Les femmes et les filles doivent se sentir les bienvenues et en sécurité lorsqu’elles arrivent dans un abri ou un espace désigné d’hébergement sûr. Le tout début de leur expérience dans un abri est généralement marqué par une période de réflexion pour celles qui ont fuient la violence, au cours de laquelle elles repensent aux événements et s’efforcent de surmonter les premiers effets de leur expérience de la violence. Elles ont besoin de temps pour se sentir à l’aise dans l’environnement de l’abri, penser à leurs besoins et préoccupations, et commencer à envisager leurs prochaines étapes. La durée de cette réflexion varie d’une femme à l’autre, et peut prendre de quelques heures à plusieurs jours, ou même semaines (WAVE, 2004 a,b).
Pendant ce temps, les femmes décideront généralement si elles resteront dans l’abri, iront dans un autre endroit (par ex. hôtel, chez des amis) ou retourneront dans l’environnement familial. Les méthodes appliquées par le personnel d’hébergement et les procédures d’accueil des femmes peuvent influencer leurs décisions et doivent être réconfortantes et stimulantes. Il est important que le personnel d’hébergement facilite le sentiment de sécurité et amorce l’établissement d’une relation de confiance, faisant savoir à chaque femme qu’elle a le droit de décider elle-même de rester ou de partir, qu’elle sera soutenue dans son choix, et que si elle choisit de retourner auprès du partenaire violent ou dans sa situation précédente, elle sera la bienvenue de revenir à tout moment.
Le personnel d’hébergement peut contribuer à l’établissement d’un environnement de sécurité et de confiance lors de l’accueil des femmes dans l’abri en adhérant aux principales lignes directrices et:
- en rencontrant la femme (et, le cas échéant, la fille) dans un cadre sécuritaire où l’intimité est assurée. Cela est impératif, que cette rencontre se déroule à l’intérieur de l’abri ou dans un lieu extérieur avant la prise de décision de vivre en foyer d’hébergement. Si possible, les femmes devraient être reçues dans un endroit à l’abri d’interruption (par ex. en dehors d’espaces collectifs ou de bureaux partagés). Le fait d’afficher des pancartes “ne pas déranger” et d’éteindre les portables contribue à assurer l’intimité et à montrer du respect pour la femme en évitant les interruptions alors qu’elle divulgue des renseignements confidentiels.
- en lui demandant si elle se sent en sécurité et s’il est possible de faire autre chose pour l’aider à se sentir plus à l’aise.
- en procédant à une intervention de crise si la femme ou la fille sont en détresse.
- en lui demandant si elle a besoin d’une attention médicale immédiate.
- en garantissant la confidentialité de l’information et en lui expliquant comment celle-ci sera assurée par l’organisation (par la gestion des dossiers).
- en étudiant la ou les formes particulières de violence subie par la femme, les conséquences, les facteurs de risques et les besoins sécuritaires qui s’y rattachent, pour qu’une intervention ne lui soit pas préjudiciable.
- en reconnaissant les effets potentiels des traumatismes, associés à un possible stress provoqué par le fait d’être interviewée lors du processus d’admission, et en demandant à la femme si sa participation à la première entrevue ou au processus de sélection lui posera un quelconque problème. Lui permettre aussi de faire des pauses ou de s’arrêter à tout moment où elle n’est plus à l’aise.
- ces mesures sont importantes pour instaurer la confiance et augmenter les chances de la voir partager l’information nécessaire pour évaluer et réagir à son niveau de risque et de besoins immédiats de sécurité. Ces mesures devraient s’appliquer tout au long du processus d’admission des femmes dans une structured’hébergement, qui comprend les principales actions suivantes consistant à :
- communiquer l’information sur les services offerts et la manière de les fournir et de les obtenir.
- collecter l’information nécessaire pour comprendre les besoins prioritaires de la femme et comment les services disponibles peuvent l’aider à y répondre.
- Aider les femmes à évaluer leurs risques et élaborer un plan de sécurité qui remédie aux risques liés à leurs situations (WAVE, 2004a; Organisation internationale pour la migration, 2007).