La cartographie des ressources consiste à déterminer les ressources qui pourront, en tout réalisme, être mobilisées pour la campagne. Ces ressources comprennent les ressources humaines (militant(e)s engagé(e)s, aptitudes, expérience et temps disponible), les ressources financières, avoirs matériels et institutionnels, et les réseaux (contacts, allié(e)s potentiel(le)s). La cartographie des ressources éclaire les décisions relatives à la nature et à l’ampleur de la campagne. Elle aide également à déterminer de quels membres d’une alliance ou de quels organisations et individus il faut s’assurer la participation en raison de leurs connaissances spécialisées, par exemple en matière de recherche sur la violence à l’égard des femmes, de communications ou de conception de campagnes sensibles aux sexospécificités, ou pour leur expérience du suivi et évaluation des campagnes. Même avec des ressources limitées, un petit groupe peut obtenir de bons résultats en faisant un emploi stratégique des moyens dont il dispose.
On pourra se servir de listes ou de diagrammes simples pour déterminer les ressources nécessaires et mobilisables :
- Ressources humaines : Quels sont les besoins de la campagne en ressources humaines ? Combien de personnes sont disponibles pour travailler pour la campagne, combien de jours par semaine, pendant combien de temps ? Déterminer les connaissances et les capacités du personnel et des bénévoles disponibles pour la campagne : Quelles sont leur expérience et leur expertise ? Qu’ont-ils bien fait dans le passé ? Que peuvent-ils apporter à la campagne ?
- Ressources financières : Quelles sont les ressources financières nécessaires et comment pourra-t-on les mobiliser ? Y a-t-il des fonds facilement accessibles ? À qui peut-on s’adresser pour solliciter des appuis financiers ? Combien de temps faudra-t-il pour les obtenir ? Une bonne stratégie de mobilisation de fonds et une gestion financière rationnelle sont des composantes essentielles pour assurer le succès de la campagne. Pour plus de détails, voir Finances et mobilisation de fonds dans le présent module.
- Atouts institutionnel : Quelles sont les forces des organisations ou de l’alliance de la campagne ? On considèrera les forces internes, telles que les connaissances et l’expérience à la disposition de l’organisation/du réseau, et les forces externes, telles que la crédibilité et la visibilité.
- Avoirs matériels : Les espaces de réunion ou de bureaux, matériel électronique, accès à l’internet, matériel de communications et autres avoirs tangibles peuvent être répertoriés au moyen de simples tableurs électroniques. On dressera un inventaire des avoirs que les membres de l’alliance de la campagne alliance sont prêts à apporter, de manière à déterminer les ressources déjà disponibles et celles qu’il faudra se procurer.
- Réseaux : À quels réseaux, le cas échéant, l’organisation ou l’alliance appartiennent-elles ? Qui peut être mobilisé pour la campagne ? Qu’est-ce que cela ajoutera à la campagne ? Outre les réseaux en tant que tels, on songera aussi aux contacts, tant réels que virtuels. On pourra établir un graphique pour visualiser les contacts de différents domaines d’activité.
Cartographie des réseaux
Indications pratiques pour la cartographie des réseaux :
Dans un paysage « égocentrique », on place son organisation ou alliance au milieu, puis on réparti les contacts en différentes catégories, par secteur, importance et influence, par exemple.
Plus les acteurs sont proches de la campagne, sur le graphique, plus le contact est étroit (fréquence, degré de collaboration, objectifs communs et autres facteurs à déterminer). L’exemple ci-dessus a retenu quatre secteurs, à savoir l’économie, la politique, l’enseignement et la société civile. On notera que les acteurs politiques et économiques ne sont pas très proches de la campagne, mais que celle-ci a des contacts étroits dans les domaines de l’enseignement et de la société civile avec deux acteurs (E et C). En fonction de la stratégie de la campagne, on pourra, dans le présent exemple, rechercher des contacts supplémentaires ou resserrer les contacts existants dans les secteurs de l’économie et de la politique.
On peut adapter le graphique ci-dessus et choisir différents secteurs (par exemple pour différencier entre les types d’acteurs de la société civile, tels que les organisations de femmes, les organismes de défense des droits de la personne, les autres ONG, les groupes confessionnels), ou en augmenter le nombre en établissant un tableau polygonal ou circulaire, de type « oignon » par exemple, (voir Diagrammes en arc-en-ciel et en oignon).