Domaines de leadership |
Voir la Base de données constitutionnelle d’ONU Femmes. Voir le module Législation. |
Stratégies déterminantes |
Voir par exemple le Plan d’action national du Libéria de 2009.
Consulter le site Peacewomen pour des conseils, analyses et exemples de plans d’action nationaux tels que préconisés par la résolution 1325 du Conseil de sécurité de l’ONU. |
Outils |
Pour des outils permettant d’intégrer une perspective de genre dans une évaluation des besoins en situation postconflictuelle, de l’évaluation préliminaire à la mise en œuvre et au suivi, voir Maguire, S. & Anderlini, S. 2009. PCNA-TRF Tool Kit: Note on Integrating Gender Perspectives. New York, UNIFEM. Pour des exemples de programmes pilotés par la communauté dans 6 zones différentes touchées par des conflits, voir : UNIFEM. 2008. Supporting Women’s Engagement in Peace-Building & Preventing Sexual Violence in Conflict - Community-Led Approaches in Afghanistan, Haiti, Liberia, Rwanda, Timor-Leste and Uganda. New York, UNIFEM. Pour une collection de ressources innovatrices, voir le Recueil d’informations d’ONU Femmes consacré aux femmes, à la paix et à la sécurité. Le Recueil d’informations est disponible en arabe, en anglais et en français. Pour une vue d’ensemble des rôles joués par les femmes dans la consolidation de la paix, voir : The Peacebuilding Initiative. 2007-2008. Empowerment: Women & Gender Issues: Women, Gender & Peacebuilding Processes. Pour un guide relatif à la promotion de la participation des femmes aux élections, voir le document des Nations Unies Women & Elections. |
Exemple : Négociations communautaires en faveur de la réconciliation et de la prévention des conflits au Burundi Une initiative de l’Association de coopération et de recherches pour le développement (ACORD) au Burundi porte sur la réconciliation et la prévention des conflits grâce aux négociations communautaires, qui sont suivies de la signature de contrats sociaux en présence de la communauté, des autorités locales et de témoins extérieurs. Une approche de genre est pleinement intégrée à cette initiative, de sorte que les femmes y participent aussi nombreuses que les hommes et y aient autant de poids qu’eux lors de la prise de décisions. Au début de la procédure de signature d’un contrat social par la communauté, une analyse approfondie des causes et des impacts du conflit est réalisée, ainsi qu’une analyse des réponses traditionnelles apportées au conflit, le cas échéant. Le dialogue et les négociations communautaires rassemblent des membres de la communauté appartenant à différents groupes, d’origines ethniques différentes, en vue de parler de leur situation et d’écouter des témoignages, ce qui permet aux gens d’admettre leurs torts et de demander pardon. Un « contrat social » est rédigé et signé d’un commun accord au sein de la communauté, et un comité de paix est élu pour veiller au respect de ce contrat social. Au Burundi, les comités de paix sont élus de façon démocratique et comprennent à la fois des Hutus et des Tutsis, des femmes et des hommes, des jeunes et des membres plus âgés de la communauté. Des « projets pour la paix » sont sélectionnés, qui ont pour objectif de rendre service à l’ensemble de la communauté et de contribuer à la solidarité mutuelle. Ces projets peuvent être liés à la reconstruction au lendemain du conflit et au relèvement, ou à la prévention des conflits. L’ensemble de la communauté est censé participer à la mise en œuvre du projet, et celui-ci doit avoir un impact rapide et durable, par exemple la reconstruction d’un pont ou l’ouverture d’une école, d’une route locale, ou d’un moulin ou d’un entrepôt commun. Près de 200 000 personnes ont participé à la phase pilote de cette initiative, qui a démarré en 2002. Source : Extrait de Moser, 2007, p. 8.
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Étude de cas : Les femmes et le processus de paix au Népal
La participation active des femmes au processus de paix au Népal est importante car nombre de leaders maoïstes sont des femmes, les femmes ont servi dans l’armée népalaise et milité pour la paix au cours du conflit, et elles ont des attentes très claires quant à l’avenir du Népal, après le conflit. À la suite du second mouvement populaire de 2006 qui visait à restaurer la démocratie, un mouvement de femmes national s’est créé, qui a dénoncé les violations des droits de la personne et les actes de violence à l’égard des femmes, condamné l’impunité continuelle dont bénéficiaient les auteurs de violences, et sensibilisé la société civile aux préoccupations des femmes en matière de sécurité. Une discrimination sociale profondément ancrée et la marginalisation politique ont privé les femmes de l’égalité d’accès à la table des négociations, mais certaines sont parvenues à exercer une influence sur les réunions de concertation et les activités de renforcement des capacités destinées à restaurer la paix dans leur pays. Le mouvement des femmes est parvenu à faire pression pour que l’assemblée constitutionnelle soit élue selon un système de représentation proportionnelle, pour qu’un quota de 33 pour cent femmes soit instauré à l’assemblée, et pour que des femmes participent aux institutions et aux comités concernés au cours de la phase de transition.
Les efforts visant à renforcer la présence des femmes au sein du processus de paix népalais ont débuté grâce à un groupe auquel appartenaient des femmes népalaises nominées pour l’initiative mondiale « 1000 femmes pour le prix Nobel de la paix en 2005 » et des membres féminins de différents partis politiques et de différents secteurs de la société. Lors des séminaires de renforcement des capacités et des formations à la médiation, les femmes ont appris la théorie et la pratique de la négociation. Plusieurs participantes ont ensuite été nommées membres du Groupe de travail pour la paix, qui a fait des déclarations concernant les documents des négociations de paix officielles. Dans le cadre d’un vaste processus consultatif, le groupe de travail a rédigé la « Charter for Equality 2006 » (Charte 2006 pour l’égalité), qui a servi de manuel de référence aux organismes transitoires pour tout ce qui concernait les questions relatives à l’égalité. Des conférences modérées et des sommets rassemblant des femmes et des représentants des partis politiques ont encouragé une meilleure prise de conscience du droit des femmes à une participation équitable à la vie et à la société népalaises. Trois femmes de haut rang sont devenues des actrices influentes de la démocratisation du Népal : la ministre népalaise des Affaires étrangères, la coordinatrice de l’alliance pacifiste Peace Women Alliance of Nepal, et la présidente d’un comité de l’assemblée constitutionnelle.
En dépit de la faible représentation continue des femmes et de leur manque d’influence sur la scène politique, le mouvement populaire et la transition en cours n’ont entraîné que de lents, bien que significatifs, progrès en matière d’égalité des sexes. Il est de plus en plus communément admis qu’une paix et une sécurité durables, y compris la prévention de la violence envers les femmes, ne seront possibles que si les femmes et les hommes participent de manière équitable au processus politique. L’émergence graduelle d’un mouvement de femmes a favorisé la sensibilisation des principaux acteurs politiques à la violence envers les femmes et aux besoins des femmes au Népal au lendemain du conflit. Il reste beaucoup à faire pour mettre un terme à la violence envers les femmes et à diverses formes de discrimination, et pour mettre en valeur la problématique des relations de genre, avant que l’égalité des sexes ne devienne enfin une réalité au Népal. Toutefois, une participation féminine significative et l’égalité des sexes sont devenues des composantes incontournables du programme politique du pays.
Source : Adapté du Département fédéral des affaires étrangères, Suisse, 2010, p. 19.