Conseils pratiques pour l’élaboration du cadre de S&E

Dernière modification: January 03, 2012

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Conseils pratiques pour l’élaboration du cadre de S&E

1. Concevez-le de manière participative, par exemple lors d’un atelier avec l’équipe de la campagne/alliance et des facilitateurs expérimentés qui peuvent donner des conseils sur les méthodes. Les utilisateurs/utilisatrices prévu(e)s de l’information produite par le S&E doivent être associé(e)s à chaque étape, depuis la planification jusqu’à l’application du cadre de S&E, pour s’assurer que ce cadre servira la campagne et qu’il sera « approprié » par toutes les parties prenantes concernées. Un recueil participatif des données auquel on associe les publics cibles peut être un excellent moyen de recruter des militant(e)s supplémentaires.  

Exemple : Dans la Phase I de son évaluation d’impact, la campagne We Can en Asie du Sud a formé des équipes de bénévoles, des jeunes femmes et des jeunes hommes qui appartenaient à ses publics cibles, pour faciliter des centaines d’interviews et de débats de focus groups avec le public de la campagne et pour prendre des notes lors de ces activités. Ce processus a accru chez les bénévoles la compréhension qu’ils/elles avaient des problèmes sociaux au sein de leurs communautés et a renforcé leur attachement à la campagne. (Aldred & Williams, 2009. We Can: The Story So Far [We Can : des origines à nos jours], New Delhi).

Voir le évaluation We Can

2. Choisissez pour base du cadre de S&E une théorie du changement ou un modèle logique. Selon l’approche du cadre logique, qui peut convenir aux campagnes visant à des changements institutionnels, envisagez la chaîne des résultats (intrants, activités, extrants, effets, impact) et déterminez quelles sont les informations sur chacune de ces composantes qui sont cruciales aux fins de la gestion de la campagne. Les liens de causalités, à savoir les relations qui expliquent comment et pourquoi les activités de la campagne mènent aux résultats souhaités, méritent aussi d’être analysés. Pour les campagnes visant à modifier les comportements, il peut y avoir lieu d’adopter des théories du changement multidimensionnelles, moins linéaires, qui rendent mieux compte des réalités complexes auxquelles on fait face. Voir Théories du changement dans les activités de campagne au chapitre Planification de la campagne du présent module. (Voir aussi Getting Started: A Self-administered Guide to Theory of Change Development and Advocacy Evaluation Planning [Pour commencer : Guide auto-administré de l’élaboration d’une théorie du changement et de la planification de l’évaluation du plaidoyer], par Organizational Research Services pour le compte de la Annie E. Casey Foundation, 2009.)

3. Définissez clairement ce que vous devez savoir et quand vous devez le savoir, et concentrez-vous sur ces informations. La focalisation sur l’information est essentielle pour les utilisateurs/utilisatrices, de manière à ce que la somme de données recueillies soit gérable et à limiter la charge de travail des personnes chargées de les recueillir. Dans la plupart des campagnes, il est nécessaire de disposer d’informations sur :

  • Le processus, pour vérifier que les principales activités de la campagne se déroulent bien comme prévu;
  • Les effets, pour vérifier quels sont les principaux résultats obtenus par la campagne, y inclus les effets inattendus et non souhaitables (par exemple les réactions négatives aux images présentées sur les affiches de la campagne), dont vous devez avoir connaissance pour pouvoir réagir de manière efficace;
  • Les facteurs extérieurs qui exercent une forte influence sur la campagne et ses effets, tout particulièrement les facteurs constituant des risques, mais aussi les nouvelles opportunités éventuelles.

4. Choisissez les jalons et indicateurs judicieusement et avec modération. Ne vous imposez pas une charge de travail excessive en voulant recueillir des données dont vous n’avez pas vraiment besoin. Il y a toujours un juste milieu à trouver entre l’emploi efficace des ressources disponibles et la rigueur scientifique.

5. Établissez les calendriers et fixez les responsabilités. Quelles données faudra-t-il recueillir et analyser ? Qui sera chargé de ces tâches ? Quand et comment procèdera-t-on pour ce faire ? Les données de suivi doivent être recueillies et enregistrées périodiquement de manière à fournir des informations significatives aux utilisateurs/utilisatrices prévu(e)s.

6. Déterminez comment diffuser les constats/conclusions au sein de l’équipe de la campagne et au-delà, à quels intervalles et sous quelles formes (rapports écrits, réunions du personnel, ateliers ou autres formes de communication).

7. Créez une atmosphère d’ouverture et de confiance dans les activités de suivi et évaluation. Il ne devrait pas y avoir de « bonne » ou de « mauvaise » réponse aux questions posées lors du suivi et évaluation et l’on devrait accorder une valeur égale aux critiques positives et aux critiques négatives. Récompensez les retours d’information honnêtes, même si le tableau d’ensemble peut parfois sembler décourageant.

8. Promouvez une culture de consultations et de retours d’information réguliers, par exemple au moyen de séances systématiques d’information et de compte-rendu.

9. Conformez-vous aux directives éthiques applicables à la recherche sociale et en particulier à la recherche sur la violence à l’égard des femmes et des filles.