre, l’accroissement des attitudes discriminatoires et autres conséquences non désirées ?
Travailler sur leurs propres attitudes, croyances et valeurs : Changement bien ordonné commence par soi-même. Il s’agit ici de donner au personnel, aux bénévoles, etc., l’occasion de réfléchir à leur attitude, à leurs croyances et à leurs valeurs concernant les stéréotypes de genre et la sexualité et d’en parler. Le personnel et les bénévoles doivent aussi être tenus responsables des répercussions de leurs attitudes, croyances et valeurs sur leur travail avec les garçons et les hommes dans le domaine de la violence.
Travailler au niveau émotionnel ainsi qu’au niveau intellectuel : Les stéréotypes traditionnels en matière de genre doivent être abordés sur le plan intellectuel, celui des connaissances et des attitudes, et sur le plan émotionnel, celui des sentiments. Les hommes ont besoin d’espaces où ils peuvent parler de leurs sentiments concernant la sexualité et où ils peuvent aussi être éduqués sur l’homophobie en tant que forme d’oppression.
Signaler plus clairement les rapports entre l’homophobie et le sexisme : Les idées reçues sur les différences de genre séparent les femmes des hommes en les classifiant dans des catégories distinctes et hermétiques. Il est important d’aider les hommes (et les femmes) à se rendre compte que l’homophobie est liée à la croyance en la valeur de rôles fixes attribués aux deux sexes.
Source : Men As Partners Programme: Promising Practices Guide, élaboré pour EngenderHealth par Alan Greig et Dean Peacock, janvier 2005.
Être prêt à réagir aux insultes/injures concernant la sexualité et l’intégrité personnelle, de même que l’on réagit aux insultes/injures racistes ou sexistes.
Être aussi informé que possible, respecter la personne qui discute et se concentrer sur les opinions négatives à combattre et pas sur la personne qui émet ces opinions.
Ne pas s’attendre à gagner ou à perdre une discussion; l’important est de dire des choses qui doivent être dites, de transmettre l’information.
Éviter les discussions religieuses; lorsque les gens ont des opinions fermement établies, il peut être plus productif d’examiner les questions de sexualité du point de vue des sentiments de la personne lorsque des termes dérogatoires sont employés.
Être prêt à riposter. Parmi les ripostes possibles :
- J’ai un ami/un frère/une sœur qui est homosexuel/lesbienne et je trouve votre remarque insultante.
- Je trouve le terme de _______ (indiquer le terme injurieux) insultants et déplacés.
Appliquer l’approche NAC :
- Nommer les faits : « Il y a là un problème ».
- Rappeler l’Accord : Il est prévu dans nos règles de ne pas insulter/injurier
- Indiquer les Conséquences : « Si vous employez encore des termes injurieux, vous ferez l’objet de sanctions. » (Ces sanctions doivent être appropriées, adaptées au groupe et avoir été acceptées par tous les membres du groupe au début des activités).
Source : Talking Sexual Health. 2001. Debbie Ollis et Anne Mitchell
Disponible en anglais.
Outils utilisables pour promouvoir le respect de la diversité
[Jeunes femmes et jeunes hommes : reconnaître et respecter la diversité] (Salud y Género, Mexico)
Ce guide méthodologique a été formulé par l’organisation mexicaine Salud y Género, avec des partenaires du Programme H. Il contient diverses techniques ciblant les jeunes hommes et les jeunes femmes en vue de promouvoir le respect de la diversité sexuelle. Disponible en espagnol.
Ressources supplémentaires
Une liste de ressources pédagogiques sur le genre et la sexualité a été compilée par Michael Flood et est disponible en anglais.
Exercice de groupe sur l’orientation sexuelle
Cet exercice de 15 à 30 minutes est extrait de Men As Partners (MAP): A Programme for Supplementing the Training of Life Skills Educators [Les hommes en tant que partenaires : Programme de complément à la formation des éducateurs de préparation à la vie active (2e édition) par EngenderHealth et la Planned Parenthood Association of Afrique du Sud. Il vise à :
1. Faciliter la compréhension des différents types d’orientation sexuelle
2. Examiner les attitudes sociétales concernant l’homosexualité
3. Défaire les mythes relatifs à l’homosexualité
Disponible en anglais.
Not Round Here: Affirming Diversity, Challenging Homophobia: Rural Service Providers Training Manual [Pas chez nous : Affirmation de la diversité, mise en question de l’homophobie : Manuel de formation des prestataires de services en milieu rural] (2000) par Kenton Penley Miller et Mahamati Ce manuel de formation propose toute une gamme d’exercices pour explorer l’homophobie. Disponible en anglais.
Afraid of What? [Peur de quoi ?]
Vidéo produite par Promundo et des partenaires du Programme H, avec bande sonore sans paroles (effets sonores et musique seulement), pour traiter de l’homophobie pour divers publics. Disponible en anglais.