Il faut, pour faire en sorte que les constats des évaluations éclairent l’élaboration et la mise en œuvre des futures initiatives de sécurité relatives à la violence à l’égard des femmes, envisager les actions suivantes lors de la présentation des résultats et des recommandations (OECD/ DAC, 2011):
- Présenter l’évaluation selon un format accessible : Le langage doit être facile à comprendre et les recommandations concrètes, réalistes et priorisées pour guider les décisionnaires et les concepteurs des programmes.
- Inviter les parties prenantes clés, en particulier lorsqu’il est possible de le faire les survivantes, à examiner une version préliminaire de l’évaluation et à émettre des commentaires avant sa publication: Le processus a aussi son importance pour déterminer la façon la plus appropriée de présenter les informations sensibles (ex.: les communautés spécifiques où des abus de la police ont été signalés); il devrait permettre aux parties prenantes d’émettre des suggestions et de proposer des clarification à l’équipe d’évaluation. Ceci permettra une meilleure adhésion aux constats de l’évaluation..
- Noter expressément les réponses demandées par les diverses parties prenantes : Il convient de formuler des recommandations sur les constats, en notant spécifiquement les mesures que doivent prendre les acteurs qui entreprennent l’évaluation (donateurs, instances gouvernementales ou groupes de la société civile) ainsi que les institutions objets de l’examen (ministère de la Défense, direction nationale de la police, etc.), en énonçant tout particulièrement les obligations institutionnelles relatives aux réponses ou au respect de politiques et procédures ou de pratiques spécifiques par le personnel.
- Encourager les hauts responsables de la sécurité, les décisionnaires et/ou les directeurs de programmes à publier une réponse officielle à l’évaluation et faciliter la formulation d’une réponse appropriée. Les réponses institutionnelles peuvent présenter en détail les actions prévues ou potentielle de l’organisme concerné et le calendrier de mise en œuvre. Elles peuvent être diffusées en même temps que les constats et les recommandations de l’évaluation et éventuellement intégrées au rapport lorsque celui-ci est publié. Il y a lieu d’examiner et d’encourager les exigences institutionnelles relatives aux réponses à donner aux évaluations.
- Veiller à ce que les résultats des évaluations éclairent la planification et la programmation futures : Que les évaluations s’inscrivent dans le cadre d’activités en continu ou soient menées à l’achèvement de l’initiative, il convient de songer aux moyens de diffuser les constats le plus largement possible au-delà de l’initiative proprement dite et, si possible, de les présenter à toutes les parties prenantes actives dans le domaine pour qu’elles envisagent d’en tenir compte dans leurs travaux. C’est ainsi, par exemple, que l’on pourra présenter les constats d’une évaluation d’un programme pilote exécuté dans un district à l’académie de la police nationale pour faire en sorte que les enseignements tirés de l’initiative éclairent l’élaboration d’autres programmes pilotes en d’autres lieux. Les équipes d’évaluation devraient aussi indiquer, en tant que composante du processus d’évaluation, comment les résultats pourront être intégrés dans les phases de planification futures.
Outils clés :
Handbook on Security System Reform: Supporting Security and Justice: (Section 10) Monitoring and Evaluation [Manuel de réforme des systèmes de sécurité : Soutien de la sécurité et de la justice (Section 10) Suivi et évaluation] (Organisation for Economic Development and Cooperation, 2011). Cette section du manuel est destinée essentiellement aux praticiens chargés de la conception et du suivi et évaluation de programmes de réforme du secteur de la sécurité. Elle donne une introduction générale sur les principes et les objectifs du suivi et évaluation, ainsi que des indications sur la façon de suivre et d’évaluer les programmes de réforme du secteur de la sécurité, en s’appuyant sur les conseils introductifs sur le suivi et évaluation contenus dans la versioin 2008 du manuel (en anglais). Disponible en anglais.
Place du genre dans l’examen, le suivi et l’évaluation de la réforme du secteur de la sécurité : Dossier 11 – Boîte à outils « Place du genre dans la réforme du secteur de la sécurité (Popovic, N, in eds. Megan Bastick and Kristin Valasek, 2008). Cet outil est destiné aux responsables de la réforme du secteur de la sécurité travaillant dans les institutions de sécurité, les instances gouvernementales et pralementaires nationales, les organisations et les donateurs internationaux/régionaux et les organisations de la société civile. Ce dossier, qui fait partie d’une boîte à outils de grande portée, traite des façons d’inclure une perspective sensible aux sexospécificités dans les diverses approches et les différents outils utilisés aux fins du suivi et évaluation du secteur. Disponible en anglais, arabe, français et indonésien.
Performance Standards and Assessment Tools for police services addressing cases of violence against women [Normes de performance et outils d’évaluation pour les services de politique traitant des cas de violence à l’égard des femmes]. (Philippine National Police, 2008). Cet outil est conçu pour générer des données aux fins du suivi et évaluation de la conformité des prestataires de services aux poltiques du gouvernement philippin relatives à la lutte contre la violence à l’égard des femmes. Les données produites peuvent également servir pour fixer les priorités lors de la planification, en particulier pour la définition des budgets allouées aux questions de genre. On trouvera une étude de cas complète sur cet outil dans le module Législation. Disponible en anglais.
The Police That We Want: A Handbook for Oversight of Police in South Africa [La police que nous voulons : manuel de supervision de la police en Afrique du Sud] (Bruce, D. and Neild, R., Johannesburg: Centre for the Study of Violence and Reconciliation, 2005). Ce manuel destiné aux personnes participant à la supervision de la police en Afrique du Sud peut être adapté à d’autres contextes où les réformes visent à aligner les activités de la police sur les principes démocratiques. Il indique et commente les principales mesures convenant à l’évaluation des performances de la police et donne une liste de 39 domaines clés ainsi qu’une check-liste sur la façon de mesurer les indicateurs. Ces indicateurs sont répartis en cinq catégories et, bien qu’ils ne concernent pas directement la violence à l’égard des femmes, les références à la non-discrimination et aux droits de l’homme peuvent être adaptées pour tenir compte de cette problématique. Disponible en anglais.