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Les adolescentes et les fillettes courent des risques accrus de violence en temps de conflit et de crise. Du fait de leur âge, de leur sexe et de leur statut social peu élevé, elles peuvent être exploitées et harcelées et faire l’objet d’abus de la part de membres de leur famille, de soldats, de membres de groupes armés, de la police et des forces de maintien de la paix ainsi que des agents humanitaires (Siddiqi, 2012). Lorsque les conflits armés viennent affaiblir les structures communautaires d’appui et de protection normales, leur vulnérabilité s’accroît (Holste-Roness, 2006).
- Responsabilités domestiques accrues. Les adolescentes et les fillettes peuvent être chargées de nombreuses responsabilités domestiques en temps de crise, pour prendre soin de leurs frères et sœurs plus jeunes ou pour gérer le ménage en l’absence de leurs parents. Elles peuvent également devenir elles-mêmes chef de ménage lorsque leurs parents ou leurs tuteurs ont été tués durant les hostilités (Siddiqi, 2012).
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Mariage précoce. En raison de la pauvreté causée par les conflits, les familles peuvent marier leurs filles à un jeune âge pour se procurer les ressources que constituent leur dot (Siddiqi, 2012).
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Manque d’accès aux services de santé reproductive. Étant souvent négligées dans les soins de santé et les efforts de diffusion, les adolescentes et les fillettes peuvent ne pas avoir un accès convivial et respectueux à l’information et aux services de santé reproductive (Siddiqi, 2012).
- Les adolescentes peuvent devenir mères à la suite d’un viol (voir la section sur les enfants nés d’un viol).
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Moyens d’existence dangereux. Les adolescentes et les fillettes peuvent se livrer à des activités dangereuses, telles que le commerce sexuel, en tant que moyens d’existence, quelquefois sous la pression de membres de leur famille. D’autres tombent victimes du travail forcé et de la traite à des fins sexuelles (Schulte & Rizvi, 2012).
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Isolement et manque d’accès à l’éducation. Le fardeau des travaux domestiques peut isoler les filles de leurs amies et les garder à l’écart des établissements scolaires et des réseaux de soutien. Les filles peuvent se voir refuser le même accès à l’éducation que les garçons et se trouver ainsi défavorisées sur le plan social et économique. Certains rapports indiquent que l’incidence de la violence est supérieure chez les filles non scolarisées (Schulte & Rizvi, 2012). Les filles ayant subi des violences au cours d’un conflit armé peuvent être séparées de leur famille, traumatisées psychologiquement et physiquement et incapables d’accéder aux soins de santé et aux services d’éducation nécessaires (Holste-Roness, 2006).
- Les filles associées aux groupes armés font face à des dangers particuliers. Dans les zones de conflit, les filles sont exposées à des risques d’enlèvement, de recrutement ou de conscription volontaire dans les groupes armés où elles deviennent des soldats ou des esclaves sexuelles ou domestiques (Schulte & Rizvi, 2012)
Pour de plus amples informations, voir:
Women's Refugee Commission, 2014."Strong Girls, Powerful Women: Program Planning and Design for Adolescent Girls in Humanitarian Settings. Disponible en anglais.
Mazurana, D. and Carlson, K. 2006. “The Girl Child and Armed Conflict : Recognizing and Addressing Grave Violations of Girls’ Human Rights”[Les filles et les conflits armés: reconnaissance des graves violations des droits fondamentaux des filles et lutte contre ces violations]. United Nations Division of the Advancement of Women, expert group meeting in Florence, Italy, 25-28 septembre 2006. Disponible en anglais.
Save the Children. 2005. “Forgotten Casualties of War: Girls in Armed Conflict” [Victimes oubliées de la guerre: les filles dans les conflits armés]. Disponible en anglais.
Verhey, B. 2004. “Reaching the Girls: Study on Girls Associated with Armed Forces and Groups in the Democratic Republic of Congo” [Atteindre les filles: études sur les filles associées aux forces et aux groupes armés en République démocratique du Congo]. Save the Children. Disponible en anglais.
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Les normes sociales peuvent empêcher les filles de s’exprimer en public sur les problèmes de sécurité et les incidents d’abus (Siddiqi, 2012).
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Pour les recherches et les statistiques sur la violence et les facteurs de risque des adolescentes ainsi que sur les pratiques et programmes prometteurs mis en œuvre dans différentes régions, voir : Bruce, J. 2011. “Violence Against Adolescent Girls: A Fundamental Challenge to Meaningful Equality” [Les violences à l’égard des adolescentes : problème fondamental pour la véritable égalité]. A Girls First! Publication: Population Council. Disponible en anglais.
Voir aussi: Savarese, L. 2009. “Refugee Girls: The Invisible Faces of War” [Filles réfugiées: visages invisibles de la guerre] Women’s Refugee Commission. Disponible en anglais.
La Coalition for the Adolescent Girl formée en 2011 a mené une consultation en deux parties avec des experts de l’intervention humanitaire, des questions de genre et de la protection des enfants pour exprimer le besoin urgent de nouvelles stratégies humanitaires axées sur les adolescentes. Le rapportMissing the Emergency: Shifting the Paradigm for Relief to Adolescent Girls [Manquer l’urgence: changement de paradigme des secours pour les adolescentes] définit l’état actuel des pratiques, du discours et du plaidoyer concernant cette population.
L’Équipe spéciale interinstitutions des Nations Unies pour les adolescentes (UNAFTF) coprésidée par l’UNFPA et l’UNICEF a été établie en 2007; elle appuie des programmes dans les pays en situation de post-conflit, visant particulièrement les filles de 10 à 14 ans.
L’initiative Together for Girls est un partenariat public-privé mondial qui consacre ses efforts à l’élimination de la violence à l’égard des enfants et en particulier la violence sexuelle à l’égard des filles. C’est à cette initiative que l’on doit les Enquêtes sur la violence à l’égard des enfants, conçus par les Centers for Disease Control des États-Unis, activité pionnière qui recueille des données sur la prévalence de la violence psychologique, physique et sexuelle à l’égard des jeunes des deux sexes de moins de 18 ans ainsi que sur les circonstances de ces violences, et sur l’incidence des violences au cours de 12 mois écoulés envers les filles et les garçons de 13 à 17 ans. Certaines de ces enquêtes ont été menées dans des pays en situation de conflit et de post-conflit.