Modèles de politique
Les modèles de politique donnent des indications aux politiciens et aux décisionnaires institutionnels sur la façon d’assurer la réalisation de l’objectif de la campagne. Ils peuvent faire fonction de complément utile aux notes d’orientation, en ce qu’ils font un pas de plus pour illustrer de manière plus précise l’effet que les recommandations émises peuvent avoir et les nouvelles politiques ou les amendements aux politiques en vigueur qu’elles peuvent apporter.
Pourquoi se servir de modèles de politique
- La formulation de solutions alternatives permet aux responsables de la campagne de diriger les débats plutôt que de se contenter de réagir aux propositions des autorités gouvernementales.
- Les propositions de politique peuvent contribuer à l’établissement de relations coopératives et productives avec les décisionnaires responsables des politiques.
- Les institutions non spécialisées dans le domaine de la violence à l’égard des femmes et des questions de genre peuvent avoir besoin de conseils avisés.
- L’adoption d’une politique ou d’une proposition de changement bien définies clarifie et précise la focalisation de votre campagne.
À noter :
- Commencez par des recherches sur les politiques actuelles de manière à faire fond sur leurs éléments positifs. Veillez à faire des recherches exhaustives et solidement étayées par des faits et chiffres concernant les politiques en vigueur et leur application ou leur mise en œuvre. Ceci apportera une crédibilité utile à toute proposition de politique nouvelle ou d’amendement.
- Visez à la simplicité et à la clarté pour que le modèle de politique puisse être diffusé largement et compris facilement par les différentes personnes de formation et d’horizons divers de votre public cible.
- Après avoir communiqué le modèle de politique aux cibles primaires, à savoir aux décisionnaires clés, faites-le suivre d’autres outils de plaidoyer et de communication, tels que des activités de lobbyisme, une conférence de presse ou une pétition, pour attirer l’attention et renforcer les messages clés.
Rapports de recherche pour les campagnes de plaidoyer
Les rapports de recherche (recherche originale ou synthèse) et les autres publications spécialisées présentent le problème visé par la campagne et les actions que vous recommandez, de manière détaillée et sur des bases factuelles; ils servent de référence au personnel de la campagne, aux décisionnaires, aux fournisseurs de services et aux autres parties prenantes. Tout comme pour les notes d’orientation et les modèles de politique, la distribution ou la diffusion du rapport est aussi importante que son contenu. Le temps, les efforts et les ressources de la campagne consacrés à la production d’un rapport de qualité risquent d’être purement et simplement gaspillés en l’absence d’une stratégie réfléchie visant à s’assurer qu’il sera lu et qu’il recevra l’attention nécessaire, en particulier de la part des cibles primaires.
Quand publier un rapport de recherche ?
- S’il a été mené des recherches de qualité qui peuvent apporter des éléments jusqu’alors inconnus concernant le problème visé par la campagne, par exemple des données fiables démontrant que certaines formes de violence à l’égard des femmes sont plus répandues qu’on ne le supposait généralement.
- Si l’on considère en tout réalisme qu’un grand nombre de gens, et en particulier ceux dont l’action est essentielle à la réalisation du but de la campagne, seront intéressés par l’information et liront le rapport. Par exemple, un rapport de qualité sur les crimes violents à l’égard des femmes en rapport avec une affaire sur laquelle la Cour pénale internationale enquête a de fortes chances d’être employé comme élément de preuve.
- Si des ressources suffisantes sont disponibles. Si l’on ne peut pas engager de chercheurs pour produire un rapport de qualité, les constats peuvent être publiés sous une forme moins complexe, par exemple au moyen d’une brève note d’orientation.
Principaux éléments d’un rapport de recherche :
- Page de titre – Le titre doit retenir l’attention et donner une indication du sujet traité; il y a lieu de soigner la présentation des pages de couverture avant et arrière et d’y faire figurer les logos des organisations qui ont apporté leur concours au rapport.
- Résumé analytique de 1 à 3 pages – On y inclura les principaux faits exposés et les actions demandées, en précisant qui devrait agir, quand, et où.
- Table des matières
- Corps du rapport – Veillez à écrire de manière simple et professionnelle. Employez des titres accrocheurs, des photos, des graphiques, des champs de texte (par exemple pour les témoignages personnels) et d’autres moyens visuels pour attirer l’attention des lecteurs/lectrices. Adaptez votre style au public auquel vous vous adressez.
- Références bibliographiques – Citez vos sources et donnez-en la liste à la fin du rapport.
- Adresse bibliographique – Ceci comprend les informations sur les auteurs, l’organisme/la maison d’édition et ses coordonnées, la date et le lieu de la publication, les informations relatives au droit d’auteur et, pour les livres, le numéro international normalisé des livres (ISBN).
- Selon la nature du rapport, on pourra y inclure des annexes (par exemple des tableaux statistiques détaillés, des textes de loi importants que le public doit lire, ou le projet de loi ou le modèle de politique que l’on propose), une section sur la méthodologie (dans les rapports de recherche), des remerciements aux personnes ayant contribué au rapport, aux organisations qui y ont accordé leur soutien et aux bailleurs de fonds. et des introductions ou des avant-propos rédigés par des supporters ou des parrains éminents.
Diffusion du rapport :
- Faites connaître la parution de votre rapport dans la presse et/ou par des événements de lancement pour attirer l’attention du public sur ses conclusions.
- Faites-y référence dans vos communications publiques et veillez à ce qu’il soit facilement accessible, par exemple par votre site Web.
- Envoyez-en des exemplaires : i) aux organismes gouvernementaux et aux décisionnaires que vous souhaitez atteindre, ii) à vos contacts des médias et songez à organiser une conférence de presse pour le lancement du rapport, iii) aux ONG et aux établissements d’enseignement et de recherche appropriés.
- Servez-vous-en comme d’un outil de lobbyisme auprès des décisionnaires; demandez une entrevue pour parler du rapport.
À noter :
- Avant d’entreprendre vos propres recherches, examinez ce qui a déjà été fait et faites-y référence dans votre rapport selon qu’il est approprié.
- Veillez à la qualité en fondant le rapport sur une recherche soigneusement conçue et sur des sources crédibles et bien référencées.
- Comme pour toutes les publications, vérifiez et revérifiez les faits avant de publier votre rapport. Toute erreur ou assertion inexacte risque de porter atteinte à votre crédibilité.
Exemples de rapports de recherche de qualité :
Le rapport d’Amnesty International Safe Schools – Every Girls’ Right [Des écoles plus sûres, un droit pour toutes les filles] (2008)
Les rapports mondiaux de suivi de l’ECPAT (Agenda for Action) sur l’exploitation sexuelle commerciale des enfants et problèmes connexes (disponible en plusieurs langues et notamment en arabe, indonésien, anglais, français, khmer, russe, espagnol, thaï et turc).
The Cost of Violence against Women and their Children [Le coût de la violence à l’égard des femmes et de leurs enfants] par le National Council to Reduce Violence against Women and their Children, Australie (2009).
Les Gender Report Cards [Cartes de rapport sur le genre] [Glitch on website – Links do not work – MC] de la Cour pénale internationale, produites par la Women’s Initiatives for Gender Justice, qui analysent l’application des dispositions du Statut de Rome relatives à l’égalité des sexes.