Une organisation ou une alliance peuvent être inspirées par une campagne donnée et souhaiter la prendre pour modèle. Un groupe conjoint de planification de la campagne réunissant des membres de la campagne initiale et des groupes souhaitant la copier peuvent examiner les aspects de cette campagne qui pourront être conservés et ceux qu’il conviendra de modifier pour entreprendre une nouvelle campagne selon une stratégie adaptée aux spécificités locales. Toutes les étapes de la planification stratégique doivent être examinées ensemble. Par exemple, une campagne conçue en Inde, où la mobilisation de nombreux bénévoles est une tradition, doit être modifiée pour l’adapter aux pays où le bénévolat n’est pas aussi répandu. Le système de suivi doit comprendre des indicateurs appropriés pour déterminer les effets de ces réajustements sur la stratégie générale de la campagne et sur ses effets.
Transfert d’une stratégie et d’un modèle de campagne à d’autres contextes
Lors de l’application d’un modèle de campagne à d’autres groupes, régions ou pays, la combinaison d’une documentation de qualité et de contacts interpersonnels efficaces permet d’assurer la bonne transposition de la structure et des processus formels de la campagne ainsi que le transfert des connaissances plus implicites acquises par les participants à la campagne durant les activités quotidiennes.
- Documentation de qualité – Un document stratégique de campagne écrit qui expose comment l’on s’attend à ce que les changements se produisent et les communications et les rapports d’évaluation de la campagne qui sont prévus est une source d’information clé pour les imitateurs potentiels. Il y a lieu de communiquer à ceux-ci un dossier d’information comprenant des copies de tous les matériels de la campagne, y inclus notamment les dossiers de ressources ou les dossiers destinés aux militant(e)s de la campagne.
- Les visites d’échange et les voyages d’étude dans d’autres pays ou régions où la campagne s’est avérée efficace peuvent approfondir la compréhension, sous réserve qu’ils soient soigneusement préparés. Si les contextes sociaux sont différents, les visiteurs/visiteuses doivent d’abord être informé(e)s sur la société locale et sur les formes prévalentes de violence à l’égard des femmes. On notera, à titre d’exemple, que les violences liées à la pratique de la dot qui ont lieu dans les pays de l’Asie du Sud ne sont pas communes dans les sociétés africaines et que, de même, la coupure/mutilation génitale féminine qui est pratiquée dans certaines régions d’Afrique subsaharienne est une pratique culturelle néfaste rare dans d’autres sociétés.