Planification

Dernière modification: September 14, 2012

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Les options
Les options

Avant la constitution du groupe de soutien, les organisations concernées doivent convenir:

  • du profil des femmes participant au groupe, qui orientera ses thèmes et activités. Ainsi, des groupes de femmes vivant dans des centres d’hébergement d’urgence à court terme pourraient s’intéresser davantage à la compréhension du phénomène de la violence et à la manière d’affronter les crises que les groupes vivant dans des logements transitoires ou à plus long terme. Les abris peuvent également constituer des groupes pour certains sous-groupes de femmes (par ex. femmes appartenant aux minorités, femmes d’une certaine confession, lesbiennes, femmes handicapées, femmes ayant des problèmes de santé mentale, femmes dépendantes aux drogues ou à l’alcool, femmes plus âgées ou plus jeunes, femmes réfugiées, demanderesses d’asile, etc.). Les décisions relatives au profil des participantes peut être fonction des ressources disponibles, notamment la compétence et l’expérience du personnel, et la capacité à gérer les risques. 
  • du but principal du groupe, qui fournit un point de convergence aux facilitateurs et aux participants, et un moyen pour orienter la direction du groupe. Le but devrait être défini dès le début pour encourager le groupe et susciter l’intérêt de participants potentiels. Il devrait être énoncé dès le départ, débattu et (si nécessaire) révisé avec les participants.
  • des objectifs qui sont nécessaires pour réaliser le but principal, certains d’entre eux ayant été définis lors de la planification du groupe et d’autres établis avec les participants après le début des séances. 
  • Par exemple, si le but principal est “l’établissement d’un environnement de soutien mutuel qui permettra aux participants d’aborder leurs expériences de survivantes de la violence”, les objectifs pourraient inclure:
    • l’établissement d’un espace où chacun des membres du groupe se sent en sécurité pour évoquer ses expériences personnelles; et
    • le partage confidentiel au sein du groupe des expériences vécues par les femmes.
  • des principaux points d’apprentissage sur lesquels se portera l’attention du groupe, qui peuvent être identifiés en examinant l’information ou les connaissances particulières que les participants devraient acquérir, les attitudes que le groupe s’emploie à encourager ou à modifier, et les compétences que les membres du groupe devraient obtenir en vue d’atteindre les objectifs. Par exemple, un groupe de soutien contre la violence domestique pourrait avoir les objectifs et les points d’apprentissage suivants.                       

Objectifs et points s’apprentissage d’un groupe de soutien contre la violence domestique 

Objectifs

Points d’apprentissage

Faire comprendre que la violence n’est pas imputable à la femme et qu’elle est une question de pouvoir et de contrôle

 

Information: the Power and Control wheel; anatomie des relations violentes; rapport entre la socialisation liée aux sexes et la violence dans la relation.

 

Attitudes: la justification et la tolérance de la violence évoluent vers la responsabilisation de l’auteur de violence;  reconnaissance de l’influence des attentes sociales et de la socialisation sur les choix des femmes en matière de relations intimes.

 

Compétences: reconnaissance des tendances à exercer le pouvoir et le contrôle dans sa propre vie et celle d’autres  membres du groupe (essentiellement dans les relations intimes, mais aussi envers d’autres personnes comme les parents, les supérieurs hiérarchiques, etc.)

Encourager l’estime de soi 

 

Information: les effets positifs d’une meilleure estime de soi sur la santé mentale, la situation psychosociale et les compétences parentales de l’individu. 

 

Attitudes: comprendre l’estime de soi comme une expression de la dignité humaine.

 

Compétences: méthodes pour découvrir son potentiel et ses aptitudes; reconnaître ses accomplissements; et présenter ses compétences  d’une manière reconnaissante aux autres.

Comprendre la violence domestique comme une forme d’atteinte aux droits fondamentaux des femmes et des enfants.

 

Information: introduction aux valeurs humaines (par ex. la Déclaration universelle des droits de l’homme et la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes).

 

Attitudes: comprendre les droits de l’homme comme des valeurs fondamentales octroyées à tous les êtres humains, indépendamment du sexe, de la race, de l’âge, du handicap, de l’orientation sexuelle,  de la nationalité, etc.

 

Compétences: analyser les situations de violence domestique sous l’angle des droits humains.  

Extraits: [légèrement adaptés] Martins, et. al., 2009. “The power to change: How to set up and run support groups for victims and survivors of domestic violence”. NANE Women's Rights Association, Associazione Artemisia, AMCV, NGO Women's Shelter, and Women's Aid Federation of England. RU  

Bien que la situation et les besoins particuliers de chaque groupe puissent varier, les considérations générales relatives à la planification de la dimension, de la périodicité et de la durée d’existence des groupes sont comme suit:

  • la taille optimale des groupes de soutien est de huit à 12 personnes, bien que ceux composés d’aussi peu que six personnes et jusqu’à 14 personnes soient acceptables.
  • des réunions hebdomadaires peuvent contribuer à renforcer la confiance et la familiarité entre les membres. La tenue trop fréquente de réunions risque d’encourager la dépendance et nécessite un engagement trop fort, rendant les séances moins constructives. 
  • la durée d’existence adéquate des groupes de soutien est d’environ trois mois (ou 14 séances hebdomadaires), ce qui offre suffisamment de temps au développement personnel sans nécessiter un engagement excessif.
  • les groupes pourraient offrir un programme fixe avec un nombre prédéterminé de séances, ou illimité, proposant un programme souple et permettant aux femmes qui entrent en foyer d’hébergement de s’y joindre à tout moment.

Avant la première séance du groupe de soutien, un certain nombre d’étapes importantes devront être suivies:

  • animer une séance individuelle avec chaque participant avant la première séance de groupe. Cela permettra au personnel de revoir la situation de la victime, de partager l’information au sujet du groupe, et d’examiner les attentes des femmes. Il pourrait être également utile de préparer dès la première séance un plan de soutien aux femmes. Cela contribuerait à identifier tous les besoins individuels ou les occasions pour réduire les obstacles à la participation des femmes (par ex. en fournissant un interprète). 
  • examiner les dispositions relatives à la garde des enfants avec les femmes (le cas échéant), dans la mesure où elles pourraient en être les seules responsables. La prise en charge des enfants ou le soutien à l’accès à d’autres services de garde d’enfants pendant les réunions de groupe permettent de réduire, voire d’éliminer, d’éventuels obstacles à la participation des femmes. Le personnel pourrait se renseigner sur le fait de savoir si une femme dispose d’une aide pour la garde des enfants et si un tel service est nécessaire pour chaque groupe ou par intermittance seulement, sur les âges et le sexe des enfants, et si certains enfants ont des besoins spéciaux  à prendre en considération.  
  • effectuer une évaluation des risques avec chacune des femmes avant, pendant et après la fin de leur participation aux groupes de soutien.  L’accent devra être mis sur le besoin d’une évaluation des risques après la tenue de séances de groupe qui abordent des sujets dangereux, dans la mesure où cette période peut présenter de hauts risques pour les femmes. Si la femme ne vit pas en foyer d’hébergement, ou un autre cadre protégé, le processus d’évaluation des risques peut indiquer qu’elle n’est pas en sécurité en participant au groupe. En fonction de la capacité de l’organisme à réagir aux situations à risque, les services du foyer d’hébergement en question peuvent ne pas être en mesure d’offrir une aide aux groupes de soutien pour les femmes qui sont déjà exposées à des risques élevés de nouvelles violences. La planification sécuritaire devrait être effectuée, le cas échéant, parallèlement à l’évaluation des risques.