Dans de nombreuses communautés, situées le plus souvent dans des régions éloignées et rurales, des femmes et des filles fuyant la violence n’ont pas accès à des installations d’habitation formelle. Cela peut tenir à l’absence de foyers d’hébergement dans leur communauté ou pays ou aux obstacles logistiques qui les empêchent de se rendre dans les abris disponibles (par ex. distance de leur maison, manque de moyens de transport ou de ressources pour atteindre l’abri, etc.).
Dans ce modèle, des membres de la communauté peuvent offrir de façon informelle ou publique de partager à titre provisoire leur maison avec des femmes fuyant la violence. Bien qu’ils ne puissent pas garantir la sécurité des femmes, ces lieux d’habitation constituent une solution de rechange importante pour les femmes nécessitant un espace sécuritaire immédiat à l’abri de la menace de la violence.
Les foyers sécuritaires ont été conçus à plusieurs fins, notamment pour:
- offrir une protection d’urgence dans les communautés qui ne disposent ni d’abris ni de services plus structurés.
- donner l’occasion aux femmes d’organiser leur déplacement au centre d’hébergement pour femmes le plus proche. Dans ces cas, des habitations sécuritaires pourraient être fournies à court terme (par ex. jusqu’à sept jours). Dans certaines communautés, un coordonnateur est chargé d’offrir des services d’information sur les activités des foyers sécuritaires.
- améliorer l’accessibilité de la protection et du soutien accordés aux femmes qui semblent avoir sous-utilisé les services d’hébergement et qui pourraient bénéficier d’un environnement plus calme, comme les femmes plus âgées (Hightower & Smith, 2006).
Dans le cadre de cette approche, il est essentiel d’établir, si possible, un lien avec une structure d’hébergement existante pour fournir aux femmes et aux filles l’accès à une gamme plus large de services de soutien, et permettre aux victimes de se mettre en rapport avec un spécialiste de la question. (Smith & Hightower, 2005).
Les limitations propres à cette approche sont que:
- les foyers sécuritaires ne sont pas souvent munis de dispositifs de sécurité additionnels, suscitant des préoccupations quant à la sécurité des personnes concernées (autant pour les femmes qui sollicitent une protection que pour les familles d’accueil), rendant cette solution controversée.
- l’option pourrait n’être viable qu‘en situation de faible risque étant donné l’insuffisance des dispositifs de sécurité offerts par ce modèle.
- dans certaines communautés plus éloignées, les femmes devront peut-être voyager (même par voie aérienne ou maritime) pour atteindre un foyer sécuritaire et organiser leur propre déplacement. Cela pourrait entraver davantage l’obtention d’un soutien dans le cadre de ce modèle.
- La nature provisoire des foyer sécuritaires et le besoin probable des femmes de déménager dans un centre d’hébergement formel signifie que les femmes utilisant ce modèle pourraient éventuellement quitter leurs communautés et le soutien à domicile (Tutty, et al., 2009b).
Les prestataires de services devraient envisager l’intégration des éléments suivants dans la création d’un réseau de foyers sécuritaires:
- Une évaluation des groupes de femmes (et de filles si possible) susceptibles de nécessiter l’accès à un foyer sécuritaire, de leurs besoins sécuritaires, des mesures de sécurité et des soutiens disponibles dans la communauté ou facilement accessibles aux victimes (par ex. dans les communautés avoisinantes). Une telle évaluation devrait contribuer à déterminer si la mise en place d’un réseau de foyers confidentiel est réalisable ou s’il n’est pas plus sûr pour les victimes et les membres de la communauté de cautionner des habitations situées dans un espace public identifié qui serait sécurisé par les membres de la communauté.
- Des directives quant à l’identité des dispositifs sécuritaires indispensables dans une résidence sécuritaire potentielle (par ex. connexion téléphonique, accès facile à la police ou aux autres acteurs de la sécurité, espace privatif de repos pour la victime, etc.), en fonction les réalités de la communauté et des besoins des femmes qui cherchent à s’héberger.
Exemple: Lien autonomisation des femmes, une organisation à but non lucratif au Kenya a établi des critères pour la sécurité des foyers dans la colonie de Kibera. Les critères suivants:
- l'espace de hasadequate à domicile au survivant d'accueil (au moins 1 lit d'appoint qui pourrait être partagé par un maximum de deux personnes);
- l'hôte a démontré son engagement à la question (validé par la reconnaissance de la communauté de leur rôle en tant que défenseur);
- l'accueil s'engage à offrir l'espace sécuritaire volontairement et ne prévoit pas d'indemnisation en échange de l'utilisation de l'espace, et
- l'hôte est prêt à travailler avec et de faire rapport à la violence basée sur le genre de travail
- Groupe, qui est un comité multisectoriel composé de représentants de la sécurité, de santé et juridique.
