Ces lignes directrices s’adressent aux victimes de la violence familiale, mais peuvent s’adapter à la situation des femmes fuyant d’autres formes de violence.
Avant d’entamer une démarche de planification sécuritaire en consultation avec une femme concernée il convient:
- d’examiner l’objectif et le processus de planification sécuritaire et lui demander si elle souhaite s’y engager.
- de préciser qu’elle est libre d’avoir ou pas un plan sécuritaire, et la décision d’agir en conséquence lui appartient.
- de fournir un soutien affectif pendant et après le processus sécuritaire.
- d’expliquer la nature confidentielle de l’information et toutes ses limites juridiques.
- de se renseigner uniquement sur l’information nécessaire à l’aménagement sécuritaire pour la femme.
Chaque étape de la planification doit être franchie en partenariat avec la femme qui sollicite de l’aide, afin que les conclusions et décisions concernant le plan relèvent de celle-ci.
Étudier les résultats de l’évaluation des risques, qui doivent porter sur l’agresseur et les facteurs sécuritaires et examiner l’utilité de chacun d’eux pour déterminer l’influence qu’ils pourraient exercer sur la sécurité de la femme concernée et celle de tous ses enfants ou dépendants. Ces facteurs comprennent:
- Des facteurs relatifs à l’auteur de violence:
- actes de violence
- menaces, idées, intentions violentes
- escalade ou menaces de violence physique ou sexuelle
- violations des ordonnances des tribunaux civils ou pénaux
- attitudes négatives
- autres actes criminels
- réactions aux changements de dynamique en termes de pouvoir et de contrôle
- situation de l’emploi ou problèmes financiers
- toxicomanie
- problèmes de santé mentale
- autres considérations (par ex. changements majeurs de mode de vie, accès à des armes, crise affective en cours, adaptation à la douleur chronique, formation au combat ou au service militaire, etc.).
- Des facteurs relatifs au soutien sécuritaire:
- niveau de soutien personnel
- conditions de vie
- niveau de crainte
- obstacles créés par des attitudes et des croyances
- conséquences médicales de la violence
- situation de l’emploi et problèmes financiers
- préoccupations lies à l’enfant
- toxicomanie
- accès aux services
- réactivité des services
- fourniture d’information
- coordination des services
Il est tout aussi important d’examiner des stratégies de sécurité, notamment:
- celles utilisées dans le passé et à présent pour assurer la sécurité de la femme.
- celles utilisées par des organismes et des services pour essayer de lui apporter un soutien.
- le degré d’utilité des stratégies et les difficultés rencontrées pour leur mise en oeuvre.
Élaborer un nouveau plan de sécurité qui repose sur les stratégies précédemment appliquées par la femme concernée et les leçons qu’elle en a tirées. Aider à la mise au point de nouvelles stratégies fondées sur des facteurs de risque identifiés, des mécanismes de soutien sécuritaire et des mesures de protection à sa disposition. Ces stratégies peuvent consister à:
- prendre des actions ou mesures spéciales pour améliorer sa sécurité physique (par ex. préparer un sac de sécurité d’urgence, indiquer des contacts de soutien dans la communauté, etc.)
- définir les mesures garantissant que ses besoins essentiels en matière de santé, financière et sociale sont satisfaits (par ex. ouvrir un compte bancaire séparé ou créer un plan financier, décider de vivre en foyer ou de trouver un logement permanent, etc.).
- faire appel aux services de soutien (par ex. déposer un rapport de police, obtenir une ordonnance de protection, comprendre toutes les mesures de contrôle concernant l’auteur de violence, comme l’obligation de se présenter devant un tribunal ou un agent de probation, etc.).
Examiner les facteurs susceptibles d’influencer la mise en oeuvre du plan de sécurité, notamment:
- l’ampleur de l’effort ou de l’intervention nécessaire pour protéger la sécurité de la femme concernée (ainsi que celle de ses enfants et d’autres proches parents).
- le risque que le conjoint violent commette des actes de violence physique graves envers la femme, ses enfants ou autres proches parents.
- toute action immédiate qui s’impose.
- les intervalles auxquels le plan de sécurité doit être réexaminé et actualisé (par ex. tous les mois ou plus fréquemment s’il s’agit d’un dossier à haut risque ou lorsque la relation ou les circonstances évoluent).
(British Columbia Institute Against Family Violence, 2006; Parkes, 2007; Davies, et al.,1998; Hamby and Bible, 2009).
Gabarit: Plan de sécurité du départ (États-Unis)
Nom:
Date de préparation: Dates mise à jour:
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1. Dans le cas où je décide de partir, je vais savoir comment en sortir en toute sécurité.
- J'ai identifié ce que les portes, les fenêtres, les ascenseurs, les escaliers, ou les escaliers de secours Je voudrais utiliser, tout comme je le ferais en cas d'incendie. (Utilisez cet espace pour prendre des notes.)
- C'est ainsi que je voudrais évacuer ma famille, et la route nous faudrait pour sortir:
- Je vais répéter ce plan d'évasion, et le cas échéant, pratiquer avec mes enfants au moins une fois. (Notez les dates que vous désirez aborder le plan.)
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2. Dans le cas où je dois partir rapidement, je vais avoir des éléments importants prêt et accessible.
- Articles que j'ai préparé pour l'évasion Sacs d'urgence
- Vêtements et objets personnels
- Clés (voiture, maison, bureau, etc) et un téléphone cellulaire
- Crédit, de débit ou par chèque cartes, cartes de téléphone
- Des copies des documents importants
- Jouets spéciaux et / ou des couvertures pour les enfants
- Bijoux précieux
- Objets de valeur sentimentale
- Support et articles pour animaux domestiques, et le numéro de téléphone du fournisseur de soins temporaire
- Endroit où je vais garder Sacs d'évacuation d'urgence (self, les enfants, les animaux de compagnie):
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3. Dans le cas où je dois quitter rapidement et il n'est pas sûr de parler ouvertement, je vais avoir un mot de code ou un signal pour avertir mes enfants que nous allons faire, ou avertir ma famille ou entre amis que nous sommes à venir.
