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Dispositif minimum d’urgence (DMU)

Dernière modification: July 03, 2013

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  • Au cours de la phase aigüe d’une situation d’urgence, la priorité est de dispenser un Dispositif minimum d’urgence (DMU) pour s’assurer de répondre aux besoins de santé de base (y inclus les conseils de base) et pour atténuer les effets négatifs à long terme de la violence sur les survivantes.  Une fois que la phase aigüe est terminée et que l’on passe à la phase de post-conflit/relèvement, les programmes peuvent s’orienter vers des solutions plus durables par le biais d’un renforcement des capacités du secteur de la santé et adopter une approche globale et complète de la réponse à la violence à l’égard des femmes et des filles. 
  • Le DMU consiste en une série coordonnée d’actions prioritaires conçues pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et en gérer les conséquences, prévenir la morbidité et la mortalité dans le domaine de la santé reproductive, réduire la transmission du VIH et prévoir l’apport de services complets de santé reproductive lors des premières phases des situations d’urgence (IASC, 2005; Women’s Refugee Commission, 2006, revised 2011).
  • Le DMU constitue la base des programmes de santé sexuelle et reproductive dans les situations de conflit et de post-conflit. Il doit être mis en application dès le début de la situation d’urgence et être maintenu puis amplifié par l’apport de services complets de santé sexuelle et reproductive tout au long des crises de longue durée et de la phase du relèvement (Inter-Agency Working Group on Reproductive Health in Crises, 2009). Parmi les interventions du DMU figurent des activités et des actions salvatrices qui préviennent la maladie, les traumatismes et l’invalidité, en particulier chez les femmes et les filles. De ce fait, le DMU satisfait aux critères des mesures vitales du Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF) (Inter-Agency Working Group on Reproductive Health in Crises, 2009). 
  • Le DMU peut être mis en œuvre sans procéder à de nouvelles évaluations des besoins, étant donné que l’on dispose de données factuelles documentées qui en justifient l’emploi. Cela dit, la mise en œuvre du DMU doit être confiée à un personnel ayant reçu la formation voulue qui appliquera une approche coordonnée (Women’s Refugee Commission, 2003).
  • Il est important d’inclure dans la mise en œuvre du DMU des interventions de programme ciblées en faveur des adolescents et des sous-groupes vulnérables tels que les orphelins, les adolescents séparés de leur famille, les adolescents chefs de famille, les adolescents marginalisés et les enfants associés aux forces armées e aux groupes armés (UNFPA and Save the Children, 2009).  Ces interventions ciblées en faveur des adolescents doivent comprendre des activités de prévention de base, une coordination multisectorielle avec la participation d’adolescents et des services conviviaux pour adolescents (UNFPA and Save the Children, 2009).
  • Il faut également inclure dans la mise en œuvre du DMU des interventions ciblées en faveur des femmes et des filles marginalisées en raison de leur orientation sexuelle, de leur identité sexuelle, de leur âge, de leur ethnicité ou de leur religion. Dans le monde entier, par exemple, les femmes transgenres sont non seulement exposées à des agressions sexuelles et physiques motivées par leur identité sexuelle, mais elles peuvent également se voir refuser les services auxquels ont accès les autres survivantes (OHCHR, 2011). 
  • Le processus de mise en œuvre du DMU repose sur les objectifs et les activités décrits ci-dessous:

 

Objectif

Activités

Identifier une/plusieurs organisation(s) et une/plusieurs personnel(s) pour faciliter la coordination et la mise en œuvre du DMU.

 

  • Veiller à ce qu’un coordonnateur/une coordonnatrice chargée des questions de santé reproductive soit en place et opère au sein de l’équipe de coordination de la santé;

  • Veiller à ce que des points focaux pour la santé soient désignés auprès des camps et des organismes d’exécution;

  • Diffuser les matériels d’instructions sur la mise en œuvre du DMU et veiller à ce qu’ils soient utilisés.

 

Prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et apporter une aide appropriée aux survivantes.

  • Veiller à ce que des systèmes et des mécanismes de protection soient en place pour protéger les populations déplacées des violences à l’égard des femmes et des filles;

  • Veiller à ce qu’une intervention médicale standard pour les survivantes de violences à l’égard des femmes et des filles soit disponible. Cette intervention devrait inclure la contraception d’urgence, la prévention des IST, la prophylaxie post-exposition pour prévenir la transmission du VIH, la vaccination contre le tétanos et l’hépatite B, et le soin des plaies selon qu’il y a lieu.

  • Garantir aux survivantes le respect de leur vie privée et la confidentialité;
  • Veiller à ce que soient présents à tout examen médical un agent de santé ou un chaperon du même sexe et parlant la même langue soit présent et, si la survivante le souhaite, un membre de la famille ou un(e) ami(e).

 

Réduire la transmission du VIH

  • Assurer le respect des précautions universelles contre le VIH et le sida;

  • Garantir la disponibilité de préservatifs gratuits;

  • Assurer la sécurité du sang destiné aux transfusions.

