- Le dépistage consiste à « interroger les femmes sur leurs expérience de la violence /maltraitance, qu’elles en présentent ou non des signes ou des symptômes » (Bott et al., 2004). L’alternative consiste pour les services de santé à attendre que les survivantes prennent l’initiative d’évoquer ou de déclarer les violences pour y réagir. (Extrait du module Santé.)
- Lorsqu’il est bien mené, le dépistage systématique définit les principaux problèmes de violence que connaît la survivante, ce qui permet de déterminer les soins et le soutien dont elle a besoin de la part du prestataire qui procède à ce dépistage et d’autres intervenants de l’établissement ou de la communauté. Le dépistage systématique accroît les possibilités de fourniture de soins appropriés aux survivantes. (Extrait du module Santé.)
- On s’est intéressé ces dernières années au renforcement des capacités de dépistage chez les prestataires de soins de santé intervenant dans les zones touchées par les conflits. En procédant au dépistage de la violence à l’égard des femmes et des filles dans les situations d’urgence humanitaire, les prestataires de soins de santé peuvent apporter une aide salvatrice et minimiser les effets à long terme de ces violences sur les survivantes (Ciampi).
- Il existe toutefois des préoccupations largement répandues inspirées par les risques liés au dépistage systématique, en particulier dans les contextes où les ressources sont insuffisantes ce qui limite la formation des prestataires à ce type de dépistage (Garcia Moreno, 2002b) ainsi que l’appui fourni aux prestataires qui procèdent au dépistage. Le dépistage systématique peut être préjudiciable aux femmes dans les situations où les prestataires sont insensibles aux problèmes de violence ou mal équipés pour y répondre de manière appropriée, où la discrétion et la confidentialité ne peuvent pas être garanties et où il n’existe pas de services d’orientation appropriés. Un dépistage systématique mal pratiqué peut exposer les femmes à des risques supplémentaires de violence (Bott et al., 2004). (Extrait du module Santé.)
- Lorsqu’ils interviennent dans des situations d’urgence en phase de conflit et de post-conflit où les ressources tant financières qu’humaines sont souvent fortement sollicitées, les prestataires de soins de santé peuvent considérer le dépistage de la violence à l’égard des femmes et des filles comme une charge de travail supplémentaire et trouver difficile de concilier les prestations de services de qualité et la réalisation des cibles de productivité (Stevens, 2004, cité par Ciampi).
- Par ailleurs, le travail dans situations d’urgence en phase de conflit et de post-conflit impose souvent aux prestataires de soins des pressions supplémentaires conditions de vie et de travail difficiles, isolement, promiscuité, communications limitées avec les structures d’appui habituelles, changements de personnel expatrié fréquents et menaces possibles pour leur sécurité personnelle provenant des auteurs des violences et de leur famille ou des autorités (WHO, 1998 & Women’s Commission for Refugee Women and Children, 2002, cité par Ciampi).
- Toute initiative visant à introduire le dépistage de la violence à l’égard des femmes et des filles dans le secteur de la santé exige une démarche prudente et une mise en œuvre où l’on accorde une attention particulière à la sécurité et au respect de la vie privée et de la confidentialité (WHO, 1998 et Lapidus et al., 2002, cité par Ciampi ). Mais dans les situations d’urgence en phase de conflit et de post-conflit, il peut être difficile d’assurer la sécurité et le respect de la vie privée en raison du manque de ressources et de locaux.
- Avant d’envisager la mise en œuvre d’activités de dépistage, les prestataires doivent connaître les quatre approches fondamentales applicables en la matière : dépistage universel, intégration sélective,dépistage des personnes à risque élevé et dépistage sélectif (Pour des informations plus complètes sur le dépistage et les outils de dépistage, voir le module Santé)
Ressources complémentaires
Responding to Intimate Partner Violence and Sexual Violence against Women: WHO Clinical and Policy Guidelines [Réponse aux violences du partenaire intime et à la violence sexuelle à l’encontre des femmes: directives cliniques et politiques] (World Health Organization, 2013). Disponible en anglais (pp. 17-19).
Section du module Santé consacrée au dépistage. Disponible en anglais, français et espagnol.