Que sait-on à ce jour sur le travail avec la police et les forces armées (connaissances factuelles) ?

Dernière modification: December 29, 2011

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  • La base de connaissances factuelles sur les façons efficaces d’aborder le travail avec la police, les forces armées et les institutions du secteur de la sécurité pour faire face à la violence à l’égard des femmes et des filles est actuellement très limitée. La majorité des connaissances disponibles portent sur la riposte des forces de police face à la violence à l’égard des femmes et les évaluations, recherches, études comparatives ou méta-analyses de grande envergure sont rares. Parmi les études de vaste portée disponibles dans ce domaine figurent :
    • Women’s Police Stations in Latin America: An Entry Point for Stopping Violence and Gaining Access to Justice[Les postes de police pour femmes en Amérique latine : points d’entrée pour mettre fin à la violence et accéder à la justice] (Jubb, Camacho, D’Angelo, Hernández, Macassi León, Meléndez López, Molina, Pasinato, Redrobán, Simas de Souza and Yáñez De la Borda, 2010), qui compare les postes de police pour les femmes dans quatre pays. Voir aussi l’étude de cas sur le même sujet.
    • Comprehensive Responses to Gender-Based Violence in Low Resource Settings[Réactions globales à la violence sexiste dans les milieux à faibles ressources] (Population Council, 2010), qui résume les leçons clés à retenir de la mise en œuvre de programmes multisectoriels (santé, justice pénale, services psychosociaux) dans six pays d’Afrique subsaharienne.
    • Challenges and Opportunities for improved Monitoring and Evaluation of Security Sector Reform Programmes[Défis et opportunités en matière d’amélioration du suivi et évaluation des programmes de réforme du secteur de la sécurité] (Rynn, S., and Hiscock, D. for Saferworld, 2009), ouvrage fondé sur cinq études de cas de pays (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Sierra Leone et Ouganda) et cinq enquêtes (Union européenne, Nations Unies, et gouvernement des États-Unis, des Pays-Bas et du Royaume-Uni). La conclusion de ces recherches, qui ne sont pas axées spécifiquement sur la violence à l’égard des femmes et des filles, est qu’il existe très peu d’études de suivi ou d’évaluation appropriées des processus de réforme du secteur de la sécurité.
  • Le peu de connaissances factuelles disponibles sous forme d’évaluations et d’études des programmes de réforme du secteur de la sécurité, de la police et de la défense reflète le fait que l’attention accordée aux questions de genre et de violence à l’égard des femmes au sein de la programmation et des politiques relatives au secteur de la sécurité est relativement récente (une décennie s’étant écoulée depuis l’adoption de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies en 2000). Bien que les débats concernant la nécessité d’une approche globale et intégrée du secteur de la sécurité dans les contextes du développement remontent au début des années 1990, l’expression « réforme du secteur de la sécurité » a été employée pour la première fois en 1998 par la Secrétaire d’État pour le développement international du Royaume-Uni (Sedra, 2010).
  • En vertu de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies et des résolutions subséquentes relatives aux situations de conflit et de post-conflit (1820 (2008), 1888 (2009), 1889 (2009) et 1960 (2010), les institutions de sécurité sont tenues de se montrer plus sensibles aux questions concernant la violence à l’égard des femmes. Ces résolutions ont également encouragé un certain nombre d’organisations à s’intéresser de plus près aux questions de la sécurité des femmes (notamment l’Initiative for Inclusive Security, le Geneva Centre for the Democratic Control of Armed Forces (DCAF) [Centre de Genève pour le contrôle démocratique des forces armées (DCAF)] qui a commencé à œuvrer en 2003 pour appuyer l’intégration des questions de genre dans les institutions et les processus de réforme du secteur de la sécurité, et le Women Peace and Security Network Africa (WIPSEN-Africa) [Réseau des femmes pour la paix et la sécurité en Afrique], établi en 2006 pour promouvoir la participation stratégique et le leadership des femmes dans le domaine en Afrique). Voir aussi le portail de PeaceWomen pour une liste des organisations (en anglais) actives dans les domaines de la paix et de la sécurité.