 

Prévenir la surmorbidité et la surmortalité néonatales et maternelles

  • Fournir des trousses d’accouchement hygiéniques à toutes les femmes enceintes et à toutes les accoucheuses pour favoriser les accouchements à domicile dans de bonnes conditions d’hygiène;

  • Fournir des trousses d’accouchement pour sages-femmes (UNICEF ou équivalentes) pour faciliter les accouchements dans de bonnes conditions d’hygiène et à moindre risque dans les établissements de santé;

  • Entreprendre la mise en place d’un système d’aiguillage pour gérer les urgences obstétricales.

 

Plan pour la fourniture de services complets de santé reproductive intégrés dans les soins primaires 

  • Recueillir les informations contextuelles de base;

  • Repérer les sites appropriés pour les futures prestations de services complets de santé reproductive;

  • Évaluer le personnel et identifier les protocoles de formation.

  • Extrait et adapté de : IASC. 2005.Guidelines for Gender-based Violence Interventions in Humanitarian Settings [Directives en vue d’interventions contre la violence basée sur le genre dans les situations de crise humanitaire], p. 63 et IRC. 2012. GBV Emergency Response & Preparedness: Participant Handbook [Interventions d’urgence et préparations aux urgences en matière de violence sexiste: manuel du participant] pp. 46-47. 
  • Il est essentiel d’assurer un suivi de la mise en œuvre du DMU.  Même si les partenaires de la lutte contre le VFFF ne sont pas directement chargés de ce suivi, ils devraient en connaître les principaux éléments, qui sont résumés dans l’outil de contrôle suivant: 

 

Exemple: Le personnel de santé du Nord-Darfour a distribué des fournitures de contraception d’urgence (CU) aux sages-femmes des villages, accompagnées d’une fiche d’information (en arabe) élaborée par le coordonnateur du DMU indiquant pourquoi et où les femmes et filles peuvent accéder aux soins en cas de viol. Le coordonnateur du DMU a fait savoir aux commandants de l’Union africaine (UA) au Nord-Darfour qu’ils pouvaient orienter toutes les survivantes de viol vers un dispensaire local où elles seraient traitées. La patrouille de la police civile de l’UA (CIVPOL) a également distribué des fiches d’information (en arabe) sur les avantages et la disponibilité des soins pour les survivantes de violences sexuelles après une agression. Le coordonnateur du DMU a organisé des réunions avec les membres de la CIVPOL sur l’importance de la prise en charge clinique des survivantes de viol. Au Darfour occidental, des sages-femmes ont été identifiées en tant que points focaux de la protection contre les violences sexuelles, auxquels les femmes déplacés pouvaient s’adresser confidentiellement; les points focaux orientent ces femmes vers des centres de soins médicaux. Au Nord-Darfour, les accoucheuses traditionnelles ont diffusé des messages sur la violence sexuelle auprès des communautés. Au Sud-Darfour, des équipes de santé de femmes ont mené des actions communautaires de proximité pour les survivantes de violences sexuelles.  Certains organismes ont immédiatement établi dans les camps des centres pour femmes qui offrent un refuge sûr aux femmes et aux filles et où les survivantes de violences sexuelles peuvent recevoir des soins holistiques confidentiels dans un environnement qui minimise la stigmatisation sociale.

Les mesures stratégiques clés auxquelles ce programme doit son efficacité et qui pourraient être adaptées dans le cadre d’autres programmes comprennent les mesures suivantes  :

- Les informations sur la contraception d’urgence ont été diffusées par des prestataires de soins de santé connus dans la langue locale; 

- La police a participé dès les premiers temps à l’orientation des survivantes de viol vers les services appropriés; 

- Des matériels d’éducation sur la violence sexuelle et les soins disponibles ont été distribués par un personnel faisant autorité;

-  Différents points focaux ont été identifiés compte tenu des personnes respectées et accessibles dans la communauté.

Source: Extrait des travaux réalisés de 2005 à 2006 par l’équipe de terrain de la Women’s Commission for Refugee Women and Children, 2006 décrits dans Dispositif minimum d’urgence en santé reproductive: Module d’apprentissage à distance, (révision de 2011). 

 

Outils complémentaires 

Pour des informations détaillées sur le DMU, voir le site Web de la Women’s Commission for Refugee Women and Children.

 Voir aussi les études de cas ayant trait à la mise en œuvre du DMU. 

Pour des matériels de formation sur le DMU, voir Women's Commission for Refugees. 2006 (révision de 2011). Dispositif minimum d’urgence (DMU) en santé reproductive dans les situations d’urgence  : Module d’apprentissage à distance

 Voir la Trousse à outils d’urgence pour les intervenants contre la violence sexiste (International Rescue Committee).  Disponible en plusieurs langues.

Voir UNFPA and Save the Children. 2009. Boîte à outils pour la santé sexuelle et reproductive des adolescentes en situation de crise humanitaire, DMU : Fiche d’information sur les adolescentes et la violence sexuelle.