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Dernière modification: December 20, 2019

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Bien que les systèmes de suivi et d’évaluation (S&E) et les initiatives de recherche naissantes commencent à amasser des données solides sur les violences à l’égard des femmes et des filles (VEFF) dans les situations de conflit et d’après-conflit, de nombreux-euses expert-es affirment que cette problématique reste globalement mal comprise du point de vue épidémiologique. Les données sont rarement collectées de manière systématique, sont souvent le fruit de méthodologies déficientes et soulèvent des questions éthiques (The Global Women’s Institute et International Rescue Committee, 2016 ; Stark et Ager, 2011). Les initiatives de S&E sont inefficaces en raison du manque de moyens des travailleur-euses humanitaires, et du manque de hiérarchisation du S&E au sein des organisations recueillant des données dans ces situations.  De plus, rares sont les évaluations des effets rigoureuses visant à déterminer les meilleurs moyens de prévenir ou de réagir aux VEFF (The Global Women’s Institute et International Rescue Committee, 2019).

 

Depuis quelques années, la communauté internationale reconnaît petit à petit combien il est urgent de mieux comprendre, dans toute leur complexité, les VEFF dans les situations de conflit et d’après-conflit, afin de consolider les bases de savoirs et, en fin de compte, d’améliorer les stratégies conçues pour prévenir, atténuer et réagir à cette problématique impérieuse. Une base de savoirs a commencé à se constituer dans les années 1990, phénomène qui s’est accéléré dans les années 2000 grâce à une volonté de professionnaliser les réponses humanitaires, et à la meilleure visibilité des VEFF dans les situations de conflit, notamment suite à l’adoption des résolutions 1325 et 1820 du Conseil de sécurité des Nations unies. Depuis, ce domaine de recherche poursuit son essor grâce à une volonté de mener à bien de nouvelles études novatrices, et d’instaurer des systèmes de suivi et d’évaluation systématiques plus efficaces.

 

Des obstacles supplémentaires viennent s’ajouter aux recherches menées sur les VEFF au sein de populations victimes de conflits armés ou de violences de masse, dont :

  • L’insécurité, susceptible d’empêcher l’équipe de recherche de s’entretenir avec les populations
  • La difficulté à mener à bien ses recherches sur des populations en transit qui se déplacent d'un endroit à l’autre
  • L’absence de documentation ou de consensus sur la composition de la population étudiée (p. ex. statut de réfugié-e, reconnaissance des déplacé-es internes, etc.)
  • Des sources de financement limitées
  • La nécessaire priorité de la fourniture de services vitaux au détriment de la recherche et de la collecte de données

 

En outre, les populations étudiées sont touchées par des vulnérabilités croisées (p. ex. statut de survivant-e, pauvreté, délogement, etc.), susceptibles de compliquer un peu plus l’entreprise de recherche ou de collecte de données à des fins de S&E auprès de ces groupes. Ainsi, un traumatisme subi lors d’un cas de VEFF ou d'un assaut armé peut amener à se poser la question de la pertinence éthique d’impliquer cette personne dans une étude, ou peut altérer la capacité de la victime à se souvenir avec exactitude des événements s’étant produits à proximité du traumatisme.  Les procédures fondamentales en recherche (par exemple, obtenir le consentement éclairé d'un-e participant-e) peuvent s’avérer plus difficiles à appliquer dans les situations de conflit et d’après-conflit. Ce module formule des recommandations de bonnes pratiques éthiques et méthodologiques appliquées à la recherche sur les VEFF et au S&E dans ces contextes.