  • Les recherches et évaluations disponibles portent souvent des interventions de petite envergure ou sur des programmes spécifiques. On peut citer à titre d’exemples :
    • Evaluation of the Family Response Unit District 10 Police Station Kabul[Évaluation de l’Unité d’intervention familiale du commissariat de police du district 10 de Kaboul] (Murray T. for Canadian International Development Agency, 2006); et Police-Building in Afghanistan: A Case Study of Civil Security Reform [Renforcement de la police en Afghanistan : Étude de cas de la réforme de la sécurité civile] (Murray, 2007)
    • L’étude de recherche du ministère de l’Intérieur (Service de la police), du ministère de la Santé de Zambie et du Population Council visant à l’amélioration des services pour les survivantes de la violence sexiste, qui a mis l’accent sur les impacts positifs de la fourniture de contraception d’urgence par la police, ainsi que du renforcement de la collaboration et des interventions multisectorielles.
    • Women Building Peace and Preventing Sexual Violence in Conflict-Affected Contexts: A Review of Community-Based Approaches[Ces femmes qui œuvrent à la construction de la paix et à la prévention de la violence sexuelle dans les contextes affectés par les conflits : examen des approches à base communautaire] (Fonds de développement des Nations Unies pour la femme - UNIFEM, 2007). Examen du programme d’UNIFEM financé par le DFID.
    • Le New Workplace for Women Project [Projet du nouveau lieu de travail pour les femmes] de 1998, mis en œuvre par le Département de la Police d’Albuquerque en collaboration avec l’Institute for Women Trades, Technology and Science, qui recense les pratiques clés d’amélioration du recrutement, de la rétention et de la promotion du personnel de police féminin.
  • Il existe aussi d’autres études connexes :
  • Les recherches et les enquêtes, bien qu’importantes pour l’information ou le suivi de programmes spécifiques, ne sont pas nécessairement liées à des interventions ou à des stratégies particulières, évaluent rarement les effets de stratégies ou d’approches de coopération avec le secteur et sont souvent fondées sur des échantillons de taille réduite qui ne sont pas représentatifs de la population ou du contexte général. Ce sont là des facteurs, parmi tant d’autres, qui limitent l’acquisition de leçons et de pratiques prometteuses largement applicables.
  • Géographiquement, on dispose de davantage d’information sur les expériences du secteur de la sécurité face à la violence à l’égard des femmes et des filles dans les pays qui ont mis en œuvre dans ce secteur des programmes de réforme de vaste portée (tels que l’Afrique du Sud et l’Ouganda) et dans les pays du Nord (Canada, États-Unis et Royaume-Uni). On dispose d’informations limitées pour les pays qui viennent d’émerger de conflits ou qui connaissent des conflits de longue date et qui n’ont pas encore commencé à institutionnaliser pleinement les procédures ou protocoles d’intervention ou de protection en matière de violence à l’égard des femmes.
  • De même, les connaissances sur les politiques et pratiques opérationnelles prometteuses et sur les leçons à retenir sont limitées dans les pays où le public n’a pas accès aux informations sur le secteur de la sécurité.
  • Malgré le peu de données factuelles évaluées sur les stratégies et approches, il existe des outils de programmation (guides, manuels, cursus d’étude, etc.) de plus en plus nombreux concernant le travail avec le secteur de la sécurité, en particulier pour les initiatives de formation, qui puisent largement aux expériences de pays du Nord et de pays en phase de post-conflit.
  • Il existe également un nombre appréciable de directives pratiques pour la réforme du secteur de la sécurité qui sont fondées sur les constats et les recommandations d’experts et de praticiens participant à des programmes de mise en œuvre de cette réforme sur le terrain, et notamment des dossiers pratiques pour l’intégration des questions de genre dans le processus de réforme.