Source: Grace Mbugua. 2012. Présentation lors de la deuxième Conférence mondiale sur les refuges pour femmes. Washington, DC Février 28, 2012.
- Un protocole de soutien à apporter aux foyers sécuritaires (par ex. nombre maximum de jours, mesures de confidentialité, procédures d’orientation, actions à entreprendre, fournitures et autres soutiens de base à fournir, etc.), pour guider les personnels d’accueil dans leur rôle et s’assurer qu’ils savent répondre de manière adéquate aux besoins des femmes et traiter les problèmes de sécurité ou autres problèmes susceptibles de se manifester (par ex. si la présence de la femme devient connue de l’agresseur ou si elle nécessite une aide supplémentaire pour obtenir des services spéciaux). Cette formation devrait être étayée par des formations régulières et un soutien aux familles d’accueil.
- Des accords écrits ou un mémorandum d’accord pour définir les rôles et responsabilités des différents prestataires de services dans la communauté de sorte qu‘une sécurité minimale et une assistance médicale et juridique soient assurées aux victimes résidant dans des foyers sûrs. Cela peut comprendre l’élaboration d’un mécanisme de coordination pour les organismes concernés ou la désignation d’un seul responsable chargé d’assurer la liaison avec la victime et les services de soutien correspondants.
Exemple: Filles Villages autonomisation au Zimbabwe
Les filles des villages d'autonomisation au Zimbabwe sont un modèle communautaire ouvert pour protéger les filles. Le réseau Girl Child a commencé à l'initiative en 1999, en s'inspirant de la pratique coutumière de Chitsotso (qui voient offrir un espace traditionnel pour les filles de recueillir collctively). Le programme a mis en place 4 villages d'autonomisation dans les zones rurales comme des refuges publics pour les filles qui ont subi des violences sans accès à un abri. Les villages bénéficient du soutien des chefs traditionnels et sont dirigées par des travailleurs sociaux professionnels. Ils peuvent accueillir environ 125 filles par mois, avec 8-10 cas d'abus / mariage forcé et les pratiques dangereuses reçus chaque jour par walk-ins ou des renvois. Les principales caractéristiques du modèle de village sont décrites ci-dessous.
- Une gamme de services et installations sont fournis à côté du logement, y compris des pièces séparées de conseil, un rôle que les femmes musée de mannequins, un centre de ressources avec des informations sur la santé sexuelle et reproductive, les droits humains et d'autres compétences importantes dans la vie, la formation sur les politiques de protection de l'enfance et disponibles juridique, médical, un conseiller et un soutien social et les renvois à la police, les services sociaux et la justice.
- Les partenariats sont essentiels, de la mise à disposition de terrains pour le village par la communauté, les liens avec le comité de suivi enfant multipartite communautaire, le Ministère de la protection sociale, les tribunaux et les bureaux de la sécurité et de formation pour les chefs traditionnels de protection de l'enfance.
- Mesures de protection spécifiques de sécurité et pour travailler avec les filles ont été établis, tels que les politiques, où le personnel ne peut pas accueillir un enfant pendant plus de 24 heures et doit les amener au village autonomisation de soutien, les options pour les filles à rester au village pendant les vacances scolaires où ils ne disposent pas d'un logement de remplacement sûres, permettant soignants sécurité (par exemple les mères et autres) à visiter filles au village si elle ne peut pas rentrer à la maison, et le suivi des visites à domicile effectuées lorsqu'il ya eu la réunification avec la famille pour assurer la sécurité en cours d'une fille .
- Activités du village sont complétées par des clubs d'autonomisation fille informés, qui comprennent 700 clubs établis dans 35 des 85 districts au Zimbabwe. Grâce à la sensibilisation et le développement des compétences, les clubs ont également contribué à l'augmentation des références pour les femmes adultes (via les informations partagées par les participants fille).
- L'autonomisation économique et la durabilité des villages sont pris en charge grâce à des projets générateurs de revenus (par exemple les ventes de panification utilisant des fours solaires offerts ou de production de serviette hygiénique). Le revenu est utilisé pour les frais scolaires, les médicaments et le transport des filles.
- Le soutien continu est essentiel de maintenir des programmes holistiques. Le coût de l'hébergement et de soutien de base de 25 filles est de 1000 $ US par mois. Programmation de l'initiative et les coûts connexes de maintien du personnel professionnel a été difficile pour l'initiative.
Voir la Tapisserie vidéo de l'espoir à l'initiative.
Source: Ekenia Chifamba. Presentation at the Second World Conference of Women’s Shelters. Washington, D.C. February 2012.