- Lorsque cessent les combats, le libre accès aux armes de petit calibre et aux munitions encourage de nouveaux faits de violence envers les femmes. Les ex-combattants rentrent chez eux traumatisés et brutalisés. Certains extériorisent alors leurs angoisses et leur souffrance en s’en prenant à leur famille, souvent à l’aide des armes ramenées des combats. Des recherches ont montré que le risque qu’une femme soit tuée augmente avec l’accès des hommes aux armes à feu, bien que de nombreux hommes achètent des armes à feu dans le but de protéger leur famille. L’accès généralisé et non réglementé aux armes de petit calibre et aux munitions au lendemain d’un cessez-le-feu et de la conclusion d’accords de paix ouvre la voie à de nouveaux faits de violence envers les femmes. Le désarmement des combattants et leur réintégration dans la société font partie des tâches les plus importantes au terme d’un conflit.
- Dans les pays sortant d’un conflit, les armes circulent au sein de la communauté, et le stress d’après conflit, les perspectives économiques limitées et la diminution des services essentiels se cumulent pour exacerber le problème de la violence domestique. Le passage de la violence du front à la vie de famille peut s’avérer extrêmement délicat à gérer pour les ex-combattants, aussi bien masculins que féminins. Le retour de parents de sexe masculin, dont bon nombre sont traumatisés et ont été brutalisés par le conflit, peut introduire la violence au cœur même du foyer. Les risques pour les femmes en sont d’autant plus élevés lorsque les hommes rapportent des armes.
- Les meurtres familiaux constituent la seule catégorie d’homicides dans laquelle le nombre de victimes de sexe féminin dépasse celui des hommes. Le meurtrier le pus probable d’une femme tuée à son domicile est son partenaire ou un parent de sexe masculin. Celui-ci présente souvent des antécédents de violence familiale. La violence armée fait partie du cycle d’intimidation et d’agression que de nombreuses femmes subissent de la part de leur partenaire intime. Pour chaque femme tuée ou blessée par arme à feu, un très grand nombre d’autres femmes sont victimes de menaces. La plupart des armes utilisées lors d’homicides familiaux sont détenues légalement.
- On ne peut passer sous silence l’abus des armes par le secteur de la sécurité, et notamment par des policiers et des soldats lorsqu’ils ne sont pas en service. La question de la présence d’armes à domicile est étroitement liée à celle du désarmement. Une arme à la maison a beaucoup plus de chances de servir à menacer ou à blesser des membres de la famille que de servir à repousser un agresseur extérieur.