L’accès aux programmes de justice doit être participatif et reposer autant que faire se peut sur une approche de réseau. Bien que difficiles à exécuter, les stratégies d’incitation à la participation et de développement de réseaux efficaces peuvent contribuer à l’amélioration sensible de l’efficacité et de la viabilité des programmes.
La participation effective de ceux touchés par une problématique est considérée comme un droit fondamental en soi. La participation contribue à renforcer la responsabilisation, enrichit le processus des connaissances de ceux qui ont connu la problématique et permet de corriger les déséquilibres des rapports de force.
Une approche de réseau à l’accès à la justice réunit des partenaires autour d’un objectif commun. Le recours aux réseaux pour plaider pour des changements permet aux groupes communautaires d’optimiser les ressources, d’éviter les doubles emplois et de s’appuyer sur le capital social (relations, réciprocité, réputations) de plusieurs organisations.
Susciter une participation effective aux programmes
La participation effective signifie généralement que les participants exercent un certain pouvoir réel de décision et de contrôle du processus. Un plan de participation est un aspect important du processus de planification et d’élaboration de programme. Lors de l’élaboration d’un plan de participation, les organisations devraient prendre en considération les éléments suivants (Asia-Pacific Rights and Justice Initiative, 2003; PNUD, 2005):
- Indiquer le niveau et les moyens de participation des femmes, des filles et des autres personnes les plus touchées par la problématique.
- Quels sont les types de participation réalisables, eu égard aux contraintes politiques, financières et de temps?
- Est-ce que différents intervenants doivent s’impliquer de différentes façons?
- Quelles voies de participation existent déjà?
- Indiquer les obstacles et les incitations à la participation.
- Qu’est-ce qui décourage la participation des femmes, des filles et des autres parties concernées aux activités des programmes de réforme judiciaire?
- Comment renforcer les capacités des femmes, des filles et des autres parties concernées de sorte qu’elles s’impliquent activement dans les activités d’élaboration, de mise en oeuvre, de suivi et d’évaluation? Est-ce que les femmes ont besoin d’une formation dans l’immédiat? Est-ce que l’analphabétisme ou la langue sont un problème? Est-ce que le transport ou la garde des enfants sont des sujets de préoccupation?
- Comment garantir la non-discrimination pendant le processus de planification et d’élaboration de programme?
- Quels sont les groupes et les personnes qui doivent s’impliquer dès le départ pour assurer le succès de l’entreprise?
- Comment mener les activités de sensibilisation et de consultation pour optimiser l’apport de toutes les parties concernées?
- Quelles sont les parties difficiles à impliquer?
- Élaborer des stratégies de renforcement des capacités de participation
- Renforcement de la confiance - peut consister à constituer des réseaux avec des organisations et des dirigeants crédibles, à assurer la confidentialité et la transparence en matière d’intentions et de financement, à communiquer les résultats à toutes les parties concernées.
- Techniques - réunions publiques, rassemblements communautaires traditionnels, conférences, groupes de discussion, ateliers, tables rondes, commissions consultatives, groupes de travail, journées portes ouvertes, visites sur place, manifestations.
- Intégrer la participation à tous les niveaux du cycle programmatique, y compris l’analyse, la planification, la mise en oeuvre, et le suivi et l’évaluation.
Des renseignements détaillés sur les méthodes de collecte de données participatives se trouvent dans les Éléments essentiels de la programmation, en déroulant le texte affiché dans la section Évaluation de base.
Ressources supplémentaires pour la participation:
Researching Violence Against Women: A Practical Guide for Researchers and Activists (PATH/OMS, 2005). Des indications sur l’utilisation de méthodes de collecte de données participatives se trouvent aux pages 138-152. Disponible en anglais.
Gender-based Violence Legal Aid: A Participatory Toolkit (American Refugee Committee, 2005). Disponible en anglais.
Les partenariats et les réseaux sont des outils puissants
Le développement de réseaux peut être un outil très puissant, mais le processus de partenariat ou de constitution de réseau doit être géré et suivi avec soin pour en assurer le succès (Varga, 2006; U.S. Agency for International Development, 2007).
Les réseaux présentent les avantages suivants:
- Renforcent la crédibilité, le sentiment d’urgence et la légitimité par l’action de plusieurs organisations sur un seul thème ou la diffusion de message cohérent
- Attirent une audience plus large que l’organisation qui agit seule
- Fournissent un soutien aux militants en réduisant leur isolement
- Évitent les doubles emplois
- Tirent des leçons des erreurs commises par d’autres dans le passé
- Canalisent des énergies complémentaires sur des questions complexes.
Les principales considérations à prendre en compte dans la constitution de réseaux sont:
- Attribuer un rôle de coordination
- Établir une structure de direction
- Définir clairement l’objectif, les rôles et les attentes à l’intention des membres du réseau
- Rappeler les attentes dans des documents écrits.
Une mauvaise communication ou l’absence d’attentes clairement définies peuvent compromettre l’efficacité des réseaux et des coalitions. Beaucoup trouvent utile de produire des documents qui précisent les attentes à l’intention des membres des coalitions. Voici quelques exemples de documents utilisés par les coalitions pour clarifier les attentes, la communication et les rôles:
- El Paso County, États-Unis, Greenbook Collaboration Commitment
- Royaume-Uni, Women’s National Commission, Partnership forms for Individuals and Organizations
Des renseignements supplémentaires concernant la constitution de réseau ou de coalition se trouvent dans la section Législation: Activités de mobilisation.