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Dernière modification: September 14, 2012

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Les options
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L’objectif principal de la plupart des centres d’hébergement est la préservation de la sécurité présente et future des femmes et de leurs enfants, qui peut être renforcée par une collaboration avec des femmes à l’évaluation du niveau des risques de violence répétée ou de létalité, et une assistance aux interventions en matière d’aménagement sécuritaire permettant aux femmes de définir des solutions pour préserver leur sécurité.

Les évaluations des risques peuvent aider les femmes à prendre conscience et à réfléchir sur les facteurs spécifiques qui menacent leur sécurité et le niveau général de risque de violence future. Ces évaluations constituent une aspect fondamental de la préservation de la sécurité des femmes à court et moyen terme et devraient être menées à différentes étapes du séjour d’une femme dans un abri:

  • Une évaluation initiale des risques devrait être réalisée au début du séjour d’une femme dans un abri. Les questions abordées dans l’évaluation varieront selon la forme de violence subie. Dans beaucoup d’abris, un outil d’évaluation des risques est utilisé pour comprendre toute la série de facteur particuliers qui exposent la femme (ou, le cas échéant, la fille) au danger. Dans les situations de traite, l’évaluation initiale pourrait prendre la forme d’un examen générique de la situation de la femme et des mesures plus générales de protection et des situations liées à la traite dans le pays donné.    
  • Une évaluation continue des risques, en fonction de l’évolution de la situation d’une femme, devrait être effectuée au moins tous les trois mois ou idéalement tous les mois. En périodes de haut risque, ces évaluations devraient être menées toutes les semaines ou tous les jours (Organisation internationale pour les migrations, 2007).
  • Une évaluation spécifique des risques est nécessaire en réponse à des événements ou situations spécifiques qui posent une menace croissante, en fonction des risques précis identifiés pour la femme. Par exemple, des femmes et des enfants pourraient se trouver exposés à un niveau plus élevé de risque après avoir quitté l’abri, et devraient examiner attentivement ces facteurs lorsqu’ils préparent leur réintégration dans la communauté.  

La réalisation d’évaluations des risques doit prendre en considération un certain nombre de facteurs dont:

  • Les femmes doivent être au coeur de l’évaluation de leur propre niveau de risque, ce qui permet d’autonomiser les femmes tout en fournissant un indicateur important de risque de violence familiale répétée.
  • Le personnel d’hébergement doit être informé des facteurs de risque propres à la forme de violence que subissent la femme ou la fille (par ex. risque de violence familiale répétée, de létalité ou de meurtre commis par un partenaire intime, de redevenir victime de la traite, parmi les facteurs de risque généraux de différentes formes de violence à l’égard des femmes).
  • Il y a des limites à l’exactitude des évaluations des risques effectuées par des spécialistes et les femmes elles-mêmes. Certaines études indiquent que beaucoup des femmes qui ont été tuées ou presque tuées, ne pensaient pas que leur partenaire serait capable de meurtre. Cela indiquerait que l’auto-évaluation, par les femmes, des risques qu’elles encourent ne doit être utilisée que comme un facteur de risque de violence continue, intensifiée et de fémicide, parmi d’autres. 
  • Les outils d’évaluation des risques sont utiles pour comprendre les risques connus d’actes de violence répétés, même si aucune méthode ou aucun outil d’évaluation des risques ne sont totalement fiables pour prévoir avec précision des actes de violence. Il est important de rester prudent dans leur utilisation, étant donné que la plupart de ces outils n’ont pas fait l’objet d’études approfondies. Plutôt qu’utiliser un seul outil ou une seule démarche pour prédire le degré de risque encouru par une femme ou une fille, il faudrait les intégrer parmi d’autres sources d’information confirmées par la femme en question (c’.-à-d. renseignements d’inscription, évaluations auprès de plusieurs prestataires de services, dossiers de police ou judiciaires, etc.) pour contribuer effectivement à l’amélioration de sa sécurité. 
  • Les outils d’évaluation des risques ne devraient jamais être utilisés pour réduire au minimum les impressions d’une femme sur son niveau de risque, même si le score de l’évaluation est inférieur à l’idée qu’elle se fait du danger. Le recours aux évaluations des risques qui ne correspondent pas à la perception que s’en font les femmes pose un danger et leur utilisation ne doit pas se faire en vase clos pour juger des risques véritables auxquels elles sont exposées. Il est impératif que la perception d’une femme du risque qu’elle encourt soit considérée comme un facteur important d’évaluation globale du danger, quelles que soient les indications qu’en donne l’outil d’évaluation des risques.
  • L’attention accordée aux femmes jugées à haut risque ne devrait pas avoir pour effet de réduire l‘attention et l’assistance prêtées aux femmes évaluées à moindre risque. Un soutien adéquat doit être apporté à toutes les femmes exposées à la violence.
  • Le personnel doit recevoir une formation et un encadrement particuliers pour mener des évaluations des risques de sorte que le processus puisse se dérouler correctement et efficacement, et comprendre et répondre de manière adéquate aux degrés variés de risque encouru par les femmes.  

(Campbell, Webster & Glass, 2009; WAVE, 2010; Gondolf, 2002 comme cité dans WAVE, 2010; Organisation internationale pour les migrations, 2007).

Avant le début de l’évaluation, et après avoir obtenu un consentment éclairé pour entreprendre la démarche, le personnel devra informer la femme de la durée escomptée de l’évaluation et d”examiner avec elle le concept du risque, lui rappelant pourquoi les questions sont posées (Richards, 2009). L’évaluation des risques devrait suivre un processus cohérent et normalisé en fonction des indicateurs de risque connus. De nombreux outils et approches ont été élaborés qui fournissent des indications détaillées sur la mise en oeuvre de pratiques d’évaluation des risques. Au terme de l’évaluation des risques, les résultats devront être discutées avec la femme en question de manière sensible, en tenant compte de l’impact potentiel de la révélation qu’elle risque d’être victime de préjudice grave ou de fémicide.   

Lorsqu’il partage les résultats, le personnel des services d’hébergement devra:

  • définir clairement les problèmes particuliers, prenant dûment en considération les réponses fournies par la femme en question et l’évaluation professionnelle connexe des risques en fonction des facteurs de risque connus. 
  • expliquer les mesures à venir (par ex. aménagement sécuritaire, orientations vers d’autres ressources, etc.).
  • Dans les cas de violence liée à l’honneur, décrire les systèmes en vigueur pour s’assurer que les membres des familles ne seront ni contactés ni informés (Richards, 2009; CAADA, 2009).

L’information réunie grâce aux évaluations des risques (générales ou particulières) doit être utilisée à l’élaboration d’un plan de sécurité qui traite chacun des domaines de risque identifié.

L’évaluation des risques en cas de violence familiale pourrait examiner l’éventualité de violence répétée ou de danger mortel.