- En sus des Directives de l’IASC et du cadre d’ERPI de l’IRC, il est essentiel que les programmateurs des interventions ciblant les VFFF dans les situations de crise humanitaire formulent des stratégies de programmation visant à obtenir des impacts dans le long terme. Il arrive fréquemment que les programmes d’urgence soient conçus pour parer aux besoins immédiats sans envisager comme il convient les objectifs à long terme. Le fait de disposer d’un cadre général (qui va au-delà de la réponse précoce pour envisager les priorités et les objectifs des phases de transition et de développement) peut aider le personnel de terrain à élaborer des approches plus durables de la programmation; cela peut également contribuer à la formulation de plans d’action nationaux, de stratégies de coordination, de propositions pour la procédure d’appel global et les autres mécanismes de financement, et d’actions de plaidoyer auprès des bailleurs de fonds pour obtenir leur appui durable pour les programmes.
- Le principe de base du cadre stratégique présenté ci-dessous est que la lutte contre les VFFF exigent des stratégies coordonnées, interorganisations et multisectorielles qui: 1) facilitent une réforme des politiques et la mise en œuvre de lois de protection; 2) renforcent les capacités des systèmes de santé, de services psychosociaux, législatifs/judiciaires et de sécurité à reconnaître et à surveiller les VFFF et à y réagir; et 3) assurent des prestations de services rapides et respectueux aux survivantes.
La lutte contre les VFFF comporte également des actions visant à encourager un changement social fondamental qui appuie l’exercice des droits de la personne des femmes et la participation de celles-ci sur un pied d’égalité au développement économique et social, tant dans les situations de conflit qu’en temps de paix. En conséquence, si toutes les interventions doivent être conçues avec tact pour respecter la culture et la tradition, la promotion et la protection des droits des femmes implique invariablement une remise en question des valeurs sociales normatives qui favorisent les VFFF. Pour remédier aux causes structurelles de la violence de manière durable, les femmes et les filles, qui n’ont généralement eu qu’une part réduite dans la vie publique, doivent bénéficier d’appuis qui leur permettront d’être des agents actifs qui participent à tous les efforts de protection et de promotion de leurs droits.