Code Word ou Signal je vais utiliser:
4. Dans le cas où je dois partir rapidement, je saurai où aller.
Mon premier choix pour le refuge d'urgence est:
Localisation: Numéro de téléphone:
Mon autre choix est le suivant:
Localisation: Numéro de téléphone:
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5. Dans le cas où je dois partir rapidement, je vais avoir les numéros de téléphone des refuges de la région pour femmes violentées:
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Remarques:
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Extrait: Les femmes en transition, Inc. Keeping Safe: Guide pour l'élaboration des plans de sécurité. WIT. Philadelphie.
Exemples de planification sécuritaire avec des groupes spécifiques
Exemple illustratif: les femmes qui utilisent des substances
- Considérations générales pour le personnel du refuge lorsqu'il effectue la planification de la sécurité avec les victimes de violence domestique à l'aide de substances:
- Vous avez des discussions avec chaque femme sur son utilisation de substance, d'explorer comment l'utilisation son impact et ce qu'elle doit rester aussi sûr que possible.
- Découvrez comment l'utilisation de son partenaire de substances affecte ou a affecté sa sécurité.
- Posez des questions sur le contexte de son utilisation et comment cela affecte sa sécurité. Par exemple: «Où utilisez-vous le plus souvent?", "Qui que vous utilisez habituellement avec?", "Quel est l'impact de votre sécurité?"
- Explorez ses choix: «Qui peut vous appeler pour vous aider si les choses commencent à dégénérer?", Ou "est-il un endroit plus sûr pour boire?"
- Aider les femmes à comprendre le lien entre leur utilisation et leur capacité à se protéger. Certaines femmes sont ouverts à regarder abstention comme un moyen de créer plus de sécurité pour eux-mêmes, tandis que d'autres peuvent être disposés à chercher des moyens plus sûrs à utiliser.
- Découvrez ce qui déclenche leur besoin d'utiliser. Aider les femmes à envisager d'autres actions à engager dans quand ils se sentent l'envie d'utiliser. Si une femme est prête à travailler sur l'abstention, reportez-elle pour le traitement et demander la permission de parler au conseiller en toxicomanie, afin que le plan de sécurité mis au point avec elle peut être partagée avec le conseiller en toxicomanie.
Extrait adapté de: Alberta Conseil des refuges pour femmes. 2009. Évaluation du danger et de planification de la sécurité. ACWS. Edmonton.
Aménagement sécuritaire avec des victimes qui s’installent dans de nouvelles habitations
Envisager les mesures préventives suivantes avec des femmes qui déménagent dans une nouvelle habitation, entre autres stratégies générales d’aménagement sécuritaire:
- demander une escorte policière s’il faut retourner au domicile précédent pour ramasser les affaires qui n’ont pas été enlevées lors du premier déménagement et s’assurer que l’agresseur ne peut pas retrouver la nouvelle adresse de la victime.
- mettre au point des modes sécuritaires de communication avec le propriétaire avant, pendant et après le déménagement, comme la création d’un nouveau compte de courrier électronique sur un ordinateur sûr (si possible dans une bibliothèque ou chez un ami) et l’utilisation d’un portable auquel l’agresseur n’a pas accès.
- élaborer un plan pour quitter précipitemment les lieux.
- dans la mesure du possible, éviter de donner la nouvelle adresse et le nouveau numéro de téléphone (c’.-à-d. utiliser une boîte postale ou l’adresse d’un ami).
Aménagement sécuritaire avec des femmes vivant dans la communauté
Les questions à examiner lors de la réalisation d’une planification sécuritaire avec des femmes vivant dans la communauté sont les suivantes:
- Qu’est-ce qui signale ou déclenche le comportement violent de son partenaire et comment peut-elle se mettre en sécurité avant que l’incident se produise?
- S’il lui faut partir précipitemment, quel sera son plan d’urgence? Celui-ci devrait tenir compte des points suivants:
- auprès de qui peut-elle trouver de l’aide?
- quelles sont les affaires indispensables qu’elle aurait dû emballer dans un sac (c’.-à-d. jeu de clés supplémentaire, de l’argent, documents - acte de naissance, numéros de téléphone importants de personnes et d’endroits, papiers d’identité, cartes bancaires et financières, documents relatifs au dossier, vêtements, prescriptions médicales pour soi-même et tous les articles nécessaires pour les enfants et les dépendants, etc.)?
- où garder le sac pour y avoir accès facilement ou pour qu’il ne soit pas retrouvé par son partenaire (par ex. le laisser chez un ami)?
- quelles autres mesures peuvent lui permettre de se mettre à l’abri si elle doit partir précipitemment?
- Que peut-on faire pour la garder en sécurité pendant les incidents violents? Voici quelques suggestions:
- choisir un mot ou une action-code (par ex. laisser un object devant la maison ou allumer ou clignoter une certaine lumière) qui peuvent être utilisés comme signal pour appeler la police.
- se réfugier dans une pièce plus sûre de l’habitation (c’est.-à-d. une pièce qui se vérouille de l’intérieur, ou équipée d’un téléphone).
- prévoir une voie de fuite.
- Comment peut-elle préparer les enfants à se mettre à l’abri pendant les incidents violents? Ces mesures consistent, entre autres, à:
- identifier un lieu sûr pour s’y cacher et s’y rendre.
- savoir comment appeler au secours.
- savoir qu’ils ne devraient pas essayer d’intervenir (Dozois, 